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Sur Orthodoxie.com: Interview du métropolite du Monténégro Amphiloque à l’agence Tass

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Dans une interview à l’agence Tass, le métropolite du Monténégro Amphiloque a déclaré : « Je ne crois pas que le modèle du schisme orthodoxe en Ukraine puisse être répété dans les Balkans ou au Monténégro. Dedeić (le leader de « l’Église orthodoxe monténégrine » schismatique, ndt), a été réduit à l’état laïc par le patriarcat de Constantinople, donc il ne peut en être question. Pour ce qui est de la Macédoine, je ne voudrais pas croire qu’après tous les événements [en Ukraine], le patriarcat de Constantinople déclare la guerre aussi à l’Église orthodoxe serbe. Après l’Ukraine, on peut s’attendre à tout, mais j’espère néanmoins, qu’on n’en arrivera pas là », a-t-il déclaré. Le métropolite a exprimé ses regrets que « ce ne sont pas les plus dignes qui influencent le patriarche de Constantinople, mais un certain groupe de jeunes métropolites, des gens ambitieux, qui par leurs ambitions incitent le patriarche à certains agissements ». « J’ai discuté avec des gens sérieux en Grèce et d’autres encore, je ne veux pas les nommer maintenant, qui sont mécontents d’une telle influence sur le patriarche de Constantinople. C’est un homme âgé et qui s’emploie à renforcer sa primauté. Or, en réalité il la met en danger, il n’y a aucun doute à ce sujet. Il y eut de grands hiérarques sur le trône patriarcal de Constantinople, reconnus universellement, comme S. Jean Chrysostome et S. Grégoire le Théologien, mais il y eut aussi des patriarches qui ont été condamnés pour hérésie, il n’y a pas de hiérarques infaillibles dans l’Église », a souligné le métropolite. Celui-ci a rappelé que le rôle historique particulier du patriarche de Constantinople était au rôle de la ville de Constantinople comme capitale impériale : « Depuis 1453, Constantinople a cessé d’être capitale impériale, c’est aujourd’hui la capitale d’un sultan. Cette qualité de capitale impériale a été héritée par l’Empire russe, qui a joué un grand rôle pour toute l’Orthodoxie jusqu’à la mort du Tsar en 1918. Après la chute de Constantinople et le meurtre du Tsar en Russie, ces deux centres ne jouent plus leur rôle d’antan, aussi l’Église doit revenir à cette structure qui existait avant l’empereur Constantin. L’époque constantinienne de l’histoire ecclésiale est terminée. La seule autorité qui peut résoudre toutes les questions orthodoxes, c’est le Concile œcuménique ». Selon le métropolite, le Concile doit être convoqué par le patriarche de Constantinople. « Cependant, s’il continue à se conduire de la sorte, il perdra ce droit aussi. La seule Église qui est véritablement la mère de toutes les Églises orthodoxes est celle de Jérusalem, parce que ce ne sont ni Rome, ni Constantinople, mais Jérusalem qui a enfanté toutes les Églises » a conclu le métropolite Amphiloque. 

Un sermon tonique!

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Peut-être qu'il est un peu angoissant d'entendre un prêtre traiter ses paroissiens de "criminels", mais son zèle n'est-il pas au moins un peu rafraîchissant?

Père Andrej Tkachev est célèbre pour son - comment l'appeler? - manque de rectitude politique.

Pour contextualiser son explosion d'énergie, nous devons mentionner que les Russes sont beaucoup plus patients que nous lorsqu'ils sont activement punis - même lorsqu'ils se font hurler contre - pour leur bien spirituel.

Bien sûr, c'est un peu angoissant d’entendre un prêtre traiter ses paroissiens de "criminels", mais son zèle ferme n’est-il pas au moins un peu rafraîchissant?
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Il est nécessaire de lire la Bible sans cesse, non seulement de la lire continuellement, mais aussi de la mémoriser, d'y penser, de penser aux paroles de Dieu avec son cœur, auxquelles il faut se consacrer sans cesse. 

Vous voulez être heureux ? Voulez-vous la Grâce de Dieu ? Voulez-vous être protégés ? Voulez-vous être entendu dans vos prières ? Voulez-vous que vos demandes se réalisent ?

Vous le voulez, n'est-ce pas ? Mais pensez-vous pouvoir acheter la Grâce de Dieu avec des cierges ? [Ô Dieu,] Je te donne un cierge et Tu me fais Grâce ? Mais pas même en rêve ! Vous pouvez allumer tous les cierges du monde, ça ne vaut rien. Les cierges ne signifient rien, absolument rien pour obtenir la Grâce. Ils ne font que créer de la lumière et une atmosphère chaleureuse dans l'église. 

Voulez-vous avoir la Grâce de Dieu ? Lisez les Saintes Ecritures, confessez vos péchés devant Dieu, et priez Dieu à chaque heure dans votre esprit. Priez Dieu toujours, en tout temps et à toute heure, et aimez les Saintes Écritures. 

Jetez vos journaux, débarrassez-vous de vos gadgets, de vos écrans addictifs, de vos médias sociaux, d'Internet, éteignez vos téléviseurs, lisez les Saintes Écritures ! 

Voulez-vous avoir le Saint-Esprit ? Lisez les Saintes Écritures, et venez à l'église de Dieu aussi souvent que possible. Et le dimanche, vous devriez tous être dans l'église de Dieu. Je dois dire, c'est évident, et c'est dommage de vous le répéter : le dimanche, soyez là pour sûr ! Aujourd'hui, c'est samedi, et certains paresseux se diront : "Hier j'étais à l'église, dimanche je dormirai. Il y a beaucoup de gens de ce genre ici." 

Aujourd'hui, 90 sont venus à la Communion, et demain, dimanche, 50 seulement viendront à l'église, mais laissez-moi vous dire : les dimanche sont des fêtes encore plus angéliques ! 500 personnes viennent à Saint-Nicolas, et le dimanche il y en a 25. Criminels ! Sans Dieu ! Racailles ! Délinquants ! 

Ils méprisent la grâce de Dieu ! Ils aiment saint Nicolas et ils n'aiment pas le Christ ressuscité ! Ils aiment saint Michel et ils n'aiment pas le Christ ressuscité ! Demain, il devrait y avoir cinq fois plus de gens qu'aujourd'hui. Et arrêtez de penser à des choses comme "hier j'étais à l'église, demain je n'y vais pas, je vais quand je veux, je n'y vais pas quand je ne veux pas." 

Arrêtez avec cette infamie ! Soyez tous à l'église le dimanche et ne passez pas une seule journée sans prière. Quand vous vous levez le matin, avant de fumer une cigarette, de vous brosser les dents, de faire frire vos œufs ou de regarder la télévision, priez d'abord Dieu ! 

Avant d'aller vous coucher, priez Dieu ! Priez Dieu quand vous quittez la maison et avec gratitude quand vous revenez. Quand vous commencez à conduire et quand vous sortez de la voiture, priez Dieu. 

Et venez à l'église aussi souvent que possible, et le dimanche sans exception... sans exception ! Ne vous avisez pas de ne pas venir à l'église le dimanche ! Sinon, Saint Michel, qui vous a tous comptés aujourd'hui et vous a inscrits sur sa liste, vous retirera un jour de sa liste. Pourquoi honorer saint Michel et ne pas honorer le Christ ressuscité ? Amen. 

Je me félicite avec vous pour la sainte communion. J'espère que vous ne m'avez pas seulement entendu, mais que vous m'avez écouté ; que vous ne m'avez pas seulement écouté, mais que vous m'avez compris ; et que vous ne m'avez pas seulement compris, mais que vous agirez en conséquence. 

Et si vous agissez en conséquence, tout ira bien pour vous, et tout ira bien pour moi. Si vous ne vous comportez pas en conséquence, cela me conviendra, mais cela ne vous conviendra pas. 

Gloire à toi, ô Dieu ; gloire à toi, ô Dieu ; gloire à toi, ô Dieu !

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

et la version italienne transcrite par l'excellent blog

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Video avec sous-titres en anglais

Archimandrite André (Konanos) : Les passions qui s'attardent dans notre âme ne disparaissent pas facilement

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Archimandrite André
Savez-vous combien de temps il a fallu à Saint Ammon pour se débarrasser de sa colère ? Il le demandait à Dieu tous les jours et savez-vous depuis combien de temps il attendait ? Depuis huit ans.

Toutes ces années, il était en colère, mais il s'y opposait en faisant appel à la prière et à la patience. Ce n'est qu'en la huitième année que le Seigneur le libéra de cette passion. Pensez à ce qui se serait passé s'il avait perdu son espérance en Dieu la huitième année et s'il avait dit : "Je ne peux plus faire cela. Un, deux, quatre, quatre, cinq, sept ans de patience. Cela ne fonctionne pas. La huitième année commença, et le Seigneur libéra Amman du péché. Après cela, son cœur devint si calme et tranquille qu'il ne se livre plus jamais Ma shoppingQu'est-ce qui teà la colère dans sa vie.

Tu es en colère ? Sois en colère. Je me mets un peu en colère aussi, pas beaucoup, mais ça arrive. Je pense que tu veux vivre ce miracle aussi ? Alors commence à prier maintenant et à faire preuve de patience. Demande à Dieu de ne pas te fâcher. Demande-le à chaque service divin. Et ne me dis pas : "Pourquoi devrais-je aller à l'église et que dois-je y faire ?" Au lieu de cela, fais ceci : si tu es en colère, assiste à l'office dominical et demande à Dieu de te libérer de cette passion destructrice. 

Tu peux aller à l'église que pour cela, c'est une bonne raison d'aller à la maison de Dieu. Dis : "Seigneur, Seigneur, accorde-moi la douceur, le calme, ne me laisse pas m'irriter pour que mes enfants ne tremblent pas quand ils me voient, pour que je ne dérange pas mon épouse en créant une atmosphère insupportable à la maison. Seigneur, éloigne de moi la colère." 

Je sais que tu l'as demandé. Combien de fois ? "Mais combien de fois dois-je demander..." Beaucoup. Saint Ammon le demandait depuis huit ans. Depuis combien de temps demandes-vtu, combien de fois as-tu dit au Seigneur : "Dieu, libère-moi de cette passion" ? De colère, de rage, d'alcool, de tabagisme, de vol, de mensonge ou de curiosité. Quelles sont tes passions, demande à Dieu de t'en débarrasser et puis supporte avec patience. 

Tu sais pourquoi tu souffres, comme saint Ammon et d'autres saints. Après tout, Celui en Qui tu mets tes espoirs, c'est le Dieu Saint, Qui est fidèle à Ses promesses et à Son amour. Et à un moment donné, Il viendra sûrement à ton secours, et vtu deviendras aussi doux qu'un agneau et tu ne te fâcheras jamais, tu ne boiras jamais, tu ne fumeras jamais, tu te libéreras de ta passion, et tu deviendras une nouvelle personne. 

Tu as besoin de patience et de prière. Attends que ton prochain change aussi pour le mieux. Ne te presse pas. Ne souhaite pas que tout change du jour au lendemain. Les erreurs de ton épouse ne se sont pas produites en un mois. Ce sont les erreurs d'une vie vécue. C'est une personnalité (χαρακτήρ - signe, trait distinctif, marque), c'est comme un style de police, une mise en page (χαράχτηκε), c'est pourquoi on l'appelle personnalité. La personnalité s'inscrit en nous depuis l'enfance. Nous ne pouvons pas changer tout cela à l'improviste. "Si nous ne trouvons pas de dénominateur commun dans un an, séparons-nous". Attendez, mes chéris. Comment ça, se séparer ? Attendez, soyez patients. "Père, quelle patience ?" La raison réside dans la personnalité. Est-il facile de la changer ? Attendez, attendez.

