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Père Gabriel (BUNGE)
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Diacre Paul [Serjantov]: La vie conjugale et l'ascèse

Saints Pierre et Fébronie
(Peinture d'Alexandre Prostev)
Tout a commencé avec nos ancêtres, Adam et Eve. Ils ont reçu un commandement au Paradis de ne pas goûter de l'arbre de la connaissance du bien et du mal (cf. Genèse 2:17). Le commandement de ne pas "goûter de ceci ou cela" est bien connu de tout chrétien orthodoxe. C'est le commandement de jeûner, le plus ancien, facteur du début de la vie de famille…
Comme nous le savons, la première famille a été tentée par Satan, l'ancêtre de tous les maux. Cet envieux ne pouvait pas regarder tranquillement leur vie heureuse. Adam et Eve ont enfreint le commandement de ne pas manger. Le Seigneur les a appelés à rendre des comptes. Alors, ils ont essayé de placer leur propre faute sur quelqu'un d'autre, comme s'ils n'étaient pas du tout coupables. Non seulement cela, mais Adam a blâmé son épouse, que, comme il l'a souligné, il avait reçue de Dieu. C'est ainsi que la chute dans le péché est arrivée, et les gens ne se sont pas repentis de ce qu'ils avaient fait. Le Seigneur les a privés du Paradis, et leur a donné une pénitence.
Rappelons brièvement les paroles de cette pénitence de Dieu. Il fut dit à la femme: J'augmenterai la souffrance de tes grossesses, tu enfanteras avec douleur, et tes désirs se porteront vers ton mari, mais il dominera sur toi. (Genèse 3:16). Pour le mari, le Seigneur a dit: à la sueur de ton visage que tu mangeras du pain, jusqu'à ce que tu retournes dans la terre, d'où tu as été pris; car tu es poussière, et tu retourneras dans la poussière. (Genèse 3:19).
Les souffrances sont entrées dans la vie des êtres humains. L'endurance à la souffrance est une partie importante de l'ascétisme.
Notre tâche est de nous rappeler que les peines sont venus à la suite des péchés. Nous devons les supporter sans colère, sans murmurer contre Dieu. Il est pénible d'être malade, douloureux de mourir (pour retourner à la poussière). Ce sentiment de la douleur doit être fondu dans la repentance. Ensuite, ces pensées d'oppression de la mort peuvent devenir exaltées; elles peuvent devenir souvenir de la mort.
Après la chute, Adam a dû non seulement travailler: il a dû travailler dur. Voilà comment c'était dans sa vie, et c'est ainsi dans la nôtre. Chaque homme doit réfléchir à la façon dont il se nourrira lui-même et sa famille. Il doit parfois faire un travail qui est à la fois difficile et triste.
L'Archimandrite Serge (Chevitch) a souvent trouvé que ses paroissiens ont parfois été écrasés par le travail qu'ils avaient à faire chaque jour. Père Serge leur a souligné que les travaux pour une personne mariée est le même que l'obédience pour un moine. Comme nous le savons, les moines ne choisissent pas leur obédience selon leur propre goût. Le moine fait tout ce qu'il doit faire pour lequel il a reçu la bénédiction. Qu'elle soit inintéressante et ennuyeuse, l'obédience habitue néanmoins un moine à couper sa propre volonté, et, en conséquence, à faire la volonté de Dieu. Pour Adam et ses descendants, la volonté de Dieu est de vivre après la chute dans des conditions non paradisiaques, de ne pas se plaindre à ce sujet, et de se repentir. Ils devraient aussi espérer en Dieu, qui conduit le peuple à Son Royaume.
Pour une femme, un moment d'épreuve particulier est la grossesse. Elle doit penser davantage à son enfant qu'à elle-même, à accorder une attention particulière à sa santé, maintenir à un régime, et, peut-être laisser un emploi lucratif pour le bien de son enfant, renoncer à son évolution de carrière prévu. C'est son ascèse de maîtrise de soi. Ceci sans parler de la douleur de l'accouchement, et des soins sans interruption et des tracas engendrés par le nouveau-né.
Les parents du bébé doivent se priver du repos de base, et sont privés de sommeil. Ils s'inquiètent de leur petit enfant, et prient pendant les périodes d'anxiété pour le bien-être de leur enfant: "Seigneur, tu sais toutes choses, et Ton amour est parfait. Prends l'âme de (Nom), et fais ce que je veux faire, mais que je ne puis pas faire."
Et si l'enfant est né handicapé... Quelle foi en la Providence de Dieu est nécessaire pour supporter cette lourde croix!
Presque immédiatement après la naissance d'un enfant un grand travail commence: l'éducation de l'enfant. Même si nous prenons le côté non-religieux de la question, nous savons que nous ne pouvons pas nous en tirer sans l'aide de Dieu. Père Gleb Kaleda avait raison quand il insistait pour que le fondement de l'éducation et de l'enseignement soit placé dans la famille, tandis que l'école et l'université ne servent qu'à compléter ce qui a été fait dans la famille. Le supplément est important, mais il ne fait que renforcer la chose principale.
Souvent, nous voyons qu'à l'école les enfants sont tenus de mémoriser des informations, mais on leur apprend très peu comment penser par eux-mêmes. On leur enseigne encore moins la morale. Que faire dans ce cas? La famille doit pallier les insuffisances de l'éducation et d'une éducation impersonnelle et commerciale, ceci si les parents prennent au sérieux le bien de leur enfant, et non pas seulement ses besoins physiques, mais aussi à ses besoins affectifs. Tout cela prend beaucoup d'années de patience.
Les parents sont également appelés à s'occuper des besoins spirituels de leur enfant. Il serait bon d'enseigner au petit enfant à prier (dans la majorité des écoles et des universités, on ne lui enseignera pas à prier à Dieu). Mais pour ce faire, les parents eux-mêmes ont besoin de savoir comment prier avec attention, afin de comprendre le langage de la prière, et d'expliquer de manière accessible l'essence des offices de l'église à leur enfant. Lorsque l'enfant grandit jusqu'à l'âge scolaire, il devrait être prêt pour sa première confession. Comment les parents peuvent-ils lui expliquer ce qu'est le péché, et pourquoi il a besoin de confesser au prêtre ses péchés. Là, un exemple personnel est nécessaire, les efforts personnels des parents sur le chemin spirituel. Si la mère amène l'enfant à la Communion, mais qu'elle-même n'approche pas du calice ou ne va pas à la confession, si le père ne va que rarement à l'église, alors il sera très difficile de convaincre l'enfant que nous avons tous besoin des sacrements de l'Église.
Dans la maison où il n'y a pas de compréhension des temps du petit-déjeuner, du déjeuner et du dîner, où tout le monde mange quand il le veut (et même quand il ne veut pas), il est difficile pour un enfant d'assimiler le concept de jeûne. "Vous ne pouvez pas amener les enfants à jeûner s'ils sont autorisés à manger quand ils le veulent, s'ils sont autorisés à courir à travers la maison avec un morceau de pain et de saucisse ou un biscuit. La régularité de la prise d'aliments est, si vous voulez, le début de l'ascèse chrétienne... Par la prière avant le repas une personne apprend à tout commencer par la prière. S'il y a des visiteurs dans la maison et qu'il n'est pas possible de prier en face d'eux, il est important que tous les membres de la famille se signent ne serait-ce que mentalement... Il est nécessaire de cultiver à la fois les formes évidentes et secrètes de la vie chrétienne de tous les jours," disait Père Gleb Kaleda. [*] La vie domestique peut devenir un bon soutien de la vie spirituelle, mais elle peut aussi devenir une obstruction profonde à celle-ci.
La passion de la philautie [amour de soi] se distingue comme le pire ennemi de la famille. L'égoïsme est un ennemi dangereux.
Quand dans un couple marié, l'un ne veut pas céder à l'autre dans quoi que ce soit, chacun gardant morbidement son propre orgueil; si chacun décompte en permanence les fois où il a fait quelque chose pour la famille, alors la famille va peu-à-peu s'écrouler. Si les couples laissent facilement place à la colère, argumentent pour des bagatelles, et ne peuvent pas vivre en paix avec les parents proches de chacun d'entre eux, alors ils se sentent malheureux, et leurs enfants absorbent leur mauvais exemple. Comme il est difficile d'élever des enfants par notre propre exemple!
Un véritable travail ascétique est requis des parents afin de ne pas laisser l'éducation de leurs enfants à la télévision, aux groupes de l'internet, ou aux rues. C'est la première chose, d'autre part, les enfants ne doivent pas être torturés avec un excès de soin. Après tout, un excès de soin conduit à l'infantilisme, à l'introversion, et parfois même à la rébellion contre les parents.
La famille est une école d'amour.
Toute l'ascèse chrétienne est dirigée vers l'acquisition de l'amour. Le Christ Sauveur résumait tous les commandements à deux: l'amour de Dieu et l'amour du prochain. Saint Théophane le Reclus compare l'amour à un feu: si nous ne jetons pas des bûches dans le feu, il s'éteint; si l'amour entre mari et femme n'est pas alimenté avec des gestes d'amour, il finira par mourir. Et quels sont ces actes d'amour? Ce sont les actes de soins de base pour les autres, des signes évidents et non évidents d'attention. C'est la capacité pendant les querelles de surmonter les flambées de colère et d'être le premier à venir faire la paix. C'est la possibilité de prendre vos penchants égoïstes en main, de corriger vos actions, en pensant toujours en vous-même: "je ne suis pas seul."
Père Gleb Kaleda décrit très bien et en détail dans son livre L'Eglise Domestique** [Домашняя Церковь], la vie ascétique dans une famille. Son livre est fermement soutenu par la tradition orthodoxe qui s'est transmise à travers les âges, mais il ne ferme pas les yeux sur les détails complexes de la vie chrétienne de notre temps.
Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
Note:
[*]Père Gleb Kaleda, professeur à l'Université d'Etat de Moscou, a vécu à Moscou à l'époque soviétique, et il a été secrètement ordonné prêtre. Dans son milieu, il était souvent dangereux de dire des prières avant les repas et de se signer en présence de personnes non proches de la famille, car on ne savait jamais qui rapporterait cette manifestation de la foi chrétienne aux autorités.
[**] Le livre du Père Gleb Kaleda est paru aux Editions du Cerf (Dans la Collection "Catéchèse Orthodoxe") en l'an 2000, sous le titre L'EGLISE AU FOYER. Voir notice ICI
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Pour la vie de sainte Fébronie et de saint Pierre, voir le site du moinillon

Icône de saint Pierre et sainte Fébronie
(moine et moniale sous les noms de David et Euphrosyne)
Couvent de la Trinité de Mourom
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Les moniales du couvent de la Sainte-Trinité recensent depuis les années 1990 les miracles effectués par les prières des saints Pierre et Févronia : les parents stériles ont la joie de donner naissance à un âge avancé, les couples en instance de divorce se réconcilient.
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Dr Daniel ALECU: Monastère de Dragomirna
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Père Dimitru Stalinoe : "Il n'y a pas des saints locaux et des saints universels» / Dimanche de Tous les Saint roumains

Tous les Saints de la Terre de Roumanie
Il serait bon pour les fidèles partout, de connaître les saints de tous lieux, parce que chaque saint apporte à travers ses actions dans d'autres circonstances, un modèle d'actions pour toutes les circonstances de leur vie.
Le christianisme roumain a donné naissance à de nombreux et merveilleux saints, même si, l'humilité caractéristique de notre nation, ou d'autres circonstances historiques défavorables dans lesquelles ils vivaient, ont permis à notre Église de ne canoniser que très peu d'entre eux et seulement en 1955.
Les saints roumains furent réels et ils furent reconnus par la piété populaire, même si l'Eglise ne les a pas formellement canonisés et ne leur a pas consacré certains jours du calendrier; c'est pourquoi leurs actes n'ont pas été loués par des hymnes spéciales de l'Eglise.
En fait, pendant longtemps, les saints ont été révélés par la louange qu’ils ont gagnée par la piété populaire. C’est seulement dans ces derniers temps, que l'Église a commencé la canonisation formelle des derniers saints, confirmant leur vénération par les grands cercles de fidèles […]
Tous les saints, à l'exception des apôtres et des missionnaires, ont acquis cette qualité en œuvrant pour les fidèles ou en devenant remarquables dans leur vie pure et sacrificielles parmi les fidèles d'un lieu ou d'un pays particuliers. Leur vénération commencée même pendant leur vie ou après leur mort, parmi les fidèles de ce lieu, s’est étendue étape par étape au-delà de ces frontières.
Les saints locaux sont devenus de cette manière des saints universels. Mais ils ont atteint cette vénération pour leur pureté, atteinte à un certain endroit, ou pour leur martyre, ou leurs actes dans la foi véritable confessée partout, alors maintenant ils peuvent être imités par les fidèles de n'importe quel endroit. Ils ont appliqué les enseignements de la foi universelle véritable dans un certain endroit ou pays. Ils ont servi et manifesté la foi universelle dans l'endroit où ils ont vécu.
De cette façon, tous les saints sont des saints locaux parce qu'ils appartiennent à un certain endroit, mais ils sont universels pour la foi universelle qu'ils servent en cet endroit spécifique. De ce point de vue, il n'y a pas de saints locaux ou universels. Tous sont locaux pour les personnes d'un certain endroit, où ils servent au cours de leur vie, par leurs actes et leur exemple, mais tous sont universels parce que cet exemple est disponible pour les fidèles partout et contribue à l'unité de tous ceux qui veulent les connaître.
Tous sont emplis par le même Christ qui brille à travers leurs êtres et tous sont porteurs du même Saint-Esprit, même si le Saint-Esprit qui leur fut communiqué a été partagé par d'autres dans une langue différente. Ils appartiennent tous, par le même Esprit, à l'Eglise universelle, commencée à la Pentecôte et qui a continué à travers les siècles, impliquant différentes nations (Actes 2:3). Leurs langues peuvent être différentes, mais leurs âmes sont remplies par le même Esprit et ils ressentent le même Christ.
Ainsi, les saints roumains, qu'ils soient martyrs de la foi au quatrième siècle, ou au dix-huitième siècle, qu'ils soient hiérarques qui éclairaient le peuple avec leur paroles ou l'ont aidé par leurs actes, qu'ils soient ascètes qui ont atteint le stade spirituel le plus élevé en Dieu, par la prière pour eux et pour le peuple, ils ont tous le caractère élevé de la foi véritable, et l'image de l'homme qui vit la foi au sérieux à un point qui pousse les fidèles partout, quand ils arrivent à les connaître, à vivre leur foi avec plus de conviction et à suivre leur exemple.
Plus les saints se font connaître à travers leurs vies exceptionnelles dans le lieu où ils vivent, plus leurs visages rayonnent avec encore plus de puissance dans l'Église universelle. Mais l'unité entre leur service local et leur service universel peut également être connue d'une manière différente.
Un saint, même s’il élève au plus haut niveau les caractéristiques d'une certaine nation, la hauteur qu'il atteint lui fait embrasser d'un amour tout-englobant toutes les personnes. Il n'y a pas d'égoïsme individuel ou d’exclusivisme national chez les saints. C'est pourquoi ils sont de véritables ponts de fraternité entre les peuples et les nations.
À travers les saints, plus que par tous les fidèles, la catholicité de l'Eglise est approfondie, même si cela n'implique pas l'effacement des différences entre les nations, auxquelles ils appartiennent. Grâce à eux, la catholicité de l'Eglise est approfondie, que tandis que les fidèles de différentes nations apprennent à les connaître. C'est parce que ces fidèles demandent leurs intercessions avec conviction et que ces saints intercédent vraiment pour eux. C'est pourquoi il serait bon que les diverses Eglises orthodoxes reconnaissent, par des documents officiels, connus de leurs peuples respectifs, les canonisations faites par chaque Église sœur, pour contribuer encore davantage à l'unité de leur peuple dans leur piété dédiée, dans la réciprocité, à leurs saints.
Il serait bon pour les fidèles partout de connaître les saints de tous les lieux, parce que chaque saint apporte à travers ses actions dans d'autres circonstances, un modèle d'action pour toutes les circonstances de leur vie. Les vies des saints, et leur vie imprégnée par la Présence de Dieu en eux, dépassent leurs déterminations locales, étant élevées à ce qui pourrait être un modèle universel et un réconfort pour les fidèles de n'importe quel lieu. C'est pourquoi il serait recommandé que la vie des saints de toute nation soit portée à leur connaissance par des traductions dans les langues des autres orthodoxes.
Grâce à cela, il serait accompli ce qui a été fait dans les plus anciens siècles de l'Église, pour atteindre l'universalisation et l'unification de la piété de tous les peuples orthodoxes autour de tous les saints. Ce serait un moyen pratique pour l'Eglise d’atteindre encore plus de fraternité entre les peuples en son sein. […]
Après que la conscience nationale des différents peuples orthodoxes ait été affirmée dans le monde au XIXe siècle, il se peut que notre époque exige une affirmation de leur unité comme personnes différentes, mais unies par des valeurs communes, et, surtout, par la conscience qu'ils vivent tous la même foi en un Dieu à l'œuvre principalement par le biais de leurs sacrements et de leurs saints. [...]
Version française Claude Lopez-Ginisty
d’après

Père Dumitru
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FEUILLETS LITURGIQUES DE LA CATHÉDRALE DE L’EXALTATION DE LA SAINTE CROIX
16/29 juin
3ème dimanche après la Pentecôte
St Tikhon, évêque d'Amathonte (425) ; St hiéromartyr Tigrius, prêtre et martyr Eutrope, lecteur (vers 404) ; St Tikhon de Kalouga (1492) ; St Tikhon de Kostroma, thaumarture (1503) ; St Moïse d'Optino (1862) ; transfert des reliques de St Théophane le Reclus (2002) ; Sts hiéromartyr Hermogène, évêque de Tobolsk, Ephrem Dolganev, Michel Makarov, Pierre Koreline, prêtres et martyr Constantin Miniatov (1918).
Lectures :Rom. V, 1-10 ; Hébr. VII,26 – VIII, 2 ; Matth. VI, 22-33 ; Jn. X, 9-16
VIE DE SAINT TIKHON D’AMATHONTE[1]
N |
otre saint Père Tikhon était le fils de modestes chrétiens d’Amathonte, ville située dans la partie méridionale de Chypre. Consacré à Dieu dès son enfance, il grandit dans la piété et fut ordonné lecteur. Son père, qui était boulanger, l’avait un jour chargé d’aller vendre les pains en ville ; mais appliquant les préceptes évangéliques, Tikhon les distribua aux pauvres. Quand son père s’en aperçut, il entra dans une violente colère. L’enfant lui répondit qu’il n’avait fait que prêter aux pauvres et qu’ils en recevraient la récompense au centuple, conformément à la promesse du Seigneur. De fait, quand ils rentrèrent à la maison, ils trouvèrent leurs réserves pleines de blé.
Après la mort de ses parents, il distribua tous ses biens et, rejetant les soucis du monde pour se charger du joug doux et léger du Christ, il se présenta à l’évêque Mnémonios. Celui-ci, discernant les qualités du jeune homme, l’ordonna diacre, et le chargea de la gestion des biens de l’église et de l’enseignement du peuple. Par ses paroles pleines du feu de l’amour divin, Tikhon réfutait aisément les tromperies des Juifs et des païens, et présentait un grand nombre d’entre eux à l’évêque pour être baptisés. À la mort de Mnémonios, saint Tikhon fut consacré évêque d’Amathonte par saint Épiphane [12 mai], et il brilla dès lors sur le candélabre de l’Église, convainquant les uns de la vérité évangélique par ses arguments irréfutables et amenant les autres à la foi par ses miracles éclatants. Il expulsait les démons, guérissait les malades du corps et de l’esprit, et, en un mot, rendait possible l’impossible par la grâce de Dieu agissant en lui. Comme certains idolâtres persistaient dans le culte des faux dieux, le saint évêque pénétra dans leur temple et renversa les statues. Tenant en main un fouet, il chassa la prêtresse d’Artémis, Anthoussa, qui l’avait couvert d’injures. Par la suite, celle-ci réalisa que la puissance de Dieu était avec le saint, elle confessa le Christ et fut baptisée sous le nom d’Évanthia. Un jour, dans un grand concours de danses et d’obscénités, les païens organisèrent une procession avec la statue de la déesse de Chypre. Mais lorsqu’ils passèrent auprès de l’église, saint Tikhon en sortit, brisa la statue et confondit leurs superstitions de telle manière que tous se convertirent et demandèrent le baptême. Une autre fois, le saint évêque fut accusé par deux païens, Calykios et Cléopâtre, et dut comparaître devant le gouverneur de l’île. Il répondit au magistrat qu’étant serviteur du Dieu Ami des hommes, il ne pouvait manquer de l’imiter et d’avoir pitié de tous ceux qui gisent dans les ténèbres de l’erreur pour leur enseigner qu’il n’y a qu’un seul vrai Dieu. Il ajoutait qu’il considérait les païens comme des malades, que Dieu l’avait chargé de guérir, et qu’il était prêt à souffrir leurs injures et leurs mauvais traitements, comme maigre contrepartie des souffrances endurées par le Seigneur pour notre Salut. Impressionné par la confiance tranquille du saint, le juge le fit relâcher, et cette audience provoqua de nombreuses conversions dans l’assistance.
Saint Tikhon possédait un champ dans lequel il avait fait planter une vigne. Un jour, quelque temps avant son départ de cette vie, il s’y rendit pour surveiller le travail des vignerons qui émondaient les sarments desséchés. Il ramassa un de ceux qui avaient été jetés pour être brûlés, le présenta au Christ et lui demanda que ce sarment reprenne vie et qu’il porte, avant la saison, des fruits doux et abondants. Puis il le planta en terre, assurant ceux qui étaient présents que ce miracle continuerait de s’accomplir perpétuellement, en témoignage de la présence invisible de leur pasteur et de ses prières vigilantes. Effectivement, après le repos du saint, chaque année, alors que la veille de sa mémoire, célébrée le 16 juin, les grappes étaient encore vertes, comme il est naturel en cette saison, elles mûrissaient soudainement pendant la vigile et se trouvaient, noires et juteuses, au moment de la Divine Liturgie, pour être mêlées au saint Sacrifice. Des grains de raisin étaient emportés par les fidèles pour la bénédiction de leurs vignes et d’autres pour la guérison des malades.
Lorsque saint Tikhon reçut de Dieu l’annonce de son trépas, il alla rendre visite aux villageois qui se trouvaient aux champs pour la moisson de l’orge. Ceux-ci se précipitèrent pour recevoir sa bénédiction, et ils entendirent une voix céleste qui invitait le saint à rejoindre le Royaume des cieux. Trois jours plus tard, il tomba malade, lui qui durant de longues années avait relevé par sa prière tous ceux qui étaient souffrants. Il consola sa mère qui se lamentait à son chevet, en lui rappelant que nous ne devons vivre ici-bas que dans l’espérance de la Résurrection ; puis, rassemblant ses enfants spirituels, clercs et laïcs, il fit l’éloge de la dignité des chrétiens qui sont devenus enfants de Dieu et frères du Christ, appelés à suivre ses traces sans se laisser tromper par les séductions de cette vie. Après être resté alité trois jours, le saint pasteur fut reçu avec joie dans la cour céleste, alors que toute l’île de Chypre était dans le deuil. Lors de ses funérailles, célébrées par tous les évêques et prêtres de l’île, en présence d’une foule immense, son corps irradiait de lumière et dégageait un délicieux parfum.
Conformément à sa promesse, saint Tikhon ne cessa pas de veiller sur son troupeau. Il guérit une femme de la lèpre et délivra un enfant sourd-muet possédé du démon de la manière suivante. Comme les parents de l’enfant s’éloignaient tristement du sanctuaire du saint, après y avoir longuement prié pour sa guérison, en attribuant à leurs péchés l’échec de leur requête, saint Tikhon leur apparut, sous l’apparence d’un prêtre, et les exhorta à la persévérance. Le démon agita alors furieusement l’enfant et s’enfuit en criant : « Ô Tikhon, c’est ton assurance auprès de Dieu qui me chasse » et l’enfant se mit à parler clairement.
Tropaire du dimanche, 2ème ton
Егда́ снизше́лъ ecи́ къ сме́рти, Животе́ безсме́ртный, тогда́ áдъ умертви́лъ ecи́ блиста́ніемъ Божества́ : eгда́ же и yме́ршыя отъ преиспо́дныxъ воскреси́лъ ecи́, вся́ си́лы небе́сныя взыва́ху : Жизнода́вче Xpисте́ Бо́́́же на́шъ, сла́ва Teбѣ́. | Lorsque Tu descendis dans la mort, Toi, la Vie immortelle, Tu anéantis l’enfer par l’éclat de la Divinité. Lorsque Tu ressuscitas les morts des demeures souterraines, toutes les Puissances des cieux s’écrièrent : « Ô Christ, Source de Vie, notre Dieu, gloire à Toi ! » |
Tropaire de St Tikhon d'Amathonte, ton 1
Пусты́нный жи́тель, и во пло́ти А́нгелъ, и чудотво́рецъ яви́лся еси́, Богоно́се о́тче нашъ Ти́хонe, посто́мъ, бдѣ́нiемъ, моли́твою Небе́сная дарова́нiя прiи́мъ, исцѣля́еши неду́жныя и ду́ши вѣ́рою приходя́щихъ ти́. Сла́ва Да́вшему тебѣ́ крѣ́пость, сла́ва Вѣнча́вшему тя́, сла́ва Дѣ́йствующему тобо́ю всѣ́мъ исцѣле́нiя. | Habitant du désert et ange dans le corps, tu fus thaumaturge, ô Tikhon, notre père théophore ; par le jeûne, les veilles et la prière, tu as reçu des dons célestes ; tu guéris les malades et les âmes de ceux qui accourent vers toi avec foi. Gloire à Celui qui t’a donné la force, gloire à Celui qui t’a couronné, gloire à Celui qui par toi accomplit pour tous des guérisons. |
Kondakion de St Tikhon d'Amathonte, ton 3
Въ по́стничествѣ, свя́те, боголюбéзномъ пребы́въ, Утѣ́ши-телеву си́лу съ высоты́ прiя́лъ еси, íдолъ низложи́ти прéлести, лю́ди же спасти́, дéмоны отгна́ти, неду́ги исцеля́ти. Сего́ ра́ди почита́емъ тя́, я́ко Бо́жiя дру́га, Ти́хоне блажéнне. | Toi qui demeuras dans l'ascèse, tu reçus la force du Paraclet depuis les hauteurs, tu chassas l'illusion des idoles, tu sauvas les hommes, tu expulsas les démons, et tu guéris les maladies. Aussi, nous te vénérons comme l'ami de Dieu, bienheureux Tikhon. |
Kondakion du dimanche, ton 2
Воскре́слъ ecи́ отъгро́ба, всеси́льнеСпа́се, иáдъви́дѣвъчу́до, yжасе́ся, име́ртвiивоста́ша : тва́рьжеви́дящисра́дуетсяТебѣ́, иАда́мъсвесели́тся, имípъ, Спа́семо́й, воспѣва́етъ Tя́ при́сно. | Sauveur Tout-Puissant, Tu es ressuscité du Tombeau : l’enfer, voyant ce prodige, est saisi de stupeur et les morts ressuscitent. A cette vue, la création se réjouit avec Toi ; Adam partage l’allégresse, et le monde, ô mon Sauveur, ne cesse de Te louer ! |
Hiéromoine Grégoire de la Sainte Montagne
COMMENTAIRES SUR LA DIVINE LITURGIE
DE ST JEAN CHRYSOSTOME
Afin que le mystère de la divine Eucharistie soit célébré, le Seigneur a donné aux Apôtres et à leurs successeurs « la puissance nécessaire pour pouvoir l’accomplir », c’est-à-dire le Saint-Esprit. « Telle est l’œuvre de cette divine descente. Car, descendu une fois, le Saint-Esprit ne nous a pas ensuite abandonnés, mais Il est avec nous et Il y sera pour toujours… C’est cet Esprit qui par la main et la langue des prêtres consacre les mystères » (St Nicolas Cabasilas). La descente du Paraclet sur nous et ces dons ici offerts est la réponse de Dieu à la supplication de Ses enfants. C’est l’assurance que Dieu nous considère comme Ses enfants et que nos dons ont été reçus par Son amour. « Quand vous voyez l'Esprit-Saint descendre en abondance, ne doutez plus de notre réconciliation avec Dieu», dit saint Jean Chrysostome.
Par la divine Liturgie, « nous pouvons toujours célébrer la Pentecôte » (St Jean Chrysostome). La descente du Paraclet est la Pentecôte eucharistique : « Le moment présent [de la divine Liturgie] signifie ce moment [de la Pentecôte] » (Vêpres de la Pentecôte). La présence du Paraclet rassemble le peuple de Dieu autour de la sainte Table. Le Paraclet soude toute l’institution de l’Église(Vêpres de la Pentecôte). « Si l'Esprit n'était pas présent, l'Église n’aurait pas été fondée ; mais puisque l'Église existe, il est manifeste que l’Esprit est présent » (St Jean Chrysostome).
Saint Syméon le Nouveau Théologien disait, en dissimulant sa propre personne, qu’il avait entendu quelqu’un d’autre dire : « Je n’ai jamais célébré sans voir le Saint-Esprit, de même que je l’ai venu venir sur moi lorsque l’évêque m’a ordonné… Je L’ai vu simple et sans forme, mais assurément comme lumière. Et, alors que je contemplais… Le Saint-Esprit m’a dit secrètement : “C’est ainsi que Je viens chez tous les Prophètes, chez les Apôtres, chez les Saints et les élus de Dieu qui vivent aussi aujourd’hui. Car je suis le Saint Esprit de Dieu” (St Syméon le Nouveau Théologien).
LECTURES DU DIMANCHE PROCHAIN : Matines :Lc XXIV, 1-12
Liturgie : Rom. VI, 18.23 : Matth. VIII, 5-13
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Annonce
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Sur PRAVMIR: Cinquante années de photographies du Tzar Martyr NIcolas II