Je me souviens d'une personne qui suivait un régime. Un médecin lui a dit qu'il était beaucoup plus difficile de se débarrasser des couches de graisse les plus profondes. Si vous suivez un régime, il est plus difficile de perdre les derniers kilos que les premiers. Savez-vous pourquoi ? C'est parce que ces couches de graisse sont présentes dans notre corps depuis de nombreuses années. Lorsque nous sommes au régime, nous faisons ce qui suit : nous retournons brûler de vieilles couches de graisse. Disons que quelqu'un qui pèse 90 kilos veut peser 80 kilos. Il pesait 80 kilos il y a longtemps. Il a pris du poids au fil des ans. Pour retourner dans le passé, il doit perdre le poids qu'il a pris au fil des ans.

La même chose arrive à notre âme. Les passions qui s'attardent dans notre âme ne disparaissent pas facilement.

Tu dois être patient avec ton prochain. Dégage l'espace au cœur de l'autre, laisse-le réfléchir, prendre ses propres décisions, même s'il veut partir pour un moment. Laisse-le partir. Qu'il restent un peu avec sa mère, son père ou qu'il s'en aille, qu'il aille quelque part. Réfléchis, calme-toi. Tu ne peux pas demander de l'amour à quelqu'un d'autre et lui dire : "Sois bon envers moi, respecte-moi". Cela ne se produit pas sous la pression d'un autre. Seulement par libre arbitre. Par conséquent, donne du temps et de l'espace à ton prochain, et la patience est importante ici.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

Sur Parlons d'Orthodoxie: Le 3 août 2008 Alexandre Soljenitsyne était rappelé à Dieu

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Вечная память! Mémoire éternelle!

La mort d’un z/k Никита Кривошеин «На смерть одного з/к» 

 C’était à Moscou, Izmaïlovo, une soirée entière à m’immerger dans le cahier de « Novy Mir » avec « Ivan Denissovitch », puis des nuits blanches à déchiffrer de médiocres copies du « Pavillon des cancéreux » et du « Premier cercle ». De retour à Paris, le choc de « L’archipel ». 

 Pour moi ce sont là des évènements d’ordre existentiel. Les communistes, eux, avaient perçu dans les textes d’Alexandre Issaevitch que le glas s’était mis à sonner pour eux. 

 Tous ceux qui, comme moi, avaient séjourné derrière les barbelés, pour les Russes, pour le monde, ont senti que la délivrance était là. 

 En tandem avec le défunt prince Constantin Andronikof il m’a été donné d’interpréter en simultanée la première émission de Bernard Pivot « Apostrophes » avec Alexandre Soljenitsyne. La portée de sa voix prophétique, le rayonnement qui émanait de sa personnalité, tout ceci, a apporté des résultats tangibles : les communistes et les socialistes perdirent avec fracas les élections nationales qui suivaient de peu l’émission. L’agonie des ces formations avait commencé. 

 On peut gloser autant que l’on veut sur « le rôle de la personnalité dans l’histoire », il n’en reste pas moins que sans Alexandre Issaevitch « la doctrine d’avant-garde » aurait continué à prospérer en Occident et que la Russie n’aurait pas connu son 21 août 1991. La statue de Félix Dzerjinsky se dresserait toujours dans le centre de Moscou. 

 L’écrivain a vu sa prédiction de retour en Russie se réaliser, seulement en 1994, malheureusement. 

 Peu avant son retour en Russie Soljenitsyne était à nouveau présent sur le plateau d’Apostrophes, à nouveau interprété par Constantin Andronikof et moi-même. Pas une ombre d’amertume chez l’interviewé, au contraire, une liesse à peine contenue. 

 Ne pas croire en la sélectivité de la grâce qui touche les peuples, les personnes c’est ne croire en rien et c’est ce qui est si bien montré dans le recueil « Sous les décombres » : il est évident que le défunt Alexandre Issaevitch avait été choisi par la Providence. 
 Peu avant de regagner sa géhenne le camarade Staline disait à ses complices : « Sans moi, vous serez comme des chatons aveugles ! ». Pardonnez moi la périphrase : saurons nous, sans Soljenitsyne, « Comment réaménager notre Russie » ? 

 Le destin a fait que notre famille a connu une présence d’Alexandre Issaevitch : mon père était parmi les détenus de « la charachka » à Marfino (« Le premier cercle »), il s’y est lié d’amitié avec Nerjine, Roubine et Sologdine. Alors que la tchéka cherchait fébrilement à mettre la main sur le manuscrit de « L’archipel » le défunt Alexandre Ougrimov (l’un des personnages des « Invisibles ») se présenta dans le deux pièces de mes parents avec deux épais dossiers : « ça restera sous votre sommier une dizaine de jours… ». Accepter ces textes en consigne était un risque de vie. 

 En février 1974 mon père fut convoqué au service des passeports le lendemain de l’arrestation de Soljenitsyne pour y obtenir les papiers permettant d’émigrer. Une fois à Paris ma mère entendit l’appel lancé par Soljenitsyne aux Russes exilés d’écrire des mémoires et de les lui envoyer. Agée de 77 ans, elle se mit à l’écriture pour éditer « Les quatre tiers d’une vie » dans la série « Bibliothèque de mémoires russes ». Alexandre Issaevitch lui envoyait des lettres pour l’encourager à persévérer. 

 L’une des derniers cadeaux que Soljenitsyne nous a laissé, la monographie « Deux siècles ensemble » avait été rédigée avec l’aide de l’un de mes meilleurs amis de camp, Vladimir Telnikov. 

 Il est difficile d’évoquer la mémoire de l’écrivain sans s’exposer d’une manière personnelle : mais chaque Russe conscient de l’être, chaque chrétien est concerné par Soljenitsyne au plus profond de son être. En tant qu’ancien z/k comment ne remercierai-je pas le couple Soljenitsyne d’avoir institué un Fonds d’aide aux anciens déportés ? Ils sont encore fort nombreux en Russie à connaître de vieux jours plus que difficiles. 
 Nikita Krivocheine,2008, Paris 



 Le 3 août 2008 Alexandre Soljenitsyne était rappelé à Dieu 



 Comme il m'est aisé de vivre avec Toi, Seigneur ! 
 Comme il m'est aisé de croire en Toi !
 Quand mon intelligence s'écarte stupéfiée 
 ou se décourage, 
 quand les plus intelligents 
 ne voient pas plus loin que ce soir 
 et ignorent ce qu'il faut faire demain 
 Tu m'envoies la claire certitude 
 que Tu es 
 et que tu prendras soin  
que toutes les voies du bien ne restent pas bouchées. 

 Parvenu à la crête de la gloire humaine,
 je me retourne avec étonnement sur le chemin parcouru
 à travers la désespérance à ce point 
 d'où j'ai pu renvoyer à l'humanité
 un reflet de Tes rayons. 

 Et tant qu'il sera nécessaire 
 que je les reflète encore 
 Tu me donneras de le faire. 
 Quant à ce que je n'aurais pas le temps d'accomplir – 
 C'est que tu l'auras imparti à d'autres. 

 A. Soljénitsyne "PRIERE"
 traduite par Daniel Struve, forum ACER-MJO

Laurence GUILLON: La Religion du futur

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Je me suis un temps impliquée dans la défense du Donbass, et je ne veux pas dire que je l’abandonne, mais celle-ci étant avant tout l’affaire d’idéologues, et n’étant point de cette trempe, j’ai été portée par les événements, mon inclination et ma nature, à prendre celle de l’Église canonique d’Ukraine, qui est beaucoup plus dans mes cordes et complète du reste la lutte du Donbass pour son existence ; d’ailleurs tout se complète, mais si l’on parle peu du Donbass, si les médias occidentaux observent là-dessus une omerta criminelle, quand ils ne mentent pas carrément, les déboires de l’Église d’Ukraine sont assez peu suivis, même par les spécialistes avertis du Donbass, à l’exception notable de Christelle Néant. J’ai donc ouvert un groupe pour soutenir le métropolite et son troupeau, soutenus sans doute plus effectivement par leurs propres prières et les nôtres, mais cela permet de regrouper des informations sur la question, et aux orthodoxes français, visés en priorité, de savoir à qui et à quoi ils ont affaire.

Pourtant, je suis persuadée que ce qui se joue là-bas, avec l’Église et le métropolite Onuphre, est d’une extrême importance, même au niveau politique. Mais pour moi, naturellement, c’est important d’abord au niveau religieux et métaphysique. Car ce qui me frappe, depuis que j’ai entendu parler du métropolite Onuphre à l’occasion des grandes processions organisées par lui en vue de prier pour la paix et d’affirmer l’appartenance de la Russie et de l’Ukraine à une même histoire spirituelle et culturelle, c’est que soit apparu, précisément dans ce trou noir ouvert par la politique occidentale au flanc de la Russie, mais aussi par contrecoup, au nôtre, cet abcès suintant et purulent qui peut tout gangréner, un homme d’une telle spiritualité, d’une telle bonté, d’une telle honnêteté et d’un tel charisme.
 

Il aurait pu devenir patriarche de Moscou. Mais Dieu en a décidé autrement, c’est-à-dire qu’Il l’a trouvé plus utile à la tête de l’Église ukrainienne. Ou disons, Petite-Russienne, pour la différencier de la création synthétique douteuse du patriarche Bartholomée et de ses comparses, et de l’idée même d’Ukraine, ce golem fabriqué par les soviétiques à partir de morceaux mal cousus ensemble, puis entériné par les Américains, et livré maintenant en partie à la vengeance des galiciens uniates qui n’ont jamais mis fin à leur guerre de 40, et aux services secrets américains et israéliens profondément russophobes, on peut même dire anti slaves, qui les manipulent.



Je vois en la présence providentielle du métropolite Onuphre à la tête de l’Église ancestrale, commune aux Russes et aux Petits-Russiens depuis le baptême de la Russie dans les eaux du Dniepr au X° siècle, un signe : dans la confusion montante, au sein des manipulations de plus en plus fourbes et infâmes, sous les calomnies les plus impudentes, le métropolite Onuphre se dresse comme la lumineuse bannière de l’orthodoxie qui peut orienter tous les orthodoxes doués de discernement : dans le combat métaphysique, et subséquemment politique, qui se livre en ce pays déshonoré, d’où rien de bon ne provient plus, voilà un métropolite digne des grands saints d’autrefois, doux, inébranlable, humain, au-dessus des partis, et capable de fédérer, sans même le chercher, par sa seule lumière, les meilleurs éléments non seulement d’Ukraine, mais du monde entier. Il est bien connu que lorsqu’une lampe s’allume dans une cave, elle fait fuir la vermine et attire les créatures du soleil et de l’air libre.

Quand on connaît le métropolite Onuphre, qu’on observe ses hiérarques et ses fidèles, et qu’on a la foi orthodoxe, on voit tout de suite de quel côté est le Christ, on voit aussi la différence entre deux populations : les Petits-Russiens, enracinés dans leur religion et leur culture ancestrale, qui ressemblent étonnamment aux photos des Russes prérévolutionnaires, ou même à celles des victimes, par exemple, du Polygone de Boutovo, avec de beaux visages dignes, des comportements calmes, fervents, et les adeptes de la secte nouvelle de Bartholomée, haineux, convulsés, politisés, qui tabassent des prêtres et des grands-mères en brandissant des drapeaux douteux, et ne croient visiblement ni à Dieu ni à diable. Ces drapeaux, en France, provoqueraient un tollé, mais curieusement, les plus acharnés traqueurs de quenelles et de croix celtiques ne les voient pas, même quand on les brandit par milliers.