Avec sa mère en 1868

idem 1868-1869

idem

1869

idem

Avec sa mère et le Tzarévitch Alexandre

1870

1871


1871

1873

1874

1874

1875



1876

Nicolas et Georges, 1877

Famille Impériale, 1877

Nicolas, Georges, Xénia, 1877

1878

1880

1881-1882

1881

1881

Michel, Xénia, Georges et Nicolas, 1886

1890


Impératrice Maria Feodorovna et Nicolas, 1890

Visite à la famille royale de Grèce, 1890

Tzarévitch Nicolas Alexandrovitch, 1891

En Inde en 1891

Au Japon (Nagasaki), 1891

Fiançailles de Nicolas et d'Alexandra à Cobourg, 1894




Couronnement, 1896



Couple Impérial à Paris, 1896

Avec la Reine Victoria


Le couple Impérial avec Olga

Avec les enfants

En costume de bal, 1903

idem

Tennis, 1912



Le couple lit un télégramme souhaitant bonne santé au Tzarévitch Alexis

avec le Tzarévitch

Avec le Tzarévitch, en uniforme du Régiment de Cosaques, au balcon du Palais Alexandre


1912

A la campagne, test d'une charrue…
















Visite d'une synagoge à Evpatoria en 1916

Dans le wagon impérial, 1916

Au QG, 1916

Nicolas II et le Général Brusilov, 1916




Tzarskoyé Siélo, 1917

Exil à Tobolsk, avec le Tzarévitch Alexis.
Source:
PRAVMIR
Saint Tzar-Martyr, prie Dieu pour nous!
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Un Métropolite particulier: Vladyka Antoine (Bloom) de Souroge

La vie du Métropolite Antoine s'est déroulée dans le plus cruel des siècles de l'histoire humaine. Cela suffisait pour rendre quelqu’un aigri, désabusé, ou généralement scandaleux.
Alors, comment se fait-il qu'un homme qui était indifférent à la foi dans sa jeunesse soitt soudainement devenu non seulement un chrétien croyant avec ferveur, et pas seulement un évêque, mais l'un des plus profonds et - je n'ai pas peur de ce terme séculaire - un des prédicateurs et des missionnaires les plus efficaces du XXe siècle?
La propre histoire de Vladyka, alors qu'il était encore adolescent, assis dans une pièce et qui essaya de lire l'Evangile apparemment étranger et incompréhensible, et ressentit la présence invisible de Dieu, et comment cela a changé sa vie à jamais, est bien sûr impressionnante. Mais cette expérience fut la seule.
Et ce jeune noble émigré, André Bloom, est devenu "un élu." Nous savons tous que le "Seigneur agit de façon mystérieuse," et que "les derniers seront les premiers", que même un collecteur d'impôts peut devenir un apôtre. Mais, cependant, l'histoire de la région métropolitaine de Souroge est en quelque sorte spéciale.
Ce n'était pas un reclus, il n'a pas cherché de signes, n’a pas parlé de miracles, et il n'aimait pas parler de guérisons inattendues. Le Métropolite Antoine, homme de haute éducation, était aussi étranger à la scolastique formelle qu'il l'était à tout type d'exaltation. Il ne supprima pas son intelligence, mais il ne joua pas à "faire peuple."
Vladyka, comme cela est devenu clair dans les mémoires de ses contemporains, était très bien orienté dans les contextes de diplomatie et de politique ecclésiales. Mais, pour lui, un rang élevé [dans l’Eglise] n'a jamais été un but en soi. Cependant, dans certaines circonstances, cela l’a aidé techniquement dans la principale cause de la vie de Vladyka de Souroge, à prêcher le Christ.
Le Métropolite Antoine a passé toute sa vie dans l’Occident rationnel et sécularisé. Pendant tout ce temps, c’était un mystique dans le sens le plus profond de ce terme. Peut-être même que l'expérience de l'adolescent l’a convaincu à jamais de ce que le miracle principal est la présence réelle de Dieu parmi nous. Il a consacré toute sa vie à partager ce sentiment avec nous. Riez si vous voulez de ma naïveté, mais quand je venais à Londres et que j’assistais à des offices, ou que j’assistais aux célèbres conversations spirituelles de Vladyka les jeudis, je regardais autour de moi et je pensais toujours: "C'est vrai: le Seigneur est avec nous."
Je me souviens comment un jour, pendant l'une de ces conversations, on lui a posé une question populaire: que faut-il faire si l'on perçoit les règles de prières du matin et du soir, non pas comme une prière, mais comme une coutume et (cela est sous-entendu) comme une récitation assez ennuyeuse. "Rappelez-vous des prières ou des passages de l'Evangile qui vous émeuvent en particulier, et lisez-les à la place des règles de prières. Le Seigneur vous entendra. Il vous entend toujours."
En 2000, j'ai ramené un peu d'encens aromatique d'un voyage à l’Athos à l'église de Kensington. Vladyka, avec son tact et son éducation, a remercié pour cela sans faire ressembler cela à une sorte de formalité ou d'hypocrisie. Ce qui était important pour lui, car c’est devenu clair pour moi, n'était pas que c'était une sorte d'encens spécial qui était venu "de l'Athos lui-même," mais plus généralement que j’ai pensé à l’apporter.
La mystique chrétienne du Métropolite Antoine a une autre particularité. C’était, faute d'une meilleure expression, le mysticisme d'un esprit sain, sobre, et clair. Vladyka était si loin de théories de conspiration qui causaient une certaine suspicion chez de nombreux nouveaux arrivants à Londres, des compatriotes qui manquaient de raison à propos des "forces obscures de l'anti-orthodoxie," des francs-maçons, et du "gouvernement mondial."
La "question juive", si populaire parmi les laïcs orthodoxes, était aussi très - c'est un euphémisme - loin de lui. Je ne pouvais pas imaginer - même sous la menace d'emprisonnement - le Métropolite parler de "l‘assassinat rituel" de la famille impériale. Le Vladyka de Souroge n'avait pas de temps [à perdre] pour cette ineptie.
Cela dit, je pouvais bien l’imaginer discuter avec une femme, une Anglaise orthodoxe, au conseil de paroisse - et perdre la partie. Et dire tranquillement: "Que pouvez-vous faire, c'est votre décision." Je peux l'imaginer, parce que je l'ai vu moi-même - et j’ai été pris de court. "Un Métropolite", un théologien de renommée internationale, et il s'incline devant quelques "tantes"! Le choc est passé, mais la leçon d'humilité est restée.
Dans la Russie contemporaine beaucoup ne le comprenaient pas, et beaucoup ne le comprennent pas à ce jour. En particulier, parce que, ayant vécu pendant quarante ans dans le pays de "Pomp and Circonstances Marches"d’Edward Elgar, il était étranger au triomphalisme et aux cérémonies, si souvent inhérentes à la hiérarchie supérieure des églises les plus diverses.
Était-ce la conséquence d’avoir vécu pendant de nombreuses années dans un comté protestant, comme beaucoup le croient? C’est possible, dans une certaine mesure - même si je suis certain que ce n'était pas le facteur décisif. Pour Vladyka Antoine, ce n'était tout simplement pas la chose principale. Cela dit, sans aucun doute, son trait "occidental" était sa croyance en la raison humaine. Et ceux qui sont venus au Christ sous l'influence de la communication avec le Métropolite l’ont senti instinctivement.
[…]
Le Métropolite Antoine de Souroge était avant tout un prédicateur, et non pas un administrateur. Après sa retraite, le diocèse de Souroge avaient peu de chances de survivre comme un îlot d'esprit d'auto-gouvernement et de non-conformisme.
Nous nous retrouvons avec ses livres et les enregistrements audio et vidéo de ses entretiens. Nous nous retrouvons avec le souvenir d'un homme et d’un prêtre qui m'a convaincu sans effort, et avec moi des milliers d’autres gens, que le Seigneur nous écoute toujours.
Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
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Sainte Matrone de Moscou
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Apôtres du XXIème siècle
PRAVMIR. 13 février 2014. Avec la bénédiction du métropolite Kirill de Iekaterinbourg et Verkhotourye, le ministère missionnaire diocésain [a montré] l'exposition «Apôtres du XXIe siècle" du 3 au 16 février 2014 dans le centre d'enseignement religieux "de la représentation patriarcale" (Ekaterinbourg, 34 rue Tolmachev ).
Lors de l'exposition, on [pouvait] voir comment l'orthodoxie se propage dans les Philippines, l'Inde, la Mongolie, le Pakistan, la Thaïlande, le Cambodge, la Côte d'Ivoire, le Kenya et d'autres pays. Les photographies [étaient] accompagnées d'extraits de récits de missionnaires et des nouveaux baptisés.
L'exposition [montrait] également des publications missionnaires en langues étrangères et des expositions montrant comment le christianisme se reflète dans la culture des peuples non-orthodoxes.
On [pouvait] entendre le chant des orthodoxes Africains, voir des vidéos de voyages missionnaires, et discuter avec les missionnaires.
Photos du Diacre George Maximov
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Métropolite Hilarion [Alfeyev]: Les "propriétés" de la prière de Jésus ?

La prière de Jésus possède plusieurs propriétés spéciales. Tout d'abord, elle contient de la Présence du Nom de Dieu en elle.
Nous pensons souvent au Nom de Dieu comme par habitude, sans réfléchir. Nous disons: "Seigneur, je suis fatigué" ou "Dieu soit avec lui, qu'il vienne une autre fois" - en ne pensant absolument pas à la force que le Nom de Dieu possède. Cependant, déjà dans l'Ancien Testament, il a été ordonné: Tu ne prendras point le Nom de l'Éternel, ton Dieu, en vain (Exode 20:07). Les anciens Juifs se référaient au Nom de Dieu avec le plus grand respect.
À l'ère suivant la libération de la captivité babylonienne, il était généralement interdit de prononcer le Nom de Dieu. Ce droit était réservé au seul souverain sacrificateur, une fois par an, quand il entrait dans le Saint des Saints, le sanctuaire principal du Temple. Quand nous nous tournons vers le Christ avec la prière de Jésus, notre prononciation du Nom du Christ et sa confession comme Fils de Dieu a une signification complètement différente. Ce Nom doit être prononcé avec le plus grand respect.
Une autre propriété de la prière de Jésus est sa simplicité et son accessibilité. Pour effectuer la prière de Jésus, on n'a pas besoin des livres spécialisés, ni d’un lieu ou d’un temps particulier. C'est son grand avantage sur beaucoup d'autres prières.
Enfin, il y a encore une propriété qui distingue cette prière: en elle nous confessons nos péchés: "Aie pitié de moi, pécheur." Ce point est très important, parce que beaucoup de nos contemporains ne ressentent absolument pas leur état de pécheur. Même à la confession, on entend souvent dire: "Je ne sais pas de quoi me repentir: je vis comme tout le monde; ou encore, Je ne tue pas,"et ainsi de suite. Pendant ce temps, ce sont nos péchés, en règle générale, qui sont les causes de nos grands maux et douleurs. On ne reconnaît pas ses péchés parce que l'on est loin de Dieu, comme dans une pièce sombre, où nous ne voyons pas non plus la poussière ou la saleté; mais lorsque vous ouvrez une fenêtre, vous découvrez que la salle avait besoin depuis longtemps de nettoyage.
L'âme de l'homme, loin de Dieu, est comme une pièce sombre. Mais plus on s’approche de Dieu, plus la lumière est dans l'âme, et la fortement on sent son propre péché. Et cela se produit non pas parce que l'on se compare avec d'autres personnes, mais parce que l'on se tient devant Dieu. Quand nous disons: "Seigneur Jésus-Christ, aie pitié de moi, pécheur," nous nous mettons en quelque sorte devant la Face du Christ, en comparant notre vie à Sa vie. Et puis nous allons en effet nous sentir pécheurs et nous pouvons, du plus profond de nos cœurs, offrir la repentance.
Version Française Claude Lopez-Ginisty
d'après
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sur Orthodoxie.com: Menaces sur le monastère de Visoki Dečani / et Solidarité Kosovo
l’association Solidarité-Kosovo aide la communauté monastique à construire une muraille qui protégera l’édifice après le départ des forces de la KFOR
L’association Solidarité-Kosovo a entrepris d’aider le monastère de Visoki Dečani à ériger une muraille qui protégera la communauté monastique contre les attaques des extrémistes albanais. Le monastère a déjà fait l’objet d’agressions, auxquelles il a pu échapper grâce aux forces de la KFOR stationnées en permanence. Or celles-ci devraient avoir quitté les lieux à la fin de l’année. Pour cette raison, les moines ont entrepris la construction d’une muraille de trois mètres de haut, qui entourera le monastère et ses terrains, et qui mesurera deux kilomètres et demi.
Source: association Solidarité-Kosovo. Photographie: église du monastère de Visoki Dečani (source: Wikipedia)
Un monastère est un lieu de silence, de prière et de paix. Le monastère de Visoki Dečani, au Kosovo, fait figure d’exemple particulièrement saisissant. Classé sur la liste du patrimoine de l’UNESCO, ce monastère représente le joyau de la culture chrétienne au Kosovo-Métochie. C’est un lieu de pèlerinage particulièrement prisé des chrétiens de la région. Ils y oublient le temps d’une retraite la défiance, l’hostilité et bien souvent la haine dont ils sont victimes à l’extérieur.
Hélas, cette hostilité n’épargne pas le monastère. Au cours de ces quinze dernières années, Visoki Dečani a été la cible de quatre attaques perpétrées par des extrémistes musulmans dont deux à l’arme de guerre.
Seuls à repousser ces assauts, les soldats italiens de la KFOR, la force armée de l’OTAN, sont postés aux abords du monastère en deux points de contrôle militaire. Ces militaires sont l’unique protection dont le monastère et les moines disposent. Pourtant, il est fort probable que le commandement de l’OTAN annonce leur retrait d’ici la fin de l’année.
Visoki Dečani : chronique d’un drame annoncé ?
Toutes ces attaques contre le monastère et ses occupants se sont soldées par des dommages matériels et des actes de profanation. Après chaque assaut, les murs du monastère sont systématiquement recouverts du sigle de l’« UCK », autrefois considérée par la communauté internationale comme une organisation terroriste.
Hélas, cette hostilité n’épargne pas le monastère. Au cours de ces quinze dernières années, Visoki Dečani a été la cible de quatre attaques perpétrées par des extrémistes musulmans dont deux à l’arme de guerre.
Seuls à repousser ces assauts, les soldats italiens de la KFOR, la force armée de l’OTAN, sont postés aux abords du monastère en deux points de contrôle militaire. Ces militaires sont l’unique protection dont le monastère et les moines disposent. Pourtant, il est fort probable que le commandement de l’OTAN annonce leur retrait d’ici la fin de l’année.
Visoki Dečani : chronique d’un drame annoncé ?
Toutes ces attaques contre le monastère et ses occupants se sont soldées par des dommages matériels et des actes de profanation. Après chaque assaut, les murs du monastère sont systématiquement recouverts du sigle de l’« UCK », autrefois considérée par la communauté internationale comme une organisation terroriste.
Depuis quinze ans, le même scénario est tristement rejoué. C’est ainsi que deux fois par an, une foule compacte se réunit dans la ville voisine du monastère. Scandant des propos clairement antichrétiens, le cortège hostile se dirige vers le monastère avec l’intention claire et évidente d’en découdre avec les moines.
Si la présence des forces internationales n’a pas empêché les quatre dernières attaques, elle en a cependant fortement limité l’impact en maintenant les assaillants à bonne distance du monastère. Qui les dissuadera désormais de renouveler leurs attaques ? Qui les empêchera d’arriver à leur fin - la destruction du monastère ? Qu’adviendra-t-il alors des moines et de la vie monastique?
La destruction du monastère serait dramatique pour tous les Serbes du Kosovo. Ils viennent trouver ici la paix et le réconfort dont ils ont tant besoin en ces temps difficiles.
Si le monastère disparaît, ils n’auront plus d’autre choix que de s’exiler à leur tour, et le Kosovo-Métochie, cette vieille terre chrétienne, ne sera plus.
La destruction du monastère serait dramatique pour tous les Serbes du Kosovo. Ils viennent trouver ici la paix et le réconfort dont ils ont tant besoin en ces temps difficiles.
Si le monastère disparaît, ils n’auront plus d’autre choix que de s’exiler à leur tour, et le Kosovo-Métochie, cette vieille terre chrétienne, ne sera plus.
L’appel de la communauté monastique : un rempart pour Dečani
Le départ annoncé de la KFOR inquiète, à juste titre, la communauté monastique de Dečani . Sans ces soldats, il ne fait nul doute que le monastère serait depuis longtemps ravagé, et les moines contraints de partir — ou pire encore...
C’est pourquoi, pour faire face aux menaces latentes et aux attaques toujours plus violentes qu’ils subissent d’une année à l’autre, les moines ont entamé la construction d’une muraille de protection, dont l’objectif sera de maintenir les agresseurs à distance.
Le départ annoncé de la KFOR inquiète, à juste titre, la communauté monastique de Dečani . Sans ces soldats, il ne fait nul doute que le monastère serait depuis longtemps ravagé, et les moines contraints de partir — ou pire encore...
C’est pourquoi, pour faire face aux menaces latentes et aux attaques toujours plus violentes qu’ils subissent d’une année à l’autre, les moines ont entamé la construction d’une muraille de protection, dont l’objectif sera de maintenir les agresseurs à distance.
Concrètement, le rempart devra entourer intégralement le monastère et ses terrains sur une circonférence de deux kilomètres et demi. Afin d’être infranchissable, la muraille mesurera trois mètres de haut avec à son sommet des barbelés. D’une résistance à toute épreuve, la largeur de la construction sera de soixante centimètres dont le coeur sera en béton armé ancré solidement dans le sol. Chaque côté sera recouvert de pierres naturelles, taillées par des artisans serbes, afin de ne pas altérer la beauté du lieu.
Course contre la montre pour protéger le monastère
La muraille de Decani représente un chantier colossal, aussi colossal qu’urgent. C’est la raison pour laquelle, les moines ont fait appel à Solidarité Kosovo, première ONG de soutien aux Chrétiens du Kosovo.
Partenaire civil privilégié du diocèse du Kosovo-Métochie, une équipe de Solidarité Kosovo s’est rendue sur place afin de mesurer l’ampleur du chantier et d’échanger avec les moines sur ses conditions de réalisation.
Nul ne doute que cette muraille fut le fruit d’une réflexion douloureuse pour toute la communauté monastique car rien n’est moins évident que d’enfermer ce lieu de paix et de se barricader derrière un mur. Hélas à l’évidence, ce rempart est la seule solution qui soit salutaire pour protéger cet héritage chrétien séculaire qui risque de disparaître.
Partenaire civil privilégié du diocèse du Kosovo-Métochie, une équipe de Solidarité Kosovo s’est rendue sur place afin de mesurer l’ampleur du chantier et d’échanger avec les moines sur ses conditions de réalisation.
Nul ne doute que cette muraille fut le fruit d’une réflexion douloureuse pour toute la communauté monastique car rien n’est moins évident que d’enfermer ce lieu de paix et de se barricader derrière un mur. Hélas à l’évidence, ce rempart est la seule solution qui soit salutaire pour protéger cet héritage chrétien séculaire qui risque de disparaître.
Alors que les soldats de la KFOR commence à prendre congés des lieux, les moines du monastère s’affèrent à poursuivre la construction de l’anneau de protection qu’ils espèrent voir les entourer d’ici la fin de l’année.
Face à l’urgence et à la gravité de la situation, Solidarité Kosovo s’est pleinement engagée dans ce chantier humanitaire.
Pour faire face aux menaces latentes auxquels la communauté monastique de Decani est directement exposée, Solidarité Kosovo appelle tous ses donateurs à apposer une pierre à cet «anneau de protection » en effectuant un don :
- Par chèque : en libellant l’ordre à Solidarité Kosovo puis en l’envoyant à : Solidarité Kosovo - BP 1777 - 38220 Vizille - France
- Par virement Paypal : rendez-vous sur notre site en cliquant ici et suivez les instructions « Dons en ligne ».
- Par virement bancaire, contactez-nous : contact@solidarite-kosovo.org
Solidarité Kosovo remercie par avance tout élan de générosité qui sera manifesté pour défendre ces hommes qui ont consacré leur vie à Dieu et à leurs frères et pour leur permettre de répondre encore pleinement à leur vocation.
Face à l’urgence et à la gravité de la situation, Solidarité Kosovo s’est pleinement engagée dans ce chantier humanitaire.
Pour faire face aux menaces latentes auxquels la communauté monastique de Decani est directement exposée, Solidarité Kosovo appelle tous ses donateurs à apposer une pierre à cet «anneau de protection » en effectuant un don :
- Par chèque : en libellant l’ordre à Solidarité Kosovo puis en l’envoyant à : Solidarité Kosovo - BP 1777 - 38220 Vizille - France
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source:
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La guerre des lâches!
Lire la suite sur Parlons d'Orthodoxie… ICI
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Métropolite Hilarion [Alfeyev]: La pratique de la Prière de Jésus

Parlons des aspects pratiques de la prière de Jésus. Certaines personnes se sont donné la tâche de répéter la prière de Jésus au cours de la journée, par exemple, cent, cinq cents ou mille fois. Pour compter combien de fois ils disent la prière, ils utilisent un tchotki [chapelet de laine], qui peut avoir cinquante, cent, ou plus de nœuds. Prononçant la prière dans leur esprit, les gens utilisent un chapelet. Mais si vous venez de commencer le combat ascétique de la prière de Jésus, alors vous devriez faire plus attention à la qualité plutôt qu’à la quantité.
Il me semble que l'on devrait commencer avec une prononciation très lente à haute voix des paroles de la prière de Jésus, veiller à ce que ce cœur participe à la prière. Vous prononcez: "Seigneur Jésus ... ... Christ ..." - et votre cœur devrait, comme un diapason, répondre à chaque mot. Et ne cherchez pas immédiatement à dire la prière de Jésus un grand nombre de fois. Dites-la dix fois, mais si votre cœur réagit aux paroles de la prière, ce sera suffisant.
L'homme a deux centres spirituels: l'esprit et le cœur. Avec l'esprit est connecté l’activité intellectuelle, l'imagination et les pensées; avec le cœur sont connectées les émotions et les expériences. En disant la prière de Jésus, le centre devrait être le cœur. C'est pourquoi, en priant, vous ne devriez pas essayer de vous représenter quelque chose dans l'esprit (par exemple, Jésus-Christ) mais vous devriez essayer de garder votre attention dans le cœur.
Les anciens écrivains ascétiques de l’Eglise ont développé une technique pour "garder l'esprit dans le cœur", qui fait que la Prière de Jésus est liée à la respiration: lorsque vous inhalez, vous dites: "Seigneur Jésus-Christ, Fils de Dieu"; et quand vous exhalez: "aie pitié de moi, pécheur." L’attention est, pour ainsi dire, naturellement transférée de la tête au cœur. Je ne pense pas que tout le monde devrait pratiquer la prière de Jésus de cette manière; il suffit de dire les paroles de la prière avec grande attention et respect.
Commencez votre journée par la prière de Jésus. Si au cours de la journée, vous avez une minute de libre, récitez la prière un peu plus de temps; dans la soirée, avant de dormir, répétez-la jusqu'à ce que vous vous endormiez. Si vous apprenez à vous réveiller et à vous endormir avec la prière de Jésus, cela vous donnera un énorme soutien spirituel.
Peu à peu, dans la mesure où votre cœur devient plus sensible aux paroles de cette prière, vous pouvez atteindre le point où elle devient incessante (en outre, le contenu principal de la prière ne sera pas de prononcer les paroles, mais dans le sentiment constant de la présence de Dieu dans votre cœur). Et si vous avez commencé en disant la prière à haute voix, vous pourrez progressivement atteindre le point où vous ne la direz que dans votre cœur, sans la participation de la langue ou des lèvres. Vous verrez comment la prière transformera votre nature humaine et toute votre vie. C'est le pouvoir spécial de la prière de Jésus.
Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
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Métropolite Hilarion [Alfeyev]: Les livres sur la Prière de Jésus

"Quoi que vous fassiez, quoi que vous soyez occupés à faire à tout moment donné, jour et nuit, prononcez avec votre bouche ces paroles divines: "Seigneur Jésus-Christ, Fils de Dieu, aie pitié de moi, pécheur."
Ce n'est pas difficile : à la fois en voyage, sur la route, et pendant le travail - si vous coupez du bois de chauffage ou transportez de l'eau, creusez la terre ou cuisez des aliments. Après tout, dans toutes ces choses, seul le corps est à l'œuvre, et l'esprit est sans occupation - alors donnez-lui quelque chose à faire qui soit inhérent et agréable à sa nature immatérielle : Prononcer le nom de Dieu!" Ceci est un extrait du livre Dans les Montagnes du Caucase, qui a été publiée au début du XXe siècle et qui est dédié à la prière de Jésus.
Je tiens à souligner que cette prière doit être apprise, en outre, de préférence avec l'aide d'un père spirituel. Dans l'Église orthodoxe, il y a des maîtres de prière parmi les moines, les pasteurs, et même les laïcs: ce sont des gens qui ont eux-mêmes appris la puissance de la prière par l'expérience. Mais si on ne trouve pas un tel instructeur, et beaucoup se plaignent qu'il est maintenant difficile de trouver des instructeurs pour la prière, on peut se tourner vers des livres tels que Dans les Montagnes du Caucase ou Les Récits du Pèlerin Russe.
Ce dernier, qui a été publié au dix-neuvième siècle et réimprimé plusieurs fois, parle d’une personne qui a décidé d'apprendre la prière incessante. C’était un vagabond qui marchait de ville en ville avec un sac sur ses épaules et un bâton à la main, et qui a appris à prier. Il répétait la prière de Jésus plusieurs milliers de fois par jour.
Il y a aussi la collection classique en cinq volumes des œuvres des Pères de l'Église du quatrième au quatorzième siècle: La Philocalie. Il s'agit d'un très riche trésor d'expérience spirituelle, contenant de nombreuses instructions sur la prière de Jésus et la sobriété ou sur la vigilance mentale. Ceux qui veulent vraiment apprendre à prier, devraient se familiariser avec ces livres.
J'ai également cité un passage du livre Dans les Montagnes du Caucase, car il y a de nombreuses années, quand j'étais adolescent, j'ai eu l'occasion de voyager en Géorgie, dans les montagnes du Caucase près de Soukhoumi. Là, j'ai rencontré des ermites.
Ils vivaient là, même à l'époque soviétique, loin de la vanité mondaine, dans des grottes, des gorges, et des précipices, et personne ne connaissait leur existence. Ils ont vécu par la prière et transmis un trésor d'expérience de prière de génération en génération. Ce sont des gens qui étaient comme d'un autre monde, qui avaient atteint des sommets spirituels et une profonde paix intérieure. Et tout cela, c’était grâce à la prière de Jésus.
Dieu veuille que, par des instructeurs expérimentés et par les livres des Saints Pères [de l'Église], nous apprenions ce trésor: la pratique incessante de la prière de Jésus!
Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
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Evêque Arsène [Jadanovsky]: Comment vaincre l'acédie