Père Théodore [Zissis]
J’ai traduit récemment un ouvrage lui-même traduit du grec, du théologien Théodore Zissis, à qui ses positions valent pas mal d’ennuis, qui dénonce l’interprétation tendancieuse des textes historiques invoqués par Constantinople pour justifier son hold-up sur les paroisses ukrainiennes à l’intérieur du pays ou dans la diaspora [1].

Il remet en place également les événements historiques, tels que je les ai moi-même appris autrefois et non tels qu’on les réécrits sur commande de la CIA et de ses émissaires, en Ukraine, et en Europe. Il faut toujours, à mon avis, de nos jours relier un événement local à l’ensemble de ce qui se produit dans le monde, observons donc que cette réécriture de l’histoire a lieu aussi chez nous, où l’on nous met des africains partout, à des époques où ils n’ont pu être présents que de façon tout à fait fortuite, et extrêmement rare, où l’on supprime Verdun des manuels scolaires, et où l’on attribue aux Arabes une influence culturelle qui était, pour eux comme pour nous, principalement celle de Byzance. Il en est de même avec l’Ukraine, à qui on bourre le mou depuis vingt ou trente ans, et on cherche à le faire aussi avec la Russie, c’est là la mission numéro un du regrettable centre Eltsine de Ekaterinbourg, construit dans le but de favoriser une sécession ultérieure de la région, avec la bénédiction de l’ambassade américaine. Mais se croire d’une autre essence que les Russes, et victimes d’eux depuis la nuit des temps, au lieu d’assumer avec eux les erreurs soviétiques et des conséquences qui ont touché tout le monde et dont tout le monde était responsable, c’est tellement tentant quand on est dans la merde, et quand on est libéral déraciné ou galicien, arraché par la guerre au giron polonais tellement plus chic, tellement plus européen. Je ne m’attarderai pas sur les déceptions qui attendent les fanatiques de « l’Eurosoïouz » et dont ils font déjà parfois l’expérience. Contrairement à ce qu’ils disent, et à ce que répète l’endoctriné français et européen, l’Ukraine, ou plutôt la Petite-Russie (le mot Ukraine signifiant « Région frontalière », est-il possible à un pays normal de s’appeler « Région Frontalière » ?) et la Russie ne formaient, au moment où saint Vladimir a baptisé son peuple, qu’une seule entité ethnique, spirituelle et culturelle, même si ses divers princes pouvaient être divisés et s’allier au gré de leurs intérêts , qui aux Tatars et qui aux Polonais. Il n’y avait pas grand monde dans les forêts du nord. Les villes qui y apparurent furent fondées par des gens venus du sud ou de Novgorod. C’est ainsi que la ville où je suis a été fondée par des colons de Pereïaslavl, actuellement en Ukraine, et qui ont même donné à la rivière locale celui de celle qu’ils avaient quitté : Troubej. Le fondateur de Moscou repose, lui, dans la Laure des Grottes de Kiev. C’est sous la pression des Tatars, au XII° siècle, et des ravages opérés dans le sud de la Russie, que les Russes sont remontés vers le nord, et sous l’effet des conquêtes tatares et polonaises, qu’ils se sont trouvés peu à peu scindés en trois Russie, que l’histoire avait finalement réunies sous la couronne du tsar de Moscou. Les Français qui me parlent avec sévérité des « colons russes » amenés en Ukraine artificiellement au XIX° siècle, comme si de toute éternité, les Ukrainiens avaient formé un peuple différent, sont dans le délire complet et la désinformation historique, mais le leur dire les faits tomber en convulsion : court-circuit du programme ?


Après le baptême de la Russie, il n’y avait qu’une seule métropole, pour tout son territoire, de la mer Noire jusqu‘à Novgorod, celle de Kiev. Kiev ayant été ruinée par les Tatars, et s’étant vidée de ses habitants, la métropole de Kiev fut transférée dans un lieu plus tranquille, à Vladimir, dans le nord, mais elle conservait sa dénomination de métropole de Kiev. Et les Russes remontés vers le nord pour la même raison, se souvenaient de Kiev comme d’un paradis perdu, plus chaud, plus fertile, où la vie était plus douce. Cependant, dès le XIV° siècle, se manifestèrent des tentatives étrangères, et occidentales, pour scinder cette métropole et fabriquer une métropole concurrente sous contrôle qui serait plus facile à « catholiciser », en particulier pour les conquérants polonais. Certains patriarches s’y prêtèrent, en particulier celui qui avait signé l’union de Ferrare-Florence, mais cela avait toujours été éphémère, la sagesse l’avait toujours emportée et le souci de paix et de concorde, car à chaque fois que cette opération avait été pratiquée, cela avait entraîné, comme du reste aujourd’hui, le trouble, la guerre civile, et une pénétration uniate des régions concernées. Jusqu’à ce que l’intégration de la métropole de Kiev dans le patriarcat de Moscou, que Constantinople conteste aujourd’hui, s’inscrivant dans cette même lignée hérétique et fauteuse de troubles de patriarches douteux, mette fin à ces manœuvres, et cela au lendemain de l’occupation de Moscou par les Polonais.


Il est évident que les trois Russie ont développé des différences locales sur un fond slave et orthodoxe commun. Mais quand on est orthodoxe, et donc enraciné dans la tradition orthodoxe, très ancienne et toujours vivace, et dans sa propre tradition culturelle historique, car cela va généralement ensemble, on est beaucoup moins sensible à la propagande et aux manipulations que le mutant contemporain hagard. Pour les 80% d’orthodoxes que l’on voudrait, en Ukraine, rendre étrangers à leur propre pays, leur Église est la seule vraie depuis le X° siècle, leur parenté avec les Russes, évidente, incontestable, qu’ils soient ou non séparatistes. Ils savent bien qu’en dépit de quelques nuances, ils seront toujours beaucoup plus proches de leurs équivalents russes que d’un Américain, d’un Anglais, d’un Français ou même d’un Polonais, et que ce nationalisme haineux et hystérique n’a rien à voir avec le profond sentiment de filiation naturelle que l’on éprouve envers sa patrie charnelle et spirituelle, celle de ses plus lointains ancêtres, bâtisseurs des églises et des monastères en voie de confiscation. De plus, quand on est orthodoxe, on fait la différence entre un vrai pasteur et un « loup ravisseur », entre la parole de Dieu et les boniments du diable, entre le visage d’un saint et celui d’un escroc, entre l’original et la contrefaçon.


Pourtant, les schémas mis en place par la propagande fonctionnent encore, chez ceux qui n’ont pas trouvé dans l’orthodoxie le moyen de libérer leur âme des déterminismes du monde. Les gens se croient toujours 50 ans en arrière et agitent à longueur de commentaires le fantôme du KGB. Sans voir que ce sont précisément les méthodes du KGB et de la Gestapo réunies en l’hybride du SBU qui sont à l’œuvre là-bas, et que le totalitarisme a changé d’avatar. 

Nous aurions, à la tête de l’Église canonique, un simple fonctionnaire ecclésiastique que les choses seraient peut-être moins claires, les fidèles moins fermes. Mais Dieu a pris soin, à ce moment décisif et dangereux, de donner à ses brebis ukrainiennes le meilleur des pasteurs. Et nous, à l’étranger, même si nous ne connaissons pas tout ce qui se passe là-bas, nous avons la chance de pouvoir nous repérer dans le tumulte, dans cette tempête que l’affaire a soulevée dans l’Orthodoxie, sur cette bannière autour de laquelle se rassemblent les fidèles persécutés, l’inébranlable et toujours si attentif et compatissant métropolite Onuphre. Quand on y regarde bien, c’est même là-bas la seule personnalité publique, à ma connaissance, qui soit irréprochable et ne se laisse intimider par rien. Et les gens le sentent, le respectent, ils l’aiment, ils ne le lâchent pas. Qu’y a-t-il de vrai, d’aimable, de compatissant, chez ceux qu’on lui oppose ? 

Si l’on s’inscrit dans une perspective purement politique, on n’en sortira jamais de ces ornières cent fois creusées de l’opposition illusoire du capitalisme libéral et de son pendant communiste qui revêtent différentes formes au gré des époques ou des lieux géographiques, de ces accusations mutuelles et dépassées, de ces amalgames entre les peuples et les idéologies dont ils sont victimes. Cela fausse complètement le débat.

Car l’hydre est devenue mondiale, le cancer a des métastases partout, et aussi en Russie, que l’on présente comme le bastion de la résistance ou la source du mal universel selon le parti que l’on adopte. Le bastion de la résistance, c’est le métropolite Onuphre et ses 80 % d’orthodoxes : ils viennent tranquillement du fond des siècles, avec icônes, bannières et prières, et nous font signe : restez fidèles à vous-mêmes, à votre foi, à vos racines, et passez au-dessus de ces clivages artificiels qui servent à nous diviser, tandis qu’on nous asservit en bloc et qu’on nous pervertit en bloc, à un niveau largement supranational. Le métropolite Onuphre a certainement des équivalents russes « dormants », ou serbes, ou bulgares, de ces soldats du Christ qui restent pour l’instant dans son armée de réserve, mais qui seront requis, comme nous tous, au moment du dernier combat.

Cette résistance orthodoxe et traditionnelle enrage d’ailleurs autant les libéraux russes que les Américains ou les Européens, et les méthodes d’extermination massive utilisées après 1917 font place à des manœuvres beaucoup plus retorses. L’affaire d’Ukraine s’inscrit dans une machine de guerre lancée contre l’Orthodoxie toute entière, et qui répond du reste à la destruction antérieure du catholicisme romain, dénaturé par Vatican II et à mon avis largement infiltré par des forces qui, justement, n’ont rien de très catholique. 


Dans les années 80, un moine américain converti à l’Orthodoxie, le père Seraphim Rose, avait écrit un livre intitulé « l’Orthodoxie et la religion du futur », où il dénonçait l’œcuménisme comme devant introduire à terme une religion syncrétique de type new âge, projet qui convient parfaitement à la dictature montante du Nouvel Ordre Mondial, et le patriarche Athénagoras, instigateur orthodoxe de l’œcuménisme avec Paul VI, était soutenu et même dirigé par les Américains.

Quand je l’avais lu, dans les années 90, je l’avais un trouvé un brin excessif, mais je vois de plus en plus à quel point il était juste.

J’ai lu dernièrement un article dont voici le lien, sur le « grécoprotestantisme », qui a ses soutiens, en occident, où l’on me parlait parfois d’une « orthodoxie occidentale intelligente et éclairée », et malheureusement, également en Russie, de façon plus marginale [2]. Les intellectuels et journalistes libéraux font d’ailleurs souvent l’éloge du protestantisme, source de la prospérité occidentale (et d’une civilisation industrielle abominable qui nous conduit de façon évidente à notre disparition physique en passant par notre avilissement moral complet). Je renvoie le lecteur à un lien à ce sujet [3].

La démarche du patriarche Bartholomée, et la façon dont s’engouffre dans la brèche la nouvelle « Église » d’Ukraine, prête à l’uniatisme et à toutes sortes de réformes hasardeuses occidento-compatibles, laisse présager que cela est bien le plan, et que comme l’hérésie protestante s’est divisée en toutes sortes de sectes, le grécoprotestantisme, ou phanarodoxie, se divisera lui-même en toutes sortes de trognons d’églises insignifiants autant qu’intelligents et éclairés. 



Les chrétiens orthodoxes, eux, resteront orthodoxes dans la débâcle, le regard fixé sur le premier pilote de notre dernière arche, le métropolite Onuphre, à qui je souhaite longue vie. L’Ukraine n’a pas apporté que de bonnes choses à la Russie, après leur réunification du XVII° siècle, car en deux siècles de domination polonaise et uniate, elle avait été imprégnée de théologie catholique, sa liturgie, ses icônes subissaient une forte influence occidentale, et comme par un fait exprès, une grande quantité de prêtres ukrainiens ont été invités en Russie à ce moment-là, et sont arrivés avec tout leur mépris occidentalisé pour une tradition qu’ils ne comprenaient plus, c’est ainsi que l’un d’entre eux avait ouvert une fenêtre à l’emplacement du Christ, dans le Jugement dernier de Dionysi, à Ferapontovo. 

Mais on dirait que par une ironie spirituelle de la providence, le salut eschatologique de la Russie et de l’Orthodoxie peut venir, cette fois, de l’Ukraine en grand péril et de ses fermes croyants qui sont déjà des confesseurs de la foi.

Et j’aime à croire que ces fermes croyants seront même la pierre d’achoppement sur laquelle trébucheront les créateurs internationaux de golems territoriaux et idéologiques, avec toute leur malfaisance. 


Laurence Guillon



Notes :



Sur le blog de Laurence: Les oiseaux

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Sur cette photo de 1892, trouvée sur un fil de nouvelles, ces enfants russes écoutent les oiseaux. Regardez leurs expressions, leurs attitudes, leur attention paisible, presque leur ferveur, et vous comprendrez à quel point nous avons dégringolé, avec le fameux "Progrès". Ces enfants-là n'avaient pas, dès le ventre de leur mère, les oreilles et la tête farcies de musique synthétique aussi immonde qu'obsédante, ils n'entendaient ni la perceuse ni les motos, ni la débroussailleuse, ni la radio à tue-tête. Ils écoutaient les oiseaux.
Un ami violoniste et folkloriste de talent me racontait que sa mère d'origine paysanne, quand il était petit, dans les années 50, l'emmenait dans la forêt et le posait près d'un ruisseau, pour lui faire écouter l'eau, le vent, les oiseaux...
Maintenant, je suis obligée de choisir le moment pour pouvoir me livrer à cette occupation vitale, entre la tondeuse et la radio des voisins, les gosses circulent à vélo avec la radio, ils ne savent plus exister sans ce tintamarre, qui fracasse l'âme et l'esprit, et les ferme à le beauté du monde. Ils n'écoutent pas les oiseaux. Et ils n'ont plus du tout ce genre d'expressions, ils ont quelque chose d'obtus, de nerveux, ils sont façonnés par tout ce tohu-bohu survolté, dans lequel ils grandissent, par cette cacophonie, et par la laideur que produisent autour d'eux des gens qui jamais ne s’assoient pour écouter les oiseaux et le vent, et la chanson qui pourrait monter en eux et venir éclore sur leurs lèvres.
En quelque cent ans, les humains sont sortis, volontairement ou forcés, du cercle enchanté de la vie pour se faire la proie d'une grande machine grinçante qui dévore tout sur son passage. Tout ce que nous faisons est hideux, mortifère, nous nous sommes détournés de Dieu pour adorer le veau d'or et Moloch, auquel nous sacrifions les enfants, au propre et au figuré, les transformant en chair à canon, chair à débauche. Malheur aux sinistres bergers qui nous ont menés là où nous en sommes, la carotte dans une main et le bâton dans l'autre. Bouchers illusionnistes. Bonimenteurs du diable.
Combien de ces petits enfants ont été emportés plus tard dans la tourmente révolutionnaire?
Fervents petits enfants de la sainte Russie au coeur aussi ouvert que les oreilles.

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Qui a tué Jésus ? Beaucoup diraient "les Juifs" - cependant, si nous regardons attentivement les Evangiles, nous verrons que la réponse n'est pas correcte et qu'en outre, de telles formes de jugement des gens basées sur leur appartenance ethnique ou culturelle à un certain groupe, ont des conséquences désastreuses, comme nous l'avons vu dans l'histoire.

Les véritables assassins de Jésus étaient les pharisiens et les scribes, c'est-à-dire les chefs spirituels et scientifiques qui se sont plus ou moins autodéifiésà partir de leur image sur leurs capacités et leurs connaissances.

Peut-être que maintenant beaucoup diront "oui, les chefs spirituels et scientifiques" ont tué Jésus - mais comme c'est encore une autre forme de racisme culturel, en plus du fait que certains d'entre eux étaient sympathiques à Jésus et aux chrétiens (Joseph d'Arimathie, Nicodème et Gamaliel par exemple). C'est donc la passion de la jalousie contre Jésus qui L'a tué, la jalousie contre quelqu'un qui dans la société est beaucoup plus bas que vous - disons un charpentier de 33 ans - mais qui prouve par son comportement qu'il est absolument beaucoup plus haut que vous.

Par conséquent, ne tuons pas Jésus en nous et à l'intérieur des autres avec notre jalousie, notre caractère impitoyable si nous voyons quelqu'un de bien meilleur que nous, mais soyons plutôt ouverts, coopératifs et avec un esprit humble pour Le suivre. Ce n'est qu'ainsi que nous conserverons notre liberté. Sinon, nous sommes condamnés dans le cadre minuscule de notre égoïsme.

Nous ne devons jamais oublier qu'il y a du sang sur nos mains, le sang d'un roi.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
THE ASCETIC EXPERIENCE

Matfey Shaheen: UN "PRÊTRE" UKRAINIEN SCHISMATIQUE, LES UNIATES, CONSIDÉRENT LES COMBATTANTS SS NAZIS DE GALICIA COMME DES SAINTS!

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Une fresque de l'église schismatique d’Ukraine, reconnue par Constantinople, représente des membres nazis SS en uniforme de la Seconde Guerre mondiale.

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Dans un discours dégoûtant, mais tragiquement peu surprenant, il est récemment apparu qu'un autre "prêtre" de « l'église orthodoxe d'Ukraine » schismatique glorifie littéralement les Nazis.

Le 28 juillet 2019, Vassily Sagan, "prêtre" de de « l'église orthodoxe d'Ukraine » schismatique, qui n'est reconnu que par le patriarcat œcuménique, a récemment déclaré qu'il est certain que de nombreux membres de la division nazie SS Galicia, qui a combattu avec Adolf Hitler pendant la seconde guerre mondiale, sont parmi les saints.

Le "clerc" l'a déclaré lors de funérailles dans le village de Chervone, dans le district de Zolochiv, dans la province de Lviv. Les funérailles étaient en fait un service funèbre pour 29 membres actuels de la division SS, qui ont combattu pendant la Seconde Guerre mondiale et dont les restes ont été redécouverts. Le prêtre de « l'église orthodoxe d'Ukraine » schismatique a servi avec des membres de l'Église gréco-catholique ukrainienne [c’est-à-dire uniates ndt], alors que les combattants SS ont reçu tous les honneurs militaires. Plus précisément, Sagan a dit pendant l'office :

"Je pense qu'il y aura un temps, non seulement pour la reconnaissance de la Division SS Galicia, mais un temps où beaucoup de ces héros de « l'église » seront reconnus à leur manière, en temps voulu. Et pas simplement comme des héros, mais comme des saints, ce que beaucoup d'entre eux sont en fait... Gloire aux héros !"

Aux funérailles, il y avait une garde d'honneur vêtue non seulement de l'uniforme militaire ukrainien moderne, mais aussi del'uniforme de style fasciste de la Division SS galicienne de l'époque de laseconde guerre mondiale. Le drapeau rouge et noir de l'Armée insurrectionnelle ukrainienne est également visible.


Cette vidéo de l'office montre aussi ce que l'on ne peut décrire que comme une fresque blasphématoire déguisée en icône, montrée plus haut, sur laquelle le "prêtre" attire l'attention des gens.

La soi-disant "icône" représente des soldats en uniforme de style allemand de la Seconde Guerre mondiale, l'un d'eux tenant ce qui semble être une mitrailleuse MP-40. Les mots "Dieu et l'Ukraine" peuvent être vus sur « l'icône. » Il s'agit probablement de l'expression schismatique "Dieu est avec nous et l'Ukraine[est avec nous]" qui a été décrite comme le thème d'une autre image blasphématoire et similaire dont nous avons beaucoup parlé dans l'article "Le faux patriarche Philarète bénit une peinture murale nationaliste avec un symbole nationaliste".

Je fais bien sûr référence à l'époque où le fauxpatriarche Philarète a béni une fresque massive représentant le Saint-Esprit comme les armoiries ukrainiennes, l'aéroport de Donetsk brûlant avec des gens pris dans le feu, les symboles nazis et saint Georges en train de tuer un aigle à deux têtes.

Ces images réminiscentes montrent le même style d'ethno-phylétisme, en particulier le néonazisme qui caractérise de nombreux schismatiques et ultra-nationalistes ukrainiens.

Prenons l'exemple du "prêtre" schismatique Alexander Dedyoukhin, connu pour avoir publié les discours d'Adolf Hitler sur sa page Facebook ; ironiquement, le "prêtre" nationaliste ukrainien semble publier en langue russe. Dedyoukhin est connu pour ses opinions extrémistes et anti-chrétiennes, en particulier :

Nier le miracle du Saint Feu.
Dire que le coup de Maïdan qui a renversé le gouvernement ukrainien était un acte du Saint-Esprit, comparant les cocktails Molotov utilisés au feu de l'Esprit Saint.
La réponse aux prières du Patriarcat de Kiev a été une attaque terroriste en Russie qui a fait au moins 15 morts.
La drogue et la prostitution devraient être légalisées.
Et qui pourrait oublier l'enseignement du "Père" Dedyoukhin sur le pardon qui est peu orthodoxe dans tous les sens du terme, et encore moins un euphémisme. Selon ce clerc schismatique, le meilleur moyen de pardonner à un ennemi est de simplement le tuer.
C'est le genre de personnes qui représentent les schismatiques, et ce prêtre en particulier a été honteusement récompensé par le Patriarche Bartholomée  !

Accordons à Sa Sainteté le bénéfice du doute et disons qu'il ignorait les obscures divagations néo-nazies de cet individu dérangé. Même si c'est le cas, cela ne fait que souligner à quel point le Phanar comprend mal les extrémistes et les nazis avec lesquels il est maintenant en communion.

Cependant, le prêtre schismatique qui dirigea les funérailles nazies à Chervone n'était pas simplement une figure obscure de « l'église orthodoxe d'Ukraine » schismatique.
Vasily Sagan est en fait le doyen du district de Zolotchiv de la province de Lviv, donc lui-même, et par extension logique ses vues, ont du poids dans « l'église orthodoxe d'Ukraine » schismatique.
Le district de Zolotchiv est l'un des points chauds où l'Eglise orthodoxe a subi les souffrances décrites dans cet article détaillé et révélateur de l'archiprêtre ukrainien et du Professeur Rostislav Yarema.
En ce qui concerne les schismatiques, il convient de noter que cette tendance au soutien nazi remonte à la seconde guerre mondiale. Le 24 janvier 1942, le Reichskommissariat d'Ukraine enregistre une nouvelle génération d'ukrainiens « orthodoxes »  schismatiques qui collaborent avec les occupants nazis.
Leur chef, "l’archevêque" Polycarpe, "a consacré à l'épiscopat" Mstyslav (Skrypnyk), parent de Simon Petliura, et l'un des schismatiques ukrainiens les plus prolifiques comme ancien "patriarche de Kiev".