L’acédie* [abattement spirituel]naît de diverses sources, principalement de nos maladies physiques. Dans ce cas, l'acédie est supprimée par l'inspiration spirituelle, par les intérêts spirituels.
L'esprit est prompt, mais la chair est faible, est-il dit dans l'Écriture. Le saint apôtre Paul était assailli par une déficience physique: "ll m'a été donné une écharde dans la chair," dit-il... "pour me souffleter" (II Corinthiens 12:07). Saint Jean Chrysostome comprend "écharde dans la chair" comme signifiant un mal de tête sévère. Cependant, le même apôtre Paul témoigne... "quand je suis faible, c'est alors que je suis fort" (II Cor. 12:10), parce qu'il a été entièrement transporté en servant le Seigneur. Nos infirmités corporelles et l’acédie qui en résulte ne peuvent être surmontées que par la grâce de Dieu qui nous donne force.
L’acédie peut aussi provenir d'une diminution des pouvoirs de l'âme, de la perte de la foi, des chutes morales, de notre péché. L'avocat dans de tels cas consiste à prendre le contrepied,* c'est-à-dire, remplacez l'incrédulité par la ferme croyance dans le Seigneur, changez vos mauvaises manières par de bonnes manières, œuvrez pour devenir moralement renouvelés, spirituellement plein d’énergie et nés de nouveau; repentez-vous et participez aux Saints Mystères du Christ, et vous détruirez l’acédie.
Pour ce deuxième type d’acédie, peuvent également être visés les cas où elle résulte du deuil, des maladies et des malheurs. Ici aussi, on peut discerner la foi insuffisante dans le Seigneur et dans Sa Providence, et un attachement excessif aux choses terrestres.
Il est encore un autre type d’acédie, celle qui touche les personnes qui sont en difficulté à cause du péché charnel. Là, l’acédie est enracinée, d'une part, dans un état maladif, dans la faiblesse physique, et d'autre part, dans la pusillanimité spirituelle, dans le vide spirituel. Le remède à ce type d’acédie réside en partie dans le renforcement physique de l'organisme. Toutefois, ce type d’acédie est très persistant et peut se transformer en une disposition chronique. C'est sans doute dû au fait que les causes sous-jacentes ont désordonné l'ensemble de notre psyché: elles ternissent la mémoire et affaiblissent la volonté. Pour cette raison, nous devons attirer sur nous-mêmes autant de pouvoir de guérison de Dieu que possible, car Lui seul est capable de restaurer la force spirituelle et physique.
En outre, l’acédie peut aussi être une sorte d'épreuve qui vient à nous alors que nous cheminons vers le Seigneur. Dans la vie spirituelle, ce type d’acédie est assez fréquent.
Ici, expliquent les saints ascètes, la grâce de Dieu se cache pour un temps, afin de former une personne pour renforcer ses forces spirituelles, et, en même temps, pour l'obliger à chercher le Seigneur avec plus de zèle et pour l'aimer plus ardemment, car en Lui seul est la paix et le bonheur véritable.
Ce type d’acédie est surmonté par des moyens de guerre interne. Il faut lutter contre l’acédie, la chasser, ne pas succomber à elle; il faut prier, se contraindre, si nécessaire, car l’acédie étouffe tout désir de prière; il faut prier le Seigneur d'éloigner de nous l’acédie: "Par tes saints anges éloigne de moi la démoniaque acédie"(Quatrième prière avant le sommeil de Saint Macaire le Grand).
Ce type d’acédie affecte les gens qui ne sont pas solidement ancrés dans la vie spirituelle. Cependant, il frappe aussi ceux réputés pour leur expérience spirituelle, quand ils sont saisis par un esprit de vanité et par l'orgueil spirituel - Que Dieu nous en protège !
Dans de tels cas, l’acédie n'est pas tant une forme de test, mais c’est une forme de punition par Dieu, et souvent cette acédie entraîne des conséquences graves: une complète apostasie du Seigneur, le désespoir, et même le suicide. Cependant, dans tous les types d’acédie, notre médecin est le Seigneur, et c'est compréhensible, car le Seigneur est notre réconfort, notre joie, notre contentement et notre consolation.
Il ne faut pas tarder à entrer en guerre contre l’acédie, car la prochaine étape après l’acédie est le désespoir - qui conduit à la perdition. La mélancolie et l’acédie qui nous rendent visite de temps en temps sont des précurseurs de cette mélancolie qui prévaudra dans les derniers temps; comme il est dit dans la Parole de Dieu, il y aura une grande tribulation, telle qu'il n'en était pas depuis le commencement du monde.
Maintenant imaginez seulement l'état spirituel du peuple des derniers temps!
Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
Svete Tikhi [Lumière Joyeuse]
Blagovestnik,
San Francisco, Aug-Sept 1997
cité par
et
L’acédie est donc d’abord un vice monastique. Cassien lie l’acédie à la tristesse qui empêche toute contemplation. Ce vice offre de multiples rejetons : l’oisiveté, la somnolence, l’inquiétude, le vagabondage de l’esprit, la verbosité et la curiosité. L’instrument de lutte contre ce vice est donc le travail manuel. Vice instable, absorbé par la tristesse dans les réflexions théologiques, elle apparaît vite comme obsolète pour Grégoire le Grand, mais les écrits monastiques perpétuent sa présence comme « rébellion du corps aux contraintes auxquelles il est soumis à l’intérieur du monastère » (Pierre Damien). Faiblesse du corps pour les uns, elle est faiblesse de l’esprit pour d’autres comme Bernard de Clairvaux et Adam Scot qui la comprennent comme « une interruption du chemin de perfection sur lequel s’est engagé le moine ». Thomas d’Aquin pose les enjeux de manière efficace en posant la question des causes : l’acédie est à envisager différemment selon que son origine est louable (s’attrister de ses péchés) ou blâmable (convoiter un bien impossible).
Dès le xiiie siècle l’acédie devient un vice commun et non plus spécifiquement monastique. L’acédie laïque est différente de la monastique : oisiveté, indolence, paresse, sont plus visibles et plus blâmables que la tristesse du moine. Les textes pastoraux, sermons d’éducation, prédications, utilisent ce thème aux xive-xve siècles, jusqu’à son entrée dans les textes laïcs où elle est vue en termes de langueur, amertume et ennui : son entrée dans le cercle laïc modifie l’acédie en mélancolie. Paresse chez les moines, mélancolie chez les laïcs : ce vice, considéré comme trop instable, est écarté de la classification à la fin du Moyen Âge3. (Source Wikipedia)
·**le texte utilise l’expression prendre un poil du chien qui vous a mordu, qui fait allusion au remède qui consiste à boire un breuvage alcoolique pour se débarrasser des problèmes liés aux lendemains de beuveries alcooliques !
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CONVERSATION ENTRE LA MONIALE CORNELIA [REES], ET L’ARCHIMANDRITE GABRIEL [BUNGE] : Nous devons retourner à nos racines.

Père Gabriel
Il y a une quinzaine d'années, j'ai eu une occasion unique de visiter l'ermitage d'un hiéromoine et théologien catholique dans les montagnes de Suisse. Il était bien connu pour ses écrits sur les saints Pères de l'Église chrétienne, et non moins bien connu (du point de vue occidental moderne), pour son mode de vie monastique inhabituel. Quelque peu familière de l’apparence que les monastères catholiques présentent généralement aujourd'hui, je ne m'attendais pas à me sentir tellement à l'aise comme moniale orthodoxe dans son ermitage catholique.
Après avoir gravi un chemin boisé de montagne jusqu’à une petite maison dans les arbres, nous avons été accueillis par un homme âgé austère, sa barbe grise flottant sur sa soutane noire. Sa tête était couverte d'un capuchon portant une croix rouge brodée sur le front. C'était comme si nous avions été transportés dans le désert égyptien, pour voir Saint Antoine le Grand. Tandis que lui et son compagnon d’ascèse Père Raphaël nous offraient le thé, nous avons parlé de l'Église d’Orient et d’Occident, et de l'Église orthodoxe russe. Mais il n'était pas question pour eux de rejoindre cette Église, cela aurait même créé un malaise d'en parler.
Nous sentions que nous étions entrés brièvement en contact avec un moine qui était un avec nous en esprit, bien qu'il ne fût pas dans notre Eglise, et nous nous sommes quittés avec la joie de cette agréable révélation, alors que Père Gabriel faisait le signe de la Croix sur nous à la manière orthodoxe.

Monastère de la Sainte Croix, Roveredo, Suisse.
Père Gabriel n'a jamais eu et n'a toujours pas de communication électronique avec le monde extérieur, et nous avons très peu entendu parler de lui ou eu contact avec lui après notre visite. Néanmoins, nous ne l’avons pas oublié, et dans l'intervalle, nous n'avons jamais cessé de penser à quel point ce serait bien, s'il était en communion avec nous, les orthodoxes. Mais jamais nous n'aurions essayé d'aborder ce sujet avec lui, nous sentions en quelque sorte que Dieu le guidait comme Il l'entendait.
Père Raphaël, un suisse, est décédé depuis, et Père. Gabriel est l'higoumène et le seul moine de ce qui est maintenant le monastère de la Sainte Croix, qui fait partie de l'Eglise orthodoxe russe. Il a été baptisé orthodoxe à la veille de la Dormition de la Mère de Dieu à Moscou, en août 2010. Il est maintenant l’Archimandrite mégaloschème Gabriel. Récemment à Moscou malgré un calendrier très exigeant, Père Gabriel a quand même pris le temps de parler avec nous.
Père Gabriel, bien que vous ayez parlé de votre vie dans d'autres interviews, parlez-nous encore un peu de vous.
Je vis à Roveredo, petit village d'environ 100 habitants. Mon monastère est au-dessus du village dans les bois, dans les montagnes de la région de Lugano, la partie italienne de la Suisse.
Vous aviez été catholique depuis l'enfance?
Oui, mais pas un catholique pratiquant toute ma vie. Mon père était luthérien, et ma mère catholique, et j'ai été baptisé catholique. Mais comme cela arrive souvent dans ces cas, aucun de mes parents ne pratiquait sa religion. Ni mon père ni ma mère n’allaient à l'église. Et moi non plus. Mais comme les jeunes gens agissent toujours à leur guise, j'ai redécouvert la foi de mon baptême. Au début, je suis allé à l'Eglise catholique, par moi-même. Mes parents ne m'ont pas encouragé, ils le toléraient seulement.
Même votre mère?
Elle était catholique croyante, mais en raison de son mariage avec un luthérien, elle perdit la pratique. Ce n'est que beaucoup plus tard, quand j'étais déjà moine, qu’elle est retournée à l'église et a commencé à pratiquer sa foi catholique. Mon père allait à contrecœur avec elle, au moins à Pâques ou Noël, parce qu'il ne voulait pas passer les vacances seul.
Où êtes-vous né?

Cathédrale de Cologne pendant la Seconde Guerre mondiale.
Je suis né à Cologne, mais nous sommes partis de cette ville en raison de la guerre quand j’étais âgé de deux ans. Cette ville, vieille de près de 2000 ans, a été presque rasée. C'était comme Hiroshima. Environ quatre-vingts pour cent a été détruit, et les Américains ont même suggéré qu'elle soit reconstruite ailleurs: il semblait inutile d'essayer de reconstruire sur ces cendres. Mais les gens étaient très attachés à leur ville; la grande cathédrale était encore debout, bien que fortement endommagée. Les douze églises romanes [1] étaient terriblement endommagées aussi. Pendant dix ans, nous n’avons pas vécu à Cologne, mais dans une petite ville à la campagne. C’est seulement en 1953 qu’il fut possible pour nous de revenir. Donc, j'ai passé ma jeunesse à Cologne, et j’y suis allé au collège. J'aime toujours beaucoup cette ville.