L'article de Mstyslav de 1942 dans Volyn'.

Voici un exemple d'un article écrit par Mstyslav, publié dans le journal Volyn', le 7 mai 1942, glorifiant ouvertement Hitler et le nazisme. Je l'inclus dans l'original ukrainien, ainsi que ma traduction en anglais :

Et aujourd'hui, libérés des terribles chaînes de vingt-trois ans d'esclavage moscovite, juif et asiatique par le sang et le travail des soldats allemands, la tête haute, nous Ukrainiens, nous retournons fièrement vers une nouvelle Europe, vers cette Europe même qui est née dans la vision de génie du grand Européen Adolf Hitler. C'est cette Europe en laquelle nous croyons, cette Europe que nous prêchons dans notre sermon ; nous avons rêvé d'une telle Europe pendant vingt-trois ans. Pour cette Europe, nous avons versé une mer de sang ukrainien précieux.

І сьогодні повстала повстала звільнені кров німецького страшних гордо Європи Європи Європи Європи Європи Європи Європи Європи Європи Європи зі кайдан 23-річної московсько-єврейської азіятської неволі, ми, геніяльній, українці, з, чолом, Великого, Європи Європи піднятим піднятим піднятим Великого і до до Європи Європи, до трудом Європи, що в візії візії Великого Великого Європейця - ю тієї. В таку Європу Європу ми віримо про, таку Європу ми таку проповідуємо проповідуємо, пролито ми Європу протязі таку мріяли на української таку 23 років, за таку таку Європу пролито море море найціннішої, української крові.

Il faut aussi noter que dans le contexte de ces funérailles nazies, les schismatiques de l'OCU ont servi avec le clergé Uniate. Servir et prier avec les uniates gréco-catholiques est une tendance pour laquelle les schismatiques étaient connus avant et après la reconnaissance de Constantinople, et c’est une question jamais abordée par les Phanariotes, eux-mêmes connus pour leur œcuménisme.

Il est difficile de justifier l'amour authentique pour l'Ukraine par le pro-uniates, vu les atrocités violentes commises par les uniates contre le peuple orthodoxe dans les terres ukrainiennes.

Le clergé uniate lui-même a également servi des services commémoratifs pour les nazis, avec des gardes d'honneur en uniformes nazis.


Il y a eu aussi un incident où un prêtre de haut rang de l'uniatisme, glorifiant les collaborateurs nazis de la Seconde Guerre mondiale, a littéralement appelé à la terreur et à l'assassinat. Il a également insisté sur la nécessité d'arrêter tous "les Chinois, les Noirs, les Juifs ou les Moskalis (terme désobligeant pour les Russes) qui, selon lui, complotent tous pour voler des terres ukrainiennes". Ce qui est triste, c'est que le discours prononcé aux funérailles de Chervone était en fait un exemple relativement léger de néonazisme, ce qui semble ridicule même à mentionner, mais c'est le monde dans lequel nous vivons maintenant.


Sagan termina son discours lors des funérailles avec la traditionnelle salutation galicienne et carpatho-russe "Gloire à Jésus-Christ", mais on pouvait à peine entendre si quelqu'un connaissait la bonne réponse, qui est "Gloire pour toujours", comme un salut par coups de feu suivi immédiatement après, avec l'hymne national ukrainien chanté à haute voix.

Cela m'a rappelé une autre situation très semblable qui a vraiment exposé les uniates et les schismatiques. Il s'agissait d'un incident impliquant une vidéo du tristement célèbre aumônier uniate Nikolai Medinsky.

Je ne parle même pas de l'époque où il a agressé desgrands-mères orthodoxes alors qu'il s'emparait d'une église à Kolomyya, alors que lui et ses collègues prêtres catholiques grecs [uniates] déclaraient : "Nous ne vous jetterons pas de miettes, porcs de Moscou. Vous êtes de la biomasse sans droits. Nous ne prendrons pas seulement cette église de vous, nous prendrons tout. Nous vous expulserons de nos terres et de la Laure des Grottes de Kiev !"



Nikolai Medinsky montre à quel point il est un homme fort en bousculant les femmes âgées et en volant leurs églises.



Un microcosme de l'ethnophylétisme peut être vu ici. Vers la fin, le prêtre dit le salut traditionnel "Slava Isusu Khristu" ("Gloire à Jésus-Christ") mais a reçu une réponse anémique de quelques uns seulement qui savaient répondre correctement "Slava na viki" ("Gloire à jamais").

Mais dès qu'il a essayé des slogans nationalistes et nazis, comme "Slava Ukraini-Heroyam slava" ("Gloire à Ukraine-Gloire aux héros"), il a eu une réponse très forte et fière. Il termina trois fois avec le slogan "Slava Natsii-Smert Voroham" ("Gloire à la nation - Mort aux ennemis") et le peuple se mit à chanter comme s'il était possédé, "Mort aux ennemis", au son des tirs. (D'ailleurs, l'année dernière à la procession de la croix de Philarète, "Mort aux ennemis"était un chant populaire, comme en témoigne cette vidéo).




Le phénomène que nous avons vu avec le groupe de Medinsky est le même qu'ici à Chervone. Le "prêtre" a appelé la traditionnelle salutation nationale "Gloire à Jésus-Christ", à laquelle tout Galicien, Volhynien, Carpatho-Russe ou Ukrainien de sang véritable devrait savoir répondre immédiatement "Gloire à jamais", et tout comme avec la vidéo ci-dessus, a à peine eu une réponse. Cependant, un plus grand nombre de personnes semblaient n'avoir aucun problème à se rappeler les paroles de l'hymne national.

Il me semblait aussi que le "prêtre" mettait tellement l'accent sur les mots "Gloire aux Héros", mais qu'il disait ensuite "Gloire à Jésus Christ" beaucoup plus rapidement, comme si c'était une pensée après coup. Vous pouvez regarder la vidéo vous-même et voir ce que vous en pensez.



Sagan et Medinsky se trompent cependant, car les Ukrainiens n'ont pas besoin de glorifier les membres de la division SS galicienne plus qu'ils ne le devraient les autorités impies. Ils devraient au contraire glorifier tous les saints de Galice, de Volhynie, de Zaporozhye et de Rus des Carpates'.

En conclusion, c'est à ma grande tristesse que cette forme de néonazisme et d'ethnophylétisme, qui n'est qu'autodestructrice, a pris racine dans les montagnes rocheuses des terres galiciennes sauvées par Dieu. Il est également clair, en regardant l'histoire, que la source de ce schisme et de cet extrémisme ne vient pas naturellement de ces terres, mais d'une idéologie étrangère, apportée à l'origine par les Jésuites et les uniates.

Ce nationalisme radical a été soigneusement encouragé à la fois par des occupants comme l'Autriche-Hongrie, qui cherchaient à diviser et à conquérir les Slaves, et par le régime bolchévique impie sous Staline et Khrouchtchev, qui tentait de détruire la "Sainte Rus" et de diviser son peuple.

Mais comme nous le rappelle saint Laurent de Tchernigov :

"Il est impossible de diviser la Russie, l'Ukraine et la Biélorussie, car ces trois pays sont ensemble la Sainte Rus'. Sachez-le, souvenez-vous en , et n'oubliez pas !"

Par ses prières, et celles de tous les saints galiciens, volhyniens et carpatho-russes, que le Seigneur Tout-Puissant fasse que les peuples de ces terres se souviennent de leurs traditions orthodoxes et restent fidèles à leur Église, et qu'Il les rende inattaquables contre ceux qui veulent provoquer des conflits.

Version française Claude Lopez-Ginisty
D’après



Saint Père Païssios: L'ÉVOLUTION EST UNE THÉORIE ; JÉSUS-CHRIST EST DIEU

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Dès l'âge de onze ans [dit le staretz Païssios], je lisais la vie des saints, je jeûnais et je veillais. Mon frère aîné prenait les livres et les cachait, mais cela ne m'arrêtait pas. J'allais dans la forêt et je continuais à lire.

Plus tard, quand j'eus quinze ans, un ami de mon frère, Costas, m'a dit à mon frère : "Je vais lui faire abandonner volontiers toutes ces absurdités. Il est venu m'expliquer la théorie de l'évolution de Darwin. Cela m'a secoué et j'ai dit : "Je vais aller prier, et si le Christ est Dieu, Il m'apparaîtra pour que je croie. Je verrai une ombre, j'entendrai une voix, il me montrera un signe." C'est tout ce que j'ai pu trouver à l'époque.

J'allai donc prier et faire des prosternations pendant des heures, mais rien ne se passa. J'ai fini par m'arrêter dans un état d'épuisement. Puis quelque chose que Costas avait dit m'est venu à l'esprit : "J'accepte que le Christ soit un homme important, m'avait-il dit, juste et vertueux, détesté par envie pour sa vertu et condamné par ses compatriotes". Je me suis dit : "Puisque le Christ était ainsi, même s'il n'était qu'un homme, il mérite mon amour, mon obéissance et mon abnégation. Je ne veux pas du paradis, je ne veux rien. Cela vaut la peine de faire tous les sacrifices pour Sa sainteté et Sa bonté."

Dieu attendait de voir comment j'allais faire face à cette tentation. Après cela, le Christ Lui-même m'est apparu sous une grande lumière. Il était visible à partir de la taille. Il me regarda avec un amour immense et dit : "Je suis la résurrection et la vie ; celui qui croit en moi, même s'il meurt, vivra"(Jean 11:25). Il tenait l'Evangile dans sa main gauche, ouvert à la page où les mêmes mots étaient écrits.

Avec cet événement, les incertitudes qui avaient troublé mon âme ont été surmontées, et dans la Grâce divine, j'ai connu le Christ comme vrai Dieu et Sauveur du monde. J'étais convaincu de la vérité de l'homme-Dieu, non par les hommes ou les livres, mais par le Seigneur Lui-même, qui s'est révélé à moi dès ce jeune âge. Fermement établi dans la foi, je me suis dit : "Reviens maintenant, Costas, si tu veux, et nous pourrons parler."

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

Librairie du Monastère de la Transfiguration

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Nous avons le plaisir de vous informer que nous venons de mettre en ligne trois nouveaux livres

Saint Jean le Précurseur
 
 
 
 
Proclamez la bonne nouvelle, ensemencez les coeurs ! De la transmission de la foi.
 
 
 
 
 
Pourquoi es-tu triste Ô mon âme, et pourquoi me troubles-tu ? De la jalousie
 
 
 
 
 
Ouvrages parus récemment
Lettres missionnaires
Saint Nicolas Vélimirovitch
Trousse de prière
L'ancien de Patmos.
Saint Amphiloque Makris
Saint Séraphim de Sarov
le flamboyant
L'Homme.
Eléments d'anthropolgie chrétienne
L'homme caché du coeur
 

Monastère de la Transfiguration.
24120 Terrasson- Lavilledieu

Sur Orthodoxie.com: Philarète appelle ses fidèles à protester contre Épiphane.

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Le chef du « patriarcat de Kiev » estime que la liquidation de son Église entraînera la destruction de l'État ukrainien, tandis qu'Épiphane Doumenko est à l'origine de toute anarchie.

Le 4 août dernier, dans la cathédrale du « Patriarcat de Kiev », Philarète Denisenko a appelé ses paroissiens à manifester contre le chef de l’Église orthodoxe en Ukraine Épiphane Dumenko.

« Je lance un appel à vous tous », s’est adressé Philarète à ses fidèles. « Je vous ai servi pendant 53 ans dans la cathédrale, n’ayant manqué pas une seule liturgie ni un seul office. Par conséquent, je vous demande de protéger en premier lieu le Patriarcat de Kiev et moi-même en tant que patriarche ».

Il a appelé à des manifestations contre Épiphane Dumenko: « Adressez-vous aux autorités, organisez des manifestations. Il faut protester contre Épiphane parce que tout ce que se fait est sous son contrôle. »

Dans le même temps, le primat du « Patriarcat de Kiev » considère que « nous devons faire appel au président, au gouvernement et aux députés afin qu’ils protègent nos droits constitutionnels. Nous avons la liberté de conscience et la liberté de religion, mais ils (les responsables de l’ancien président Petro Poroshenko – NdT) ne nous laissent pas prier et nous expulsent . Où est la liberté en Ukraine ? Où est la Constitution, où sont les lois ? Les lois sont violées et il est donc nécessaire de les protéger et de protéger notre Église indépendante du Patriarcat de Kiev ».

Philarète est persuadé que la « destruction du Patriarcat de Kiev » entraînera inévitablement la destruction de l’Ukraine. Il a souligné que cela ne devrait pas être permis, car « notre État ukrainien, notre culture, notre langue et notre peuple nous sont des plus précieux ». 

Il a aussi déclaré que « le tomos n’a eu pour résultat que la destruction du Patriarcat de Kiev ». Philarète a également rappelé aux personnes présentes qu’aucune des Églises locales n’avait reconnu ni le tomos ni l’Église orthodoxe en Ukraine.

Selon lui, « le tomos a rendu notre Église dépendante des Grecs. Nous étions une Église indépendante, libre et non reconnue. Et maintenant, nous sommes à la fois dépendants et toujours non reconnus ».


Source

La farce continue, quand le "patriarche" Bartholomée va-t-il retrouver la raison? CLG
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UN PIEUX ASCÈTE: ST. LONGIN DE SVYATOGORSK (+ 1882) Fête le 14/27 juillet

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Le moine mégaloschème Longin (dans le monde Léonce Pavlovitch Griftsov) est né en juin 1798 dans la ville de Riazan. Issu d'une famille sacerdotale, il fut diplômé du Séminaire théologique de Riazan. Dans la maison de ses parents, Léonce reçut une forte éducation spirituelle, et de sa mère, dont il se souvint avec amour jusqu'à sa vieillesse, il avait une image d'ascétisme. Grâce à son influence bénie, alors qu'il était encore au séminaire, Léonce se sentait attiré par le monachisme et rêvait d'entrer dans un monastère.

Après avoir obtenu son diplôme au séminaire, il commença à passer assez rapidement dans les rangs de la fonction publique, se marie, acheta une maison dans la ville de Ryazan et vécut confortablement, mais il n'avait pas d'enfants. Léonce fut rapidement nommé procureur dans la ville d'Ouralsk et il y déménagea avec son épouse. Là-bas, il jouissait d'une haute estime, vivait ouvertement et aimait visiter et recevoir des invités, ce que son épouse, une femme capricieuse et volontaire, appréciait tout particulièrement. Le mauvais caractère de son épouse fut la première raison pour laquelle il retourna aux rêves de sa jeunesse et commença à regretter de ne pas être devenu moine. La discorde avec sa femme, la vanité, les invités et les festins commencèrent à l'ennuyer : Il désirait quelque chose d'inexplicable.

Il aimait lire des livres spirituels, des prières et les services religieux, et il se désintéressa complètement du monde. Son Eminence Irénée de Yaroslavl lui conseilla d'endurer les entraves de sa famille, de ne pas détruire l'union sanctifiée par l'Eglise, et l'encouragea, afin que, s'il persévère, le Seigneur, de manière connue de lui seul, le libère du monde et l'amène à un havre monastique tranquille. Son épouse s'arma d'autant plus contre lui et le harcela en le maltraitant et en le ridiculisant, et Léonce fut rapidement personnellement convaincu de son infidélité. Ayant démissionné, il se rendit à Kiev pour vénérer les saints des Grottes et demanda conseil au staretz spirituellement expérimenté le hiéromoine magaloschème Parthène, qui lui conseilla fortement d'aller à l'ermitage de Svyatogorsk sans aucun doute ou hésitation, et d'y travailler jusqu'au terme de sa vie. "Voilà ta place", lui dit le staretz. "Va là-bas et tu trouveras le salut. La volonté de Dieu pour toi est d'œuvrer dans ce monastère, en le faisant profiter de tes labeurs, pour lesquels la Mère de Dieu elle-même, la souveraine du monastère, te récompensera dans les temps futurs."

Staretz Parthène des grottes de Kiev

En 1854, arrivé dans les Montagnes saintes [1], il déposa tout son argent dans les fonds généraux du monastère, aux pieds de l'archimandrite Arsène, à l'exemple des apôtres. N'étant plus un jeune homme, et habitué à l'honneur et au privilège pour son service en tant qu'ancien procureur et conseiller du tribunal, il s'humilia sincèrement et, aux côtés de simples novices, il  parcourut la voie difficile d'un nouveau moine. Appréciant l'abnégation de l'ancien procureur, l'archimandrite Arsène l'aimait de tout son cœur, le considérant comme quelqu'un de très utile avec ses connaissances juridiques pour le monastère nouvellement établi, et commença à le distinguer en lui accordant sa confiance.

En ce qui concerne ses années et sa belle vie, il l'ornait dans la riassa et la kamilavka [2] On commença à l'appeler Père Léonce au monastère, bien que d'après ses documents officiels, il était encore le conseiller de la cour Léonce Griftsov. Dès son entrée au monastère de Svyatogorsk, il manifesta une orientation ascétique ; il s'habitua peu à peu au jeûne, à la prière, au port d'un cilice sur son corps nu, à la non-possession et à la satisfaction en tout, à l'obéissance totale et à une humilité sans faille. Il travailla sans relâche pour le bien du monastère, n'épargnant ni sa force ni sa santé. Le Père Arsène, connaissant l'inclination ascétique de Léonce, le nomma à la tête de la Skite nouvellement construite du Lieu Saint, malgré le fait qu'il n'était pas encore moine, ni même un novice officiel.

La skite de Saint Arsène de la Laure de Svyatogorsk

Sa vie à la skite fut menée dans des conditions sordides, tous les objets de réconfort étant soigneusement expulsés de sa cellule, avec une simplicité monastique et une pauvreté régnant, même à l'extrême. Il était infatigable dans son podvig [exploit ascétique] de prière : Guidé par les œuvres patristiques, il en tira des leçons sur l'art de la prière, mais, comme il le confessa lui-même, le vase de son âme, autrefois rempli de vanité mondaine et de prédilections pécheresses, ne put accueillir pleinement la myrrhe bénie de la prière dans la mesure où elle est donnée à ceux qui, dès leur jeunesse, ont travaillé dans la pureté et la virginité.

Néanmoins, il œuvrait diligemment dans la prière et sur ses lèvres était toujours le Nom du Seigneur Jésus-Christ, qu'il prononçait dans la prière, même en somnolant. Concentré en lui-même, la tête grise tombant vers le bas, il s'asseyait souvent parmi les invités, contemplant, ou plutôt s'envolant quelque part au loin, les larmes coulant souvent de ses yeux sans raison apparente. Dieu seul sait ce qui se passait alors dans l'âme du staretz - il n'aimait pas en parler - mais son apparence montrait que ses pensées n'étaient pas occupées par des choses mondaines et quotidiennes. Surtout en compagnie de laïcs, le staretz allait au fond de lui-même, ne disant que ce qu'il fallait dire ; ses conversations d'affaires étaient toujours courtes et circonspectes. Mais à ceux en qui il voyait l'Amour de Dieu et l'inclination à la prière et à la piété chrétienne, il se liait chaleureusement et pouvait dire un mot pour le bien de leur âme, leur donnant des conseils sur l'amour fraternel, et il se souvenait longtemps après de ces personnes.

Sa femme mourut en 1870 ; maintenant Léonce pouvait être officiellement accepté comme novice après presque douze ans de vie au monastère, non seulement comme novice, mais aussi comme supérieur de la skite. En 1871, Léonce fut tonsuré dans la mantia [3] par l'archimandrite Germain et reçut le nom de Léonide. En 1873, le Père Léonide fut  ordonné hiérodiacre dans la ville de Kharkov, dans l'église du monastère de la Sainte Protection, et sept mois plus tard, dans l'ermitage de Svyatogorsk. Le staretz commença à servir avec zèle à l'autel du Seigneur, intensifiant ses podvigs de prière, mais, se décomposant en corps, diminuant en force, il se dirigeait visiblement vers le couchant de sa vie.

Portes de la skite de  St. Arsène

Il servit inlassablement la skite de Svyatogorsk, toujours à sa tête  et s'accrocha fermement aux rênes de la direction. Grâce à sa capacité à gérer les affaires, la skite n'accablait pas le monastère, mais lui apportait même un avantage considérable, notamment dans la commémoration des noms dans la chapelle de la skite. Le staretz n'était pas un mercenaire en ce qui le concernait personnellement ; depuis l'époque de sa tonsure de rassophore [4], après avoir perdu sa pension, il vivait dans une pauvreté totale, utilisant tout ce qui était disponible dans le monastère, c'est-à-dire des vêtements et chaussures humbles, la nourriture de la skite et un peu du thé et de sucre. Le staretz aimait particulièrement la pauvreté en ce qui concernait les vêtements, les portant pendant longtemps, ne voulant pas les exhiber comme une parure. Un cilice grossier et pointu lui servait souvent de sous-vêtement, porté sur son corps nu. Le staretz disait que ce cilice lui était très utile, le guérissant des rhumatismes, aidant sa circulation sanguine et servant de protection contre le vent qui le perçait. En ce qui concerne le bénéfice spirituel du cilice, le staretz resta humblement silencieux, bien qu'il aurait pu en dire beaucoup à cet égard.

Au début de 1881, l'aîné Léonide pouvait à peine marcher. Il était incapable de marcher à travers les collines et les bois, de la skite au monastère au premier appel de l'higoumène, il ne pouvait même plus se tenir debout à l'église, il ne pouvait plus rien voir d'un œil et il pouvait à peine tenir un stylo : Ses activités antérieures cessèrent involontairement. En 1882, le Père Léonide reçut le schéma sacré,[5] sous le nom de Longin. Il n'avait déjà aucune force pour travailler comme moine mégaloschème, dans des podvigs corporels, mais il ne cessa pas d'aller aux services religieux jusqu'à la fin de ses jours. Le don des larmes se manifesté en lui surtout abondamment avant son repos en Christ.

L'église et les cellules de l'église de la skite de Saint Arsène

Les 14 et 27 juillet 1882, le Père Longin remit tranquillement et paisiblement son esprit entre les mains de Dieu, ayant communié aux Saints Mystères du Christ peu de temps avant son exode.

Le 15 juillet, son corps fut livré à la terre derrière les murs de la Haute Place[6] dans l'église de la skite. Le monastère reconnaissant de Svyatogorsk et son digne higoumèmne honorèrent la tombe de l'aîné avec un beau monument en fonte. Le monastère de Svyatogorsk perdit beaucoup en la personne du staretz défunt, lui est très redevable et gardera à jamais sa mémoire avec louange, à la fois comme un vaillant ascète de la piété et comme un fervent zélateur de ses bienfaits spirituels et physiques.

"C'était un moine avec un esprit exceptionnel et une éducation supérieure", se souvient Ekaterina Jilinskaya. Dans le monde, il occupait un poste important dans le département judiciaire, mais, ayant connu toute la vanité des biens et des honneurs du monde, il vint à l'ermitage de Svyatogorsk pour y chercher " la seule chose nécessaire " dans des podvigs monastiques ardus.