Eglise de Saint-Géréon, abside.
La cathédrale gothique, merveille de l'architecture gothique, a été construite sur le lieu où toutes les cathédrales l’avaient été depuis les temps des premiers chrétiens. L'un des premiers évêques de Cologne était un proche collaborateur de l'empereur Constantin. Sous la tour nord est un baptistère du IVe siècle. Il y a une église Saint-Géréon à Cologne, où l'octogone est jusqu'à cinq ou six mètres. Il s'agit d'une église romane, du quatrième siècle, et elle a des reliques des martyrs romains. Il y a tellement de traces nombreuses de l'Église indivise, des débuts du christianisme, et par ces faits archéologiques même, j'ai été "poussé"à creuser plus profondément dans les fondements de l'Eglise. Je suis historien de formation, numismate.
Est-ce que ces souvenirs vous font sentir le désir de "reconstituer" l’Europe avec l'Eglise du christianisme primitif?
Bien sûr, je ne connaissais pas l'Eglise orthodoxe pendant longtemps. Je n'ai découvert l'existence de l'Orthodoxie que petit à petit. Certains de mes amis orthodoxes d'aujourd'hui m'ont dit que les catholiques savent que nous "existons", et rien de plus. Des gens simples demandent même: "Vous vénérez aussi la Mère de Dieu?"
Ceci arrive même cinquante ans après Vatican II, qui semblait "ouvrir les fenêtres" de ce qui était l'Église catholique très fermée, et leur connaissance de l'Orthodoxie est toujours très pauvre. Je devais découvrir ceci petit à petit pour moi. Je ne connaissais aucune communauté orthodoxe; il n'y avait pas d'églises orthodoxes dans les villes, parce que les Russes, au moins, célébraient dans les églises protestantes qui leur étaient données pour quelques heures le dimanche, comme c'est souvent le cas encore aujourd'hui. A Lugano, les orthodoxes russes ont acheté une petite église protestante qui était vide et inutilisée. Toutes les autres communautés orthodoxes, comme les Roumains, célèbrent dans les églises catholiques qui leur sont données pour qu’ils les utilisent. Mais maintenant, nous avons une petite église, qui doit être payée. Elle est progressivement transformée en église orthodoxe, avec une iconostase et tout le reste.
Donc, j'ai dû découvrir l'Orthodoxie petit à petit. Quand j'avais environ dix-neuf ans, après le lycée, je suis allé avec un ami à Rome, et là j'ai découvert la période chrétienne primitive: les catacombes, les vieilles églises, celles fondées par les saints Constantin et Hélène, et ainsi de suite. C'était très impressionnant. Je dois avouer que cela a renforcé ma conscience de moi-même en tant que catholique. Rome est terre apostolique : là est le tombeau de saint Pierre, là de saint Paul, Sainte Marie Majeure, Sainte Croix, Saint Jean de Latran... toutes ces églises paléochrétiennes, cette continuité archéologique incroyable. Mais c'est beaucoup plus tard que j'ai découvert que bien qu'il y ait une continuité au niveau de l'architecture, il n'y avait pas de continuité au niveau de l'Eglise apostolique, de la fondation.

Fresque de la Nativité du Christ, Santa Maria Maggiore, Rome.
Je n'ai découvert que plus tard que Sainte Marie Majeure et les autres églises ont toujours été les mêmes, mais cette continuité n'existe pas à d'autres niveaux, les niveaux les plus essentiels. Il en va de même avec les anglicans. Ils ont la cathédrale de Saint-Augustin à Canterbury sur un seul niveau, mais sur le plan théologique, il n'y a pas de continuité, il y a une cassure. Cependant, à l'époque, j'étais trop jeune pour être conscient qu'il y a tant de cassures et d’interruptions dans l'histoire de l'Église d'Occident. Je devais le découvrir par moi-même, progressivement.
Les gens me demandent souvent pourquoi je suis devenu orthodoxe, et s’il y a eu un moment crucial ou un événement dans cette évolution. Il y eut un moment crucial, et bien que je l’aie déjà dit, je le répète. Je devais le découvrir, d'abord sur le plan littéraire, à travers les livres, la musique, etc. Il en est de même pour le monachisme, j’ai eu à découvrir son esprit à travers les écrits des Pères du désert.
Mais j'ai découvert l'Orthodoxie réelle, vivante, à l'âge de vingt et un ans, quand j'étais en Grèce. J'étais étudiant, pas encore moine. Je ne pouvais pas encore entrer au monastère parce que mon père ne le permettait pas. J'étais trop jeune. Je remercie le ciel qu'il ne l’ait pas permis, car de cette manière j'ai eu l'occasion de visiter la Grèce avec d'autres étudiants, et d’y découvrir l’Orthodoxie vivante. J'ai vu de saints monastères, et j’ai même rencontré un saint moine. Je suis allé à la Liturgie.
C'était avant Vatican II. Les Grecs étaient extrêmement gentils et amicaux avec moi en tant que catholique. Aujourd'hui, ce serait sans doute différent, parce que les catholiques ont complètement changé envers les orthodoxes.

Pour le meilleur ou pour le pire?
Du pire au meilleur. Mais maintenant, les orthodoxes gardent leurs distances parce qu'ils se sentent envahis. J'ai visité les séminaires et les monastères en Grèce, et une fois, j’ai dit aux moines et aux étudiants, "Tout va bien ici, et j'aime bien, mais... il est dommage que vous soyez séparés de nous." La réponse immédiate a été, "vous avez tort, c'est vous qui vous êtes séparés de nous," et j'ai donc été confronté pour la première fois (je n'avais que vingt et un ans) à ce problème fondamental de la séparation qui est vue d'une manière différente en Orient et en Occident.
Qui a raison? A vingt et un ans, je n'avais pas les moyens de vérifier la réponse. Seulement peu à peu, je les ai obtenus, et ainsi j’ai découvert que, en fait, c'est l'Occident qui s'est séparé du socle commun. Il est la continuité archéologique, dans les célèbres églises de l'époque de Constantin et Hélène, par exemple, mais au niveau de la théologie essentielle, de la Liturgie, et de tout le reste, il n'y a pas de continuité. Mon petit livre, Vases d'argile, [2] parle un peu de l'aspect qui est très essentiel: à savoir qu'il y eut une interruption.
Vous avez mentionné que vous avez lu le livre de l'historien allemand Johannes Haller [3] sur l'histoire de l'Eglise jusque dans les années 1500, ainsi que d'autres livres sur la papauté, comme celui de l'abbé Guettée. [4]
Oui, en fait je suis en train de lire le livre de Haller maintenant. C'est purement un livre d'histoire, tandis que le livre de Guettée est polémique. Vous voyez, Haller était impartial, très calme, et il avait un accès gratuit à la bibliothèque du Vatican. Il s'agit d'un livre d'histoire objective, à l'esprit très calme, mais il est très puissant. Les faits sont accablants.
Vous avez dit que vous êtes heureux de lire sur l'histoire de l'Église maintenant, et de ne pas l’avoir fait avant, car cela aurait pu causer la perte de votre foi. Pourriez-vous nous en dire plus? Vous pensez que vous aviez besoin d’être plus fort afin de faire face aux faits. Est-ce exact?
Je pense que la foi chez les jeunes gens doit être préservée et protégée. Lorsque vous aurez une base solide, des critères suffisants dans votre esprit, et une foi forte, vous serez en mesure de juger.
Vous voulez dire une base solide dans la foi chrétienne, et pas nécessairement dans la foi catholique?
Oui, alors vous pouvez vous confronter à cette masse de faits historiques.
Parce que vous pensez que ces faits pris en eux-mêmes peuvent être trop dévastateurs ou scandaleux pour les gens?
Oui, bien sûr. Vous voyez, l'histoire n'est pas la théologie. L'histoire, c’est juste les faits, ce qui s'est passé. Le travail de Haller décrit tous les hauts et les bas... C’est fascinant, mais c’est de la véritable histoire. Cela vous fait vous demander…
L’histoire, sans rien cacher?
Oui, sans rien cacher; et la revendication du Pape de la primauté, d'être le chef de l'Église. C’est très étrange. Dès le IVe siècle, le pape Damase affirma que l'Église romaine (pas encore le Pape !) a la primauté sur toutes les autres Églises, à cause de ce que Jésus-Christ a dit à Pierre: "Tu es pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Eglise" (cf. Mt. 16:08). Donc ils (Rome), ont très bien identifié cette pierre avec une institution, avec quelque chose de visible de l'Église romaine. Bien que de très nombreux Pères de l'Église, de l'Orient et de l'Occident, identifient cette pierre, comme saint Ambroise de Milan l’a fait dans l'année 382, avec la foi du peuple. C'est la confession de Jésus-Christ comme Fils du Dieu vivant. Ce n'était pas la foi personnelle de Pierre; il n'était pas meilleur théologien ou meilleur Apôtre que les autres Apôtres. Cela lui a été révélé par le Père. C'est la pierre qui ne peut être détruite.
Pierre prouve peu de temps après qu'il ne comprenait rien de cette confession. Il est appelé "diable". Le Seigneur dit: "Arrière de moi, Satan" (cf. Mt. 16:23), et ainsi de suite. Non seulement saint Ambroise, mais les pères les plus importants de l'Orient et de l'Occident disent également la même chose. Pour l'Église catholique romaine, il est absolument évident que cette roche est la personne de Pierre. Et Pierre, selon la tradition est mort à Rome, et ce doit donc être l'Église romaine, et son successeur, l'évêque de Rome, qui est cette pierre. Mais Pierre alla en de nombreux endroits. Pourquoi faut-il que cela soit l'endroit où il est mort? Beaucoup de gens pourraient prétendre avoir sa tombe... mais il est mort à Rome, comme l'a fait saint Paul. Mais est-ce une raison suffisante pour que cette ville, qui fut la capitale de l'Empire romain à l'époque, devienne aussi le chef de toutes les Églises? S'il y a une ville qui pourrait prétendre à ce titre, ce serait Jérusalem, la ville où notre Seigneur est mort, et pas Pierre. A Jérusalem, il y a le tombeau de notre Seigneur, et là Il est ressuscité. Le chef de l'Eglise est en tout cas notre Seigneur.
Cela m'a toujours semblé être un exemple dévastateur de ce qu'on appelle en russe "плотское мудрование"[5]- l'esprit charnel, une manière purement terrestre de penser.
Oui, et il s’est immédiatement installé. Et ce qui est choquant dans cette histoire de la papauté par Haller, est précisément cet aspect du monde, comment les moyens spirituels, tels que l'excommunication et l'interdit, ont été utilisés en permanence, depuis des centaines d'années, simplement pour des raisons politiques. Et ce qui est encore plus choquant, c'est que les gens n'ont même pas pris la peine de respecter ces interdits. Des pays entiers étaient sous l'interdit; ce qui signifie pas de messe, pas de sacrements, pas de cloches, rien.
Pourquoi?
Pourquoi? Parce que le roi ne voulait pas céder à des prétextes territoriaux du pape. Le pape s’est toujours battu pour son propre état, qui est devenu de plus en plus grand, puis de plus en plus petit, et il existe toujours, de même que la fonction dans la Cité du Vatican. Ce fut toujours pour ces raisons politiques, territoriales. Mais la plupart de ces pays, des centaines de rois, d’évêques même, n'y ont tout simplement pas prêté la moindre attention. Ils ont continué à célébrer la messe, à dispenser les sacrements, et ainsi de suite.
Alors, ils étaient techniquement dans la "désobéissance" au Pape?
Parfaitement. Pour moi, c'était choquant. Même aujourd'hui, c’est choquant. Il est choquant que ces moyens spirituels soient utilisés pour des raisons politiques, purement matérielles, et que ceux qui ont été touchés par ces interdits ne s’en souciaient pas. Alors, vous pouvez imaginer que cela détruirait progressivement l'Eglise de l'intérieur. Vous comprenez mieux pourquoi le christianisme occidental s’est détruit et continue de se détruire de l'intérieur. Pas de l'extérieur.
C'est horrible, je dois le dire. C'est ce que j'appelle "sécularisation". Il y a des papes qui se sont battus lors de batailles. C’était une chose ordinaire pour les cardinaux d'avoir des armées, et ainsi de suite. C'est la sécularisation. Cela signifie que l'Église a été la fermeture de son propre horizon sur elle-même pour inclure des intérêts de plus en plus laïques. Les Papes défendaient (c’est compréhensible) leur indépendance vis-à-vis de l'empereur, dont en fait, ils avaient besoin, parce que sans l'empereur, ils n’auraient plus été indépendants des ducs, du roi de Sicile, etc. Vous commencez à comprendre beaucoup de choses.
Je suppose que vous lisez ce livre en langue allemande originale. Y a-t-il des traductions?
C'est un classique, mais je ne sais pas, il y a des dizaines de livres de ce genre. Je ne citais ce livre que pour vous dire que, même maintenant, après, je suis toujours intéressé par ces questions, et à lire des livres qu’il m’était interdit de lire pendant mon temps de recherche. Je ne pense pas que cela aurait été très utile pour moi alors de toute façon, parce que j’aurais complètement perdu ma foi.
Interdit par qui?
Par mes professeurs de la faculté catholique de l'université. En Allemagne, la théologie est enseignée par l'Etat, et donc j'ai reçu ma formation théologique d'une université d'Etat. Donc, je continue à étudier juste pour approfondir ma compréhension des raisons de la séparation entre l'Orient et l'Occident. Bien sûr, vous pouvez comprendre beaucoup comme cela, mais il y a encore un grand mystère que je suis encore incapable de comprendre: Pourquoi Dieu a-t-Il permis cela?