Après avoir examiné la vie, les travaux, les podvigs, les miracles et la vénération du peuple pour les ascètes de la piété qui ont œuvré dans les saintes montagnes de Donetsk, le 8 mai 2008, le Saint Synode de l'Eglise Orthodoxe Ukrainienne [canonique] prit la décision historique "de bénir le Vénérable hiéromoine mégaloschème Longin (Griftsov), entre autres, pour sa glorification et sa vénération comme saint local".

Le 12 juillet 2008, l'Église orthodoxe ukrainienne inclut le hiéromoine mégaloschème Longin parmi les vénérés pères de la Synaxe des saints de Svyatogorsk. La Synaxe des Saints de Svyatogorsk est commémorée les 11/24 septembre.

Au tout début du mois de septembre 2008, après la glorification de l'Église, l'higoumène de la Laure de Svyatogorsk, l'évêque Arsène (Yakovenko), avec les frères, a inventé les saintes reliques de saint Longin, qui s'étaient cachées dans la skite, derrière l'autel de l'église de saint Arsène le Grand.

Actuellement, les reliques de Saint Longin de Svyatogorsk sont disponibles pour la vénération générale dans la cathédrale de la Laure de Svyatogorsk.

La mémoire de saint Longin de Svyatogorsk est commémorée les 14/27 juillet.

Chers frères et soeurs, nous vous demandons de vous rappeler dans vos saintes prières le repos de Paul, père de saint Longin.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après


NOTES:

1] Les collines de craie sur la rive droite de la rivière du Nord de Donets dans la province de Donetsk du nord 

2] Une robe monastique et un chapeau-

3] Une cape monastique s'étendant jusqu'au sol, portée uniquement par les moines stavrophores qui ont prononcé leurs vœux.

4] Le pas au-dessus du novice mais en dessous du stavrophore. A ce stade, un moine s'appelle "Père", mais il n'a pas encore prononcé ses vœux complets.

5] Le Mégaloschème [Grand Schème, ou Grand Habit] est le rang le plus élevé du monachisme.

6] La zone derrière la table d'autel.

SOLIDARITE KOSOVO

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Classe de mer 2019 : un démarrage agité
On se serait cru sur la grille de départ d'une course de Formule 1, samedi 3 août, sur une des plages bordant la baie de Tivat : quarante-trois enfants frissonnaient d'impatience en attendant un « top départ » qui ne venait pas.

Cette impatience grandissait déjà depuis plus de 16 heures. À minuit dans la nuit du vendredi au samedi, ils étaient montés dans un bus pour dix heures de voyage sur des routes sinueuses dans les montagnes séparant le Kosovo du Monténégro. Dix heures de route pendant lesquels ils avaient somnolé, secoués par les virages incessants, avant que le soleil se lève enfin et leur laisse le loisir d'observer le paysage, le nez collé à la vitre, pour être le premier à apercevoir, au loin, cette mer tant attendue.
En route vers la première baignade du séjour!
Arrivés à Tivat, les yeux gonflés de fatigue, il a d'abord fallu se répartir les chambres, puis aller déjeuner. Toujours sans avoir pu voir vraiment la mer, encore moins y glisser le pied. Après le déjeuner, le soleil au zénith les avait poussés dans leurs chambres pour deux heures de repos. Mais comment se reposer quand on sent l'air marin par la fenêtre entrouverte ?

Enfin, à 16 heures, a retenti le signal tant attendu. Enfiler les maillots de bain, se regrouper, se recouvrir mutuellement de crème solaire, écouter les consignes... et enfin, faire le premier pas vers la mer. Enfin !
Située dans la baie de Kotor, la ville de Tivat offre un cadre de vacances magnifique.

Hélas, l'attente n'allait pas pouvoir être satisfaite tout de suite. Chose rare dans cette baie séparée du large par deux larges bandes de terre, des vagues, petites mais nerveuses, venaient frapper le quai bétonné de la plage de l’hôtel, éclaboussant largement les chaises longues installées là. Dans ces conditions, impossible de laisser 40 enfants de 10 à 14 ans se jeter à l'eau. Il fallut donc attendre, encore, que le vent baisse et que l'eau s'apaise. Quarante-trois enfants au bord de l'eau, prêts à bondir. Quarante-trois voitures sur la grille de départ ; quarante-trois fauves affamés sentant le repas arriver...

Heureusement, le vent tomba bien vite, au grand soulagement de l'équipe d'encadrement qui commençait à s'inquiéter : « Qu'allons-nous pouvoir leur faire faire pour qu'ils oublient ce rendez-vous raté ? » On descendit dans l'eau doucement, peu à peu, prudemment. Les éléments continuèrent de se calmer, si bien qu'en un rien de temps tout le monde était dans l'eau, s'éclaboussant, se jetant, poussant de grands cris. Cette attente interminable prenait fin, enfin.
Une mer agitée attendait les enfants pour leur premier bain de mer.

On ne sortit de l'eau que pour aller dîner. Et on ne sortit de table que pour aller dormir, enfin, l'excitation retombée, l'attente satisfaite.

Le lendemain, après une baignade matinale, ce fut le moment d'inaugurer les olympiades, qui courront tout le long du séjour. Chaque début d'après-midi, à l'heure où le soleil frappe trop fort sur les plages, les enfants se retrouveront à l'ombre d'un bosquet, sous la direction de « Professor » Dejan, professeur de gymnastique, assisté de Boban, professeur d'arts plastiques, pour une épreuve sportive en équipe. Ces équipes mêlent des enfants de différents âges et venant d'enclaves différentes, afin que les liens se créent au-delà des affinités naturelles et des groupes déjà constitués. Ce dimanche 4 août, c'est à une course de relais que s'affrontèrent les enfants, chaque équipe rencontrant toutes les autres et les scores étant notés dûment. L'équipe la plus méritante sera spécialement récompensée lors de la dernière soirée du séjour.

Stefan (à droite) est champion de Serbie en course 800m. Il a brillé sur ce relais!

Voilà deux jours déjà que nous sommes ici tous ensembles. La glace est brisée, le groupe est sympathique et soudé. Cela ne fait aucun doute : la semaine va être bonne !

Merci à vous tous qui nous soutenez, merci aux donateurs qui ont rendu ce huitième séjour possible !

Nous postons des photos chaque jour sur nos réseaux sociaux, accessibles même sans compte : n'hésitez pas à y passer régulièrement pour suivre nos aventures presque en direct : https://www.facebook.com/solidarite.kosovo

Les activités sportives font partie intégrante du séjour des enfants à la mer.

L'équipe de "Solidarité Kosovo"

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Serge Komarov: Du nationalisme au schisme : le chemin des anciens ecclésiastiques de l'Eglise orthodoxe ukrainienne [canonique]