Père Gabriel Bunge dans son monastère en Suisse.
Vous pouvez dire que c'était la faute du Pape, mais les fidèles n'avaient pas le choix. C'est ce que je dis à mes amis maintenant. Je dis: "Écoutez, vous ne devriez pas critiquer ou condamner les catholiques. Ils sont tout simplement nés du mauvais côté de la rue. Ce n'est pas leur faute. Ils n'ont pas le choix. Ils n'ont jamais eu d'autre choix. Tout l'Occident appartenait au patriarcat romain, qui est progressivement devenu de plus en plus grand; ils ne faisaient pas partie des autres patriarcats. Dans tous les cas, ils n’en font pas partie aujourd'hui. C'est leur faute, ils sont simplement nés là.
Ceci, cependant, fait venir à l'esprit une question que je me pose toujours. Je suis moi-même occidentale, une convertie à l'orthodoxie, je n'ai pas de racines orthodoxes en Orient, et donc ma question n'est pas destinée à être antioccidentale. Cependant, pourquoi sommes-nous [occidentaux] apparemment si enclins à la pensée terrestre, laïque dans le domaine de la religion, plus que l'Orient chrétien? Théoriquement, le même processus aurait pu se produire n'importe où.
En théorie, oui, mais dans la pratique, cela n’est pas arrivé. Je pense que c'est parce que la sécularisation est un processus très long, et son expression la plus claire est le protestantisme, qui est un phénomène catholique interne.
C'est un phénomène interne catholique dans l'Église occidentale, qui a eu lieu après sa séparation de la partie orientale de l'Église. Il ne pouvait pas se développer avant. Je vais vous raconter une expérience vraiment terrible. Je parle de l'histoire, mais peut-être qu’il vaut mieux parler de ma propre "petite histoire" de soixante-trois ans. Je suis entré au monastère à vingt-deux ans, exactement l'année où le Concile Vatican II a été ouvert. Avec mon expérience grecque orthodoxe et ainsi de suite, je suis devenu moine à Chevetogne, [7] et nous étions vraiment plein d'espoir qu’alors l'Église romaine retournerait sur le chemin, et il y avait beaucoup de signes que c'est ainsi que cela se produirait. Paul VI avait un désir très fort et profond de réconciliation avec l'Eglise orthodoxe. Il était l'incarnation de ce Janus (double face) de l'Église d'Occident.
D'un côté, il voulait concélébrer la Liturgie avec le patriarche Athënagoras lors de leur rencontre à Jérusalem, et il apporta un calice d'or pour ce faire. Mais les œcuménistes (Dieu merci !) séparèrent ces deux vieillards, car après un tel acte, cela serait devenu pire que ce que c’était auparavant. Ainsi, ils n’officièrent pas ensemble. Il a proposé de donner le calice au patriarche. Mais il est bien prouvé qu'il voulait, à travers des réformes liturgiques, faire que la messe en latin devienne acceptable pour les protestants, ne pensant pas, ne sachant pas que ce serait dans le même temps devenu totalement inacceptable pour les orthodoxes.
Vous pouvez voir que l'Eglise catholique est entre ces deux positions opposées : orthodoxe d’Orient et protestante d'Occident. Mais l'évolution générale n'est pas allée vers l'Orient, mais vers l'Occident. C’est devenu une lente "autoprotestantisation"de l'Église, une "auto-sécularisation" romaine, avec toute la destruction, à la fois physique et spirituelle, que nous avons vue. Ce fut un véritable désastre historique de dimensions invisibles.
Vous voyez, le protestantisme est un virus catholique de l’intérieur. Et l'Eglise catholique romaine n’a pas d'anticorps contre ce virus. L'anticorps est l'Orthodoxie, qui n'a jamais été, depuis cinq cents ans, tentée par le protestantisme. Même s'il y a un patriarche œcuménique qui a des sympathies pour le calvinisme (comme cela arriva une fois), c'est local. Cela n'a aucune influence sur la conscience orthodoxe. C’est seulement limité, et c'est tout. L'Eglise orthodoxe a eu beaucoup d'occasions d'être infectée par le protestantisme et la laïcité, mais elle n'a pas succombé, uniquement en surface.
Rhume, plutôt que cancer?
Oui, un rhume, pas un cancer. C'est vraiment une tragédie de dimension historique. Beaucoup de catholiques sont conscients de cela maintenant, parce qu'ils ne considèrent plus l'Église orthodoxe comme une concurrente ou un adversaire. C'est pourquoi ils l’aident de toutes les manières à établir ses paroisses en Occident. Ils lui donnent leurs églises afin que les orthodoxes puissent servir les liturgies sur des autels catholiques, ce qui aurait été inimaginable avant.

Liturgie orthodoxe dans la Chapelle Palatine, à Palerme.
Soit dit en passant, le printemps dernier, il y avait une délégation de Russie présente à une célébration en Sicile, commémorant l'aide apportée par des soldats russes aux victimes du grand tremblement de terre de Messine en 1908. Les membres du clergé russe présents ont été invités à servir la Liturgie de la congrégation orthodoxe locale dans la Chapelle Palatine de Palerme.
Ah, c’est bien. Les Russes célèbrent continuellement des Liturgies solennelles dans la cathédrale Saint-Nicolas à Bari. J'y ai vu une Liturgie célébrée par un métropolitain de Russie, environ 20 prêtres, avec un grand chœur. Et j'ai pensé, "C'est la liturgie requise par cette belle cathédrale. Mais quand ce fut fini, la messe en latin a commencé... et on a envie de pleurer. Vous voulez demander: "Que faites-vous ici?"
Dans un sens, c'est quelque chose hors de l'ordinaire, mais cela montre que de nombreux catholiques ne sont plus sûrs qu'ils ont raison.

Cathédrale Saint-Nicolas de Bari, en Italie.
Parmi ceux qui sont hésitants, pensez-vous qu'ils pourraient aller dans le sens de l'Orthodoxie, ou pourraient-ils au contraire tout abandonner?
La seule façon dont je vois ceci arriver, c'est que s’ils se tournent vers leur propre orthodoxie, parce que si Dieu opère un miracle sans précédent qui tourne tout le monde vers l’Orthodoxe byzantine, il y a toute une culture à l'œuvre pour l'empêcher. Ce n'est pas juste une question de textes, ou de formules.
Mais ils doivent retourner à leur propre orthodoxie, à leurs propres traditions. Pendant toutes ces années, quand j'ai écrit mes petits livres, mon but était le suivant: en tant que moine, aider les gens à avoir une vie spirituelle, à redécouvrir, à réintégrer leur propre héritage spirituel, qui est bien sûr le même que le nôtre, parce que nous avons les mêmes racines.
Mais le succès de mon entreprise, au moins parmi les moines, est proche de zéro. Surtout parmi les moines. Les livres sont lus par la plupart des laïcs, et non par des prêtres et des moines. Les moines sont ceux qui pratiquent le yoga, le zen, le reiki, et ainsi de suite. Quand vous dites cela aux moines russes ils sont choqués, ils ne peuvent pas imaginer ce qui se passe. Je ne les juge pas; Dieu merci, c’est notre Seigneur qui jugera le monde et pas moi. Mais cela signifie que les gens ne sont pas à la recherche d'une solution, d’une réponse dans leur propre tradition. Ils sont à la recherche à l'extérieur de celle-ci, dans les religions non chrétiennes.
Pour moi, les moines catholiques qui pratiquent la méditation Zen sont comme les moines zen qui prient le Chemin de Croix. C’est complètement absurde. Dans le bouddhisme, la souffrance a une origine différente; elle est surmontée d'une manière différente de la chrétienté. Il n'y a pas de Sauveur crucifié. Pourquoi devraient-ils méditer sur les Stations de la Croix? Bien sûr, ils ne le font pas.
Et comment un moine chrétien, qui croit en un Dieu personnel, pourrait-il prier dans l'univers impersonnel du Zen?
Dans les monastères, ils ont des jardins zen... mais pourriez-vous imaginer le Chemin de Croix dans un monastère Zen? Les moines bouddhistes à genoux devant les stations? C'est inimaginable.
Ils ont comme perdu leur identité propre.
Mais ce qui est si frappant, c'est qu'ils ne cherchent même pas à creuser leur propre terrain, pour trouver leurs propres racines, la source, qui a été comblée par des ordures. Ils semblent convaincus qu'il n'y a rien là, et qu’il n’y a jamais rien eu.
Nous devons donc chercher cette source aussi. Je me souviens très bien de ma jeunesse monastique: il y avait ceux dans le monastère qui estimaient qu'il n'y avait rien, que tout était sec. Puis vint un maître zen, un jésuite (très bien connu, il est mort il y a longtemps), et ce fut une révélation. Au moins, c'était quelque chose de spirituel... Ils n'avaient vu que le formalisme. Grâce à Dieu, j'avais découvert les saints Pères et la littérature monastique primitive avant mon arrivée au monastère. Ce n'était pas le monastère qui m'a enseigné. J'ai continué ma recherche dans le monastère.
A Chevetogne?

Abbaye de Chevetogne, Belgique.
Oui. J'y suis allé parce que cela semblait plus proche de ce que j'ai découvert en Grèce. Pour dire la vérité, j'ai été envoyé là-bas. J'étais entré dans une abbaye bénédictine en Allemagne. Mon maître des novices, l'abbé, un saint homme, m'aimait beaucoup, et il pouvait voir que je n'étais pas au bon endroit. Il a sacrifié son novice prometteur et il l'a envoyé à Chevetogne, pour voir si cela était plus approprié.
Quand j'ai fait ma profession monastique lui-même est venu me rendre visite. C’était un saint homme. Mon confesseur, moine trappiste, a également été un saint homme. J'ai eu la chance de rencontrer plus d'un saint homme, même en Occident. Ils existent encore.
Je sens que mon propre chemin c’est de prouver, même pour les orthodoxes, qu'il est possible, même dans la tradition occidentale, de redécouvrir un terrain d'entente, et d’en vivre. Vous pouvez le faire, non par vous-même, bien sûr, mais seulement avec la grâce de Dieu. Mais je suis arrivé au point où je ne pouvais plus supporter de n'être qu’en communion spirituelle avec l'Eglise orthodoxe si proche de mon cœur. Je voulais une communion sacramentelle réelle. Par conséquent, je l'ai demandée.
Croyez-vous que, sur ce chemin où l’on creuse jusqu'aux racines de sa propre tradition occidentale, certains se sentiront obligés inévitablement de passer à l'étape que vous avez franchie?
C’est difficile à dire, car il ne serait pas techniquement possible pour tout le monde de le faire. En Occident, l'Église orthodoxe n'était pas si bien représentée. Maintenant, c’est en train de changer. J'ai beaucoup d'amis qui suivent le même chemin, ils sont "orthodoxes", mais pas d'une manière confessionnelle. Je ne sais pas s’ils deviendront jamais orthodoxes. Ma propre expérience m'a appris que vous ne trouverez pas toujours de l'aide du côté orthodoxe.
Le prosélytisme n'est pas normalement orthodoxe, et vous ne trouverez parfois même pas de l'aide concrète. J'ai même été découragé. C’était un théologien bien connu (je ne dirai pas qui)... j'étais jeune étudiant, et il m’a littéralement interdit à moi, et à d'autres moines de Chevetogne de devenir orthodoxes. Il a dit, non! Vous ne devez pas devenir orthodoxes! Vous devez souffrir dans votre chair le drame de la séparation. Je l'ai fait, parce que je n'avais pas d'autre moyen.
Je me suis adressé un autre métropolite orthodoxe russe pour avoir de l'aide: il ne m'a pas aidé. Il m'a repoussé. Et c'était la volonté de Dieu. Au bon moment, tout est allé vraiment bien. Vraiment. Comme une lettre à la Poste. Mais avant, cela semblait impossible.
Je suis sûr que tout se passe selon la volonté et le plan de Dieu, mais pensez-vous que peut-être les orthodoxes devraient fournir davantage d'encouragement à ceux qui sont en recherche? A ceux qui sont en train de creuser profondément, mais qui n’arrivent pas aux racines?
Ils devraient mieux connaître leur propre foi, et être capables de répondre à des questions. Ils ne devraient pas critiquer tout et tout le monde.
Comme de nombreux convertis sont enclins à le faire.
Oui, les convertis sont les juges les plus sévères. Mais, oui, ils devraient être en mesure de répondre à des questions essentielles. Cependant, je parle de ma propre expérience, en Suisse. Je suppose que c'est différent en Amérique, où il y a des centaines d’églises différentes, des dénominations protestantes, et elles sont tous égales, pour ainsi dire. Il existe également, malheureusement, des dizaines d’Eglises orthodoxes.
Oui, l'Amérique a le problème inverse: trop de choix.
C’est une source de confusion.
Malgré cela, il est encore difficile pour certains Américains orthodoxes d’aller de l'avant et de dire: "Ceci est la véritable Église."
Néanmoins, c’est plus facile en Amérique parce qu'il n'y a pas d’Église "dominante". Ce n'est pas comme en Italie, en Espagne ou même en Allemagne, où il y a deux Églises dominantes, la catholique et la protestante. Côte à côte, ou l'une sur l'autre ; en fonction de comment vous le voyez, l'Eglise catholique est une confession dominante. Toute activité orthodoxe serait mal reçue, je suppose, d'autant plus qu’ils dépendent de la bonne volonté de l'Église catholique. Pour obtenir une église, pour célébrer, lorsque vous êtes trop pauvres pour construire votre propre église, vous avez besoin de la bonne volonté des évêques catholiques. Mais je pense que la situation en Amérique est différente.
Bien sûr, l'Eglise catholique est puissante en Amérique, mais en Amérique du Nord, ils sont entrés initialement dans un milieu protestant, anglo-saxon. Néanmoins, l'Eglise catholique a amené de nombreuses œuvres de bienfaisance, des hôpitaux, des écoles en Amérique, bien que beaucoup de gens oublient cela.
Oui, mais ils ne devraient pas. Quoi qu'il en soit, je suis contre toute forme de prosélytisme, mais nous avons à répondre à des questions, à dire comment les choses sont, si les gens veulent savoir. Dieu appelle tout le monde en ce, disons, "bon endroit."
Une dernière question. Les populations locales qui ne sont pas orthodoxes viennent-elles jamais passer dans votre monastère et vous questionner à ce sujet?

Père Gabriel Bunge. Tonsure au Mégaloschème.
La population locale me connaît depuis trente ans, mais la vie monastique qui est mienne fut toujours très spécifique; et parce qu'ils ne connaissent pas les moines, il n'y a pas de moines (il y avait des frères franciscains là-bas, qui ne sont pas des moines), ils se sont toujours demandé quel genre de frères que nous étions.
Nous étions vêtus de noir, nous avions la barbe, nous avions l’habitude de porter des cuculles, et nous semblions assez démodés. Leur propre saint local du Ve siècle était également habillé comme nous, mais ils ne le connaissaient plus. Ils savaient que nous étions très proches de l'Orient chrétien, des saints Pères, et que ce que je dis aujourd'hui n'est pas différent de ce que j'ai toujours dit. C'est une chose que les gens ont remarqué quand je suis devenu orthodoxe.
Une dame, une simple femme au foyer sans formation universitaire, qui savait que nous sommes devenus orthodoxe, a déclaré, "Je veux juste que vous sachiez que vous serez toujours notre Père Gabriel, et vous faites ce que vous nous avez toujours appris à faire : à revenir à nos racines. L'Eglise orthodoxe est juste comme elle était au commencement."
Donc, une personne simple sans études théologiques peut en comprendre le sens. Ils n'ont pas été choqués. Il n'y avait pas d'opposition contre nous. Il arrive parfois, alors que nous marchons dans les rues, que les gens disent: "Père, je peux vous poser une question?" Je dis, d'accord. "Êtes-vous un moine orthodoxe?" Je dis, oui. "Bravo!"
Ils ne sont plus habitués à voir des moines. Les seuls moines qu'ils voient sont des moines orthodoxes. Les frères franciscains portaient des vêtements profanes, de sorte que si vous ne les connaissiez pas personnellement, vous ne saviez pas qu’ils étaient frères. Mais les moines orthodoxes doivent toujours être identifiés comme tels. Et pour ces gens, ce n'est pas une provocation. Ils se sentent renforcés. Ils disent, très bien! Bravo! Je dois dire que je ne m'attendais pas à cette réaction.
Quand je fus intronisé comme higoumène de mon monastère (un bien grand mot pour une petite réalité), il y avait plusieurs catholiques présents, beaucoup d'entre eux moines bénédictins. Ils ont demandé s'ils pouvaient venir; ils voulaient être là. Ils étaient présents à la Liturgie orthodoxe, et je les ai présentés à l'évêque, qui les reçut aimablement. Cela n'a pas été perçu comme un acte d'hostilité contre eux, ou contre l'Église catholique, mais plutôt comme la conséquence finale de ce que j'avais toujours enseigné.
Ils pouvaient voir votre intégrité dans ce domaine.
Beaucoup d'entre eux souhaiteraient même faire la même chose, mais ils sont trop liés au monde dans lequel ils vivent; ou bien leur connaissance de l'Orthodoxie, de la tradition apostolique, est trop pauvre. Donc, nous devons revenir à nos racines.
Version française Claude Lopez-Ginisty
D’après
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NOTES :
[1 Les 12 églises romanes de la vieille ville de Cologne vont du IVème au XIIIème siècle. Le style Roman combine les traits des bâtiments romans and byzantins buildings.
[2] Père Gabriel [Bunge] : Vases d’Argile publié par Spiritualité Orientale/ Bellefontaine
[3] Johannes Haller :16 octobre 1865–24 décembre 1947.
[4] Réné-Francois Guettée (1er décembre 1816–10 Mars, 1892). Après son étude complète de l’Histoire de l’Eglise, le prêtre catholique romain Guettée, fut de plus en plus déçu par l’Eglise dans laquelle il était né, et il fut finalement reçu dans l’Eglise orthodoxe russe sous le prénom de Wladimir. Voir aussi http://fr.wikipedia.org/wiki/Wladimir_Guettée
La plupart des livres de Père Wladimir sont à télécharger en ligne sur google books. A monumentale Histoire de l’Eglise a été éditée par Le monastère orthodoxe de Lavardac
[5] Azbuka.ru, encyclopédie du Christianisme Orthodoxe en ligne, définit “плотское мудрование“ (plotskoe mudrovanié) comme "la manière de penser d’un homme déchu."
[6] L’Abbaye de Chevetogne, aussi connue sous le nom de Monastère de la Sainte Croix, est un monastère Catholique romain Bénédictin situé dans le village de Chevetogne, municipalité of Ciney, Province de Namur, à mi-chemin entre Bruxelles and Luxembourg. Elle fut fondée en 1939. Le monastère a deux églises, une de rite Latin et une autre de rite Byzantin.
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Un centre de traitement du cancer (sur le territoire duquel se trouve un couvent) attaqué dans Lugansk,

PRAVMIR. Le 4 Juillet 2014 à 04h00, l'armée ukrainienne a effectué une frappe d'artillerie sur le Centre Clinique du Cancer régional de Lugansk, sur le territoire duquel se trouve un couvent en l'honneur de la sainte martyre la grande-duchesse Olga.
Il n'y a pas eu de victimes humaines. L'église et le parc du monastère ne sont pas affectés; toutefois, des obus et des éclats d'obus ont endommagé le bâtiment de la clinique et ses différents bureaux, rapporte le site du monastère.
Dans les murs du couvent, les sœurs prient Dieu tous les jours pour la paix, avec la répétition constante des Psaumes et la règle de prière de saint Pacôme le Grand.
Les prêtres de l'église du monastère Saint-Panteleimon servent quotidiennement la Divine Liturgie, de même qu'ils lisent des prières et des acathistes (jusqu'à 40 par jour) pour la protection des coups de feu et de la destruction de tous les habitants du Donbass.
Les moniales appellent "Tout le monde, en particulier ceux qui sont maintenant situés en dehors des hostilités, à apprécier et à chérir chaque minute de vie qui leur est attribuée par Dieu, et à ne pas être indifférent à nos proches, ainsi qu'à ceux qui passent par les difficultés et le malheur; et de ne jamais être froid dans la foi, l'amour et la prière, afin qu'ils ne soient jamais touchés par la grande épreuve de la guerre."
Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
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HEUREUX LES ARTISANS DE PAIX!

Saints nouveaux martyrs serbes de Jasenovac, victimes de la barbarie catholique-romaine au camp de Jasenovac: ils avaient refusé d'être convertis au catholicisme romain!
plus ICI
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Les Uniates de Lvov ont récolté environ 135.000 dollars pour aider l’armée ukrainienne.
Lvov, 2 juillet. En un mois et demi, l’église Pierre et Paul de la garnison de Lvov (Église greco-catholique d’Ukraine) a récolté environ 1,5 millions de grivna (135.000 dollars) pour aider l’armée ukrainienne. C’est ce que communique le service de presse du commissariat général de la région de Lvov, se référant aux informations données par le recteur, le prêtre Stepan Sous. Ont été achetés avec ces fonds : 925 gilets pare-balles de différents types, 1499 casques en kevlar, 500 casques métalliques, 300 brancards pour les blessés, 1200 bonnets sous-casques, 1323 sacs de couchage, 3 équipements médicaux de campagne. Tout ce matériel a été remis aux forces armées d’Ukraine, à la garde nationale et au service national des frontières de la région de Lvov, qui l’enverra ensuite dans les zones de combat « anti-terroristes ». On prévoit d’acheter avant tout des casques en kevlar et des gilets pare-balles, qui manquent aux bataillons de combattants.
Source: http://www.interfax-religion.ru/?act=news&div=55792
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L'uniatisme délétère n'est pas un article du passé!
Le bon Pape François, tant aimé de nos orthodoxes "œcuménolâtres"à la mémoire courte, vénérant "l'icône" de "saint Josaphat Kuntzévitch" grand persécuteur et assassin d'orthodoxes, uniate de combat et modèle d'unité selon le bon Pape François et tous ses prédécesseurs.
"Pensez ce que vous voulez de saint Josaphat (sic!), mais le fait est que le pape François et la hiérarchie […] l'ont déclaré modèle d'unité. Considérant que cela vient de ce Pape, c'est un appui énorme pour saint Josaphat." (extrait d'un article: Le Pape François honore saint Josaphat (sic!), "martyr de l'unité" (re-sic!).
"Chers pèlerins, qui êtes arrivés en provenance d'Ukraine, Slava Isusu Khrystu! [Gloire à Jésus-Christ]
J'ai accepté avec plaisir l'invitation de Sa Béatitude Sviatoslav (Chevtchouk), l'archevêque majeur de Kiev-Halych et du Synode des Évêques de l'église grecque catholique d'Ukraine [id est uniate!], à me joindre à votre pèlerinage sur la tombe du saint Prêtre martyr Josaphat pour le 50e anniversaire du transfert de ses reliques dans cette Basilique vaticane. Je suis également heureux de saluer la délégation des fidèles de rite byzantin du Bélarus.
Le 22 Novembre 1963, le Pape Paul VI a décidé de placer les restes de saint Josaphat sous l'autel de saint Basile le Grand, près de la tombe de saint Pierre. Ce saint martyr ukrainien a vraiment accepté la vie monastique selon la loi de Basile. Et il l'a fait à fond, en prenant également en charge la réforme de son Ordre, une réforme qui a conduit à la fondation de l'Ordre Basilien de saint Josaphat. En même temps, comme simple fidèle, plus tard comme moine et enfin comme archevêque de Polotsk, il a mis tous ses efforts à l'union de l'Eglise sous Pierre, le Roi des Apôtres.
Chers frères et sœurs, la mémoire de ce saint martyr nous rappelle la confession de la communion des saints, la vie de communauté de tous ceux qui appartiennent au Christ. C'est une réalité qui nous permet d'avoir un avant-goût de la vie éternelle, puisque l'un des aspects de la vie éternelle se trouve exactement dans la fraternité joyeuse de tous les saints. "Tout le monde doit aimer l'autre comme lui-même," enseigne saint Thomas d'Aquin - se réjouir de ce fait dans le bien-être de quelqu'un d'autre, comme si c'était le sien propre. De cette façon, la joie de l'un doit être d'autant plus grande, que sera plus grande la joie de tous les bienheureux."
Si ceci est la communion dans l'Eglise, alors tous les aspects de notre vie chrétienne peuvent être inspirés par le désir de construire ensemble, de coopérer et d'apprendre les uns des autres, ainsi que pour rendre témoignage à la foi. Sur cette route, nous sommes guidés par celui qui est le centre de ce voyage, Jésus-Christ, le Seigneur ressuscité. Cette recherche d'une communauté nous pousse à comprendre notre prochain, à le respecter et aussi à l'accepter et à le racheter fraternellement.
Chers frères et sœurs, la meilleure façon d'honorer saint Josaphat est de s'aimer les uns les autres et d'aimer l'Eglise et de servir son unité. En cela, nous sommes soutenus par les témoignages courageux de nombreux martyrs de ces derniers temps qui forment une grande richesse et sont une source de grande joie pour votre Eglise.
J'espère que la profonde communion qui vous aspirez à approfondir tous les jours au sein de l'Église catholique vous aidera à être le pont de fraternité aussi avec d'autres Eglises et communautés ecclésiales sur la terre ukrainienne et partout où vos citoyens vivent. Puissions-nous toujours être conduits et bénis par le Seigneur sous la garde de la Bienheureuse Vierge Marie et de saint Josaphat! "
Rappel
Discours du Pape
(25 novembre 2013)
"Chers pèlerins, qui êtes arrivés en provenance d'Ukraine, Slava Isusu Khrystu! [Gloire à Jésus-Christ]
J'ai accepté avec plaisir l'invitation de Sa Béatitude Sviatoslav (Chevtchouk), l'archevêque majeur de Kiev-Halych et du Synode des Évêques de l'église grecque catholique d'Ukraine [id est uniate!], à me joindre à votre pèlerinage sur la tombe du saint Prêtre martyr Josaphat pour le 50e anniversaire du transfert de ses reliques dans cette Basilique vaticane. Je suis également heureux de saluer la délégation des fidèles de rite byzantin du Bélarus.
Le 22 Novembre 1963, le Pape Paul VI a décidé de placer les restes de saint Josaphat sous l'autel de saint Basile le Grand, près de la tombe de saint Pierre. Ce saint martyr ukrainien a vraiment accepté la vie monastique selon la loi de Basile. Et il l'a fait à fond, en prenant également en charge la réforme de son Ordre, une réforme qui a conduit à la fondation de l'Ordre Basilien de saint Josaphat. En même temps, comme simple fidèle, plus tard comme moine et enfin comme archevêque de Polotsk, il a mis tous ses efforts à l'union de l'Eglise sous Pierre, le Roi des Apôtres.
Chers frères et sœurs, la mémoire de ce saint martyr nous rappelle la confession de la communion des saints, la vie de communauté de tous ceux qui appartiennent au Christ. C'est une réalité qui nous permet d'avoir un avant-goût de la vie éternelle, puisque l'un des aspects de la vie éternelle se trouve exactement dans la fraternité joyeuse de tous les saints. "Tout le monde doit aimer l'autre comme lui-même," enseigne saint Thomas d'Aquin - se réjouir de ce fait dans le bien-être de quelqu'un d'autre, comme si c'était le sien propre. De cette façon, la joie de l'un doit être d'autant plus grande, que sera plus grande la joie de tous les bienheureux."
Si ceci est la communion dans l'Eglise, alors tous les aspects de notre vie chrétienne peuvent être inspirés par le désir de construire ensemble, de coopérer et d'apprendre les uns des autres, ainsi que pour rendre témoignage à la foi. Sur cette route, nous sommes guidés par celui qui est le centre de ce voyage, Jésus-Christ, le Seigneur ressuscité. Cette recherche d'une communauté nous pousse à comprendre notre prochain, à le respecter et aussi à l'accepter et à le racheter fraternellement.
Chers frères et sœurs, la meilleure façon d'honorer saint Josaphat est de s'aimer les uns les autres et d'aimer l'Eglise et de servir son unité. En cela, nous sommes soutenus par les témoignages courageux de nombreux martyrs de ces derniers temps qui forment une grande richesse et sont une source de grande joie pour votre Eglise.
J'espère que la profonde communion qui vous aspirez à approfondir tous les jours au sein de l'Église catholique vous aidera à être le pont de fraternité aussi avec d'autres Eglises et communautés ecclésiales sur la terre ukrainienne et partout où vos citoyens vivent. Puissions-nous toujours être conduits et bénis par le Seigneur sous la garde de la Bienheureuse Vierge Marie et de saint Josaphat! "
Faut-il rappeler que Leo Sapiega, catholique romain, Chancelier représentant du Roi de Pologne, honneur de la Pologne, écrivit le 12 mars 1622 une lettre concernant Josaphat Kunzevitch que certains aimeraient oublier, et que d'autres dans leur élan vers une autre fausse union aimeraient exonérer de tous ses crimes en les minimisant!
"Par une violence irréfléchie vous opprimez le peuple russe et l'incitez à la révolte. Vous êtes au courant de la critique des gens simples, selon laquelle il serait préférable d'être en captivité sous les turcs plutôt que d'endurer ces persécutions pour la foi et la piété. Vous écrivez que vous noyez librement les orthodoxes, coupez leurs têtes, et profanez leurs églises. vous scellez leurs églises pour que les gens, sans piété et sans les rites chrétiens, soient enterrés comme des non-chrétiens. Au lieu de la joie, votre uniatisme rusé ne nous a apporté que malheur, troubles et conflits. nous préférons être sans elle. Ce sont les fruits de votre uniatisme. Il aurait mieux valu ne pas nous avoir donné des conflits et de la haine à l'échelle nationale, au lieu de nous avoir préservés de la condamnation de toute la nation."
Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
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L'ancien dissident de l'Union soviétique Vladimir Boukovki compare l'UE à l'ancienne URSS ( Anglais-français)
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