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Les métropolites Siméon (Chostatski) et Alexandre (Drabinko), les archiprêtres Andreï Dudchenko et George Kovalenko sont maintenant dans la même équipe que les organisateurs du schisme ukrainien. Photo : UOJ
Comment les Métropolites Siméon (Chostatski) et Alexandre (Drabinko), les prêtres Andreï Dudchenko et George Kovalenko sont arrivés au schisme.
L'Ukraine souffre d'un schisme ecclésial. Il est semblable au poison qui, une fois dans le corps, cause de graves douleurs. On dirait une tumeur qui draine les sucs vitaux du corps. C'est comme un enfant à naître mort qui se décompose et détruit la chair de la mère. Le schisme est le principal problème de l'Ukraine, donnant lieu à une nouvelle chaîne de désordre dans l'ordre social et politique.
Mais l'effet le plus dangereux du schisme n'est même pas l'impact destructeur sur la vie de l'État dans son ensemble, mais le changement de personnalité qui suit inévitablement leur passage dans la fausse Église. Mais le plus horrible est ce qui se passe dans un schisme avec un homme, avec son âme.
Il n'est pas nécessaire d'inventer des fables et des histoires d'horreur. Nous en avons des exemples devant nous. Nous parlerons des membres célèbres du clergé qui sont passés de l'Eglise orthodoxe ukrainienne [canonique] à l'église schismatique du tomos . Ce qu'ils font, disent et écrivent maintenant laisse une impression déprimante. Et vous vous demandez involontairement : à quel point l'Église a raison de dire qu'elle a toujours considéré le schisme comme le péché le plus grave et n'a vu qu'une seule façon de résoudre ce problème : par la repentance des schismatiques.
Fugitif du "monde russe"
Ex-Métropolite Siméon (Chostatski), ancien métropolite de l'Eglise orthodoxe ukrainienne [canonique], maintenant clerc de l'église schismatique. Il est diplômé du séminaire de Moscou, a été tonsuré moine au monastère Danilov. Au siège épiscopal à Vinnitsa s'est montré comme un bon gestionnaire, a été respecté par les gens de l'église. Peu de temps avant le "Conseil d'unification" de l'Eglise orthodoxe ukrainienne [canonique], il a piégé le troupeau, promettant de ne pas y participer, mais il est finalement apparu au "concile". A partir de ce moment, une autre histoire du métropolitain a commencé - l'histoire des mensonges, de la trahison, de la ruse jésuite, de la confusion de l'esprit.
Siméon a commencé son chemin vers l'église schismatique avec la prise de la cathédrale de Vinnitsa. En tant que chef de la communauté, le métropolite a présenté à l'avance au dix légal, qui détermine le sort de la communauté, son peuple. Le jour du "Concile d'unification", le temple était occupé par des durs à cuire d'une construction sportive qui, avec les employés de la SBU [KGB ukrainien], ont mis des "gardes" et pris les clés de la cathédrale.
Le transfert de la communauté de la cathédrale à l'église schismatique a été "unanime" - dix personnes plus Siméon ont voté pour changer la juridiction. Et 300 paroissiens, la moitié du chœur, tout le chœur d'enfants, presque tous les prêtres ont été obligés de partir.
Peu après avoir quitté l'Église canonique, Siméon déclara qu'il n'y avait pas d'amour dans l'Eglise orthodoxe ukrainienne [canonique] et qu'il avait lui-même trompé les gens pendant de nombreuses années, prêchant les idées du "monde russe". La remarque de l'ex-métropolite selon laquelle on offrait de l'argent au clergé de l'Eglise orthodoxe ukrainienne [canonique] pour qu'il n'aille pas à l'église schismatique (Siméon n'en a donné aucune preuve factuelle) a reçu une large publicité.
Le 28 décembre 2018, le Métropolite Siméon a intenté une action en justice devant le tribunal de la ville de Vinnitsa en demandant l'annulation du décret de Sa Béatitude le Métropolite Onuphre de Kiev et de toute l'Ukraine du 17 décembre, qui le libère de l'administration de l'éparchie Vinnitsa et lui interdit la prêtrise. Le tribunal a rejeté la demande.
La remarque de l'ex-métropolite Siméon selon laquelle le clergé de l'Eglise orthodoxe ukrainienne [canonique] s'est vu offrir de l'argent pour qu'il n'aille pas à l'église schismatique a reçu une large publicité.
Craignant que les croyants de l'Eglise orthodoxe ukrainienne [canonique] n'offrent des prières près de la cathédrale de Vinnitsa, Siméon a dit qu'ils " veulent prendre la cathédrale à l'église orthodoxe d'Ukraine  [schismatique] pour que la langue ukrainienne ne soit pas entendue dans la cathédrale de la Transfiguration, pour que ceux d'entre vous qui désirent l'église Ukrainienne soient maudits à la 10e génération ex-cathédrale, afin que l'idéologie du "monde russe" plutôt que la foi chrétienne soient prêchée" dans cette dernière.
Aujourd'hui, l'ancien métropolite reste dans une structure schismatique, continuant à dire du mal des frères et associés d'hier. Évidemment, il souffre d'un échec du "Concile d'unification", où il n'a pas été élu à la direction de «l’église » nouvellement formée. Il est également tourmenté par l'échec du projet de l’église schismatique à Vinnitsa et par la perte de la plupart des paroisses de Siméon. En même temps, la hiérarchie des transfuges ne peut pas s'humilier pour se repentir et revenir à l'Eglise orthodoxe ukrainienne [canonique].
A cet égard, les paroles du Métropolite Luc de Zaporojiye viennent à l'esprit : "Si nous nous tournons vers les histoires personnelles des dirigeants actuels de l'église schismatique, nous remarquons immédiatement le fait inesthétique qu'ils sont unis par une passion pécheresse spécifique - l'impardonnabilité. La rancune en tant que qualité est la tendance d'une personne à manifester des souvenirs persistants et obsessionnels de ressentiment, d'insulte, d'injustice, de " mal et de mal ". De plus, une personne malveillante n'a aucun désir sincère de pardonner et veut souvent se venger."
L'accusateur d'hier du schisme passé!
Ex-Métropolite Alexandre (Drabinko), ancien métropolite de l'Eglise orthodoxe ukrainienne [canonique], aujourd'hui "métropolite" de l'église orthodoxe ukrainienne [shismatique]. Il est diplômé du Séminaire théologique de Moscou, puis de l'Académie théologique de Kiev. En 2002, il a soutenu sa thèse "L'Orthodoxie dans l'Ukraine post-totalitaire (Jalons de l'histoire)", dans laquelle il a critiqué l’église ukrainienne du patriarcat de Kiev, celle de Macaire et le patriarcat de Constantinople, dont il a qualifié directement les actions en Estonie d'anti-canonique. La brochure d'Alexandre (Drabinko) "Pourquoi les groupes schismatiques en Ukraine sont qualifiés de non canoniques" a été rééditée trois fois. Il a été scénariste du film "Anatomie du schisme" (2003), où une position sans équivoque sur les schismes autocéphales ukrainiens a été exprimée : le schisme est un péché qui ne peut être guéri que par le repentir de ceux qui y sont tombés et leur retour ultérieur.
Mais à mesure que Drabinko s'engageait dans des relations à différents niveaux avec des membres de groupes autocéphales, son point de vue commença à changer. Sa vie changea également.
Le 21 février 2012, le Synode des COE a démis Drabinko de ses fonctions de président du Département des relations extérieures de l'Église de l'Eglise orthodoxe ukrainienne [canonique]et de rédacteur en chef de son site officiel et l'a retiré en tant que membre permanent du Saint Synode de l'Eglise orthodoxe ukrainienne [canonique]. La référence au journal n° 23 de la réunion synodale dit ce qui suit :
"Ses actions destructrices (celles du Métropolite Alexandre - Ed.) et son mauvais comportement, ses intrigues et son style de vie sèment la confusion et la suspicion parmi l'épiscopat et le clergé, causent un grand embarras chez les croyants.
Commentant cette décision du Synode, Mgr Mitrophane (Yourtchouk), alors chancelier de l'Eglise orthodoxe ukrainienne [canonique], a déclaré que l'archevêque Alexandre avait fait part de ses réflexions pour l'opinion du métropolite Vladimir, primat de l'Eglise orthodoxe ukrainienne [canonique].
"Ses actions destructrices et sa mauvaise conduite, ses intrigues et son style de vie sèment la confusion et la suspicion parmi l'épiscopat et le clergé, causent un grand embarras parmi les croyants."
Extrait de la Résolution du Saint Synode de l'UOC
En juin 2013, dans de nombreuses publications médiatiques et dans la blogosphère, le nom de l'archevêque Alexandre s'est avéré lié à l'histoire de l'enlèvement de deux religieuses - l'higoumène et l'une des habitantes du monastère de Kiev du Pokrov [Protection de la Mère de Dieu]. L'archevêque a été impliqué dans une affaire criminelle en tant que témoin.
Le 25 mai 2018, le Saint Synode de l'Eglise orthodoxe ukrainienne [canonique] a résolu : "De demander au métropolite Alexandre de Pereyaslav-Khmelnitsky et Vishnevoye de ne pas diffamer la mitre qu'il porte avec son comportement indécent et sa vie, et aussi de s'abstenir de tout discours et déclaration publics qui provoquent l'indignation parmi l'épiscopat, le clergé et le laïcat de l'Église orthodoxe ukrainienne et embarrassent le cœur des croyants. Si cet avertissement fraternel est ignoré, le Saint Synode devra prendre une autre décision disciplinaire canonique."
Alors qu'il était encore métropolite canonique, Drabinko n'hésita pas à calomnier l'Église, qui est sa mère spirituelle et dans laquelle il reçut tout : tonsure monastique, sacerdoce, office religieux, éducation, etc.
" l'Eglise orthodoxe ukrainienne [canonique] est devenue une île de l'identité russe en Ukraine. l'Eglise orthodoxe ukrainienne [canonique]est vraiment la plus grande "île russe" des "eaux" publiques ukrainiennes.
En même temps, le hiérarque a admis qu'il est... le principal idéologue du "monde russe" : "Savez-vous que la théorie du "monde russe" m'appartient ? Donc, si nous avons un seul espace slave, alors il n'y a pas de problème pour le Patriarche de Kiev et de toute la Rus' d'être à Kiev" (d'après une interview avec le journal "Segodnya" du 16 juillet 2010).
Sa Béatitude Onuphre eut pitié de Vladyka Alexandre jusqu'à sa chute dans le schisme. Alors que le clergé de Kiev était scandalisé par les actions et les déclarations de l'odieux métropolite, Sa Béatitude pria pour lui et ne prit aucune mesure canonique.
Le Métropolite Alexandre remboursa Sa Béatitude pour son indulgence et son amour fraternel très particulier. Après la trahison de son Église natale et le transfert au patriarcat de Constantinople, puis à l’église schismatique, Drabinko poursuivit le Métropolite Onuphre. Le document contenait la description suivante : "pour la protection de l'honneur, de la dignité, de la réputation et la réparation du préjudice moral."
Les déclarations ultérieures de Drabinko peuvent être rassemblées dans un livre d'aphorismes. Il est difficile de dire ce qu'il y a de plus exagéré - mensonges ou fabrications, hérésies ou analphabétisme, doubles standards ou manipulation délibérée des faits.
Par exemple, dans une récente interview, il a dit : "Nous avons l'église orthodoxe d'Ukraine, qui a pris sa place dans le diptyque des églises locales orthodoxes, et elle n'ira nulle part. Ceux qui n'y croient pas croient que Poutine viendra avec des tanks et que nous n'aurons pas l'Ukraine."
L'ex-métropolite a dit à propos de Vladyka Gideon (Kharon) qu'au Sénat américain " il se plaignait d'une certaine oppression, de persécution, que l'Eglise orthodoxe ukrainienne aurait subie récemment de la part du pouvoir politique actuel en Ukraine.
Après que l'Eglise orthodoxe chypriote ait commencé à recueillir des signatures pour défendre les droits des croyants de l'Eglise orthodoxe ukrainienne [canonique] de porter plainte devant la Cour européenne des droits de l'homme, Drabinko a qualifié cela de "provocation".
Commentant le retour du prêtre Nikolaï Brega et de la communauté du schisme à l'Église canonique, le hiérarque interdit du sacerdoce a noté que le père Nikolaï "se repent comme des poules de la "basse-cour" d'Orwell", et a appelé le repentir "tomber à genoux devant le khan dans un chapeau blanc", "esclave et asiatique", et la manifestation de la "machine totalitaire propagande de l’orthodoxie du type moscovite."
D'ailleurs, Drabinko a immédiatement "congédié" le Père Nikolai Brega du poste de recteur et lui a ordonné de fermer son temple. Voici une belle "démocratie européenne".
Peut-être que seule la prière peut aider ici. Tomber dans le schisme a vraiment embrouillé l'esprit de l'ancien hiérarque. Une conscience malsaine cause un esprit malsain. Mais c'est un homme instruit et relativement jeune. Comme on dit, il avait autrefois beaucoup de bonnes qualités humaines. Où est passé tout ça ? En vérité, quand Dieu veut punir une personne, il lui enlève son esprit.
Moderniste moderne
L'archiprêtre Andrei Dudchenko. Un ancien clerc du temple où je suis allé pendant huit ans. Un homme ouvert d'esprit, un bon publiciste dans le passé jusqu'à ce qu'il s'emporte avec les idées de l'autocéphalie et entre en communication avec les schismatiques. Ce qu'il a commencé à écrire et à dire plus tard a dépassé les limites du modernisme le plus moderne. Il n'est pas surprenant qu'aux tout premiers jours de l'existence de l'église schismatique, Doudtchenko était déjà là.
"L'Église de Dieu en Christ est plus large, plus profonde et plus grande que ma propre étroitesse confessionnelle... L'Église de Dieu existe - et elle se compose de tous ceux qui sont fidèles à Dieu et à Son Christ. Où qu'ils soient, où qu'ils se trouvent, quels que soient les territoires terrestres dispersés et divisés dans lesquels ils se trouvent."
Ce n'est pas écrit par un protestant - c'est écrit par un prêtre orthodoxe (alors prêtre de l'Église canonique). Pour lui, l'Église est généralement toute croyant en Christ, sans différences confessionnelles. Croyez comme vous voulez, priez avec qui vous voulez et comme vous voulez... Il n'y a aucun motif de division du tout !
Une citation d'un autre article de Doudtchenko : " Parmi toutes les formulations théologiques affinées, nous répétons la confession de foi dans l'Église : " une, sainte, catholique et apostolique ". Mais où est cette église une? Vous pouvez répéter le Symbole de Foi mémorisé et vous calmer, mais il suffit d'ouvrir les yeux et de vous assurer que l'Église n'est clairement pas une avec nous. Nous sommes divisés en orthodoxes et catholiques, gréco-catholiques [uniates] et diverses juridictions orthodoxes qui ne se reconnaissent pas mutuellement. Mais y a-t-il une raison à cette division ?"
En effet, y a-t-il une raison à la division entre orthodoxes et catholiques, orthodoxes et protestants, orthodoxes et protestants, orthodoxes et uniates ? Qu'est-ce que ça change ? Pour Doudtchenko - aucune différence. Évidemment, la question des frontières de l'Église ne présente aucune difficulté dogmatique pour lui. Il n'y en a pas, et c'est tout. Croyez ce que vous voulez.
Certes, pour l'archiprêtre banni du sacerdoce, les anciens canons de l'Église ne font pas autorité. Mais depuis que nous avons commencé cette conversation, il vaut la peine de rappeler certains des canons qui se rapportent au schisme.
10e canon des Saints Apôtres : "Si quelqu'un prie en compagnie d'un excommunié, il sera excommunié lui-même."
45ème Canon des Saints Apôtres : "Que tout évêque, ou presbytre, ou diacre, qui ne fait que prier avec des hérétiques, soit suspendu, mais s'il leur a permis d'accomplir un service quelconque comme clercs, qu'il soit déposé. (de son office)"
65ème Canon des Saints Apôtres : "Si un ecclésiastique, ou un laïc, entre dans une synagogue de Juifs ou d'hérétiques pour prier, qu'il soit déposé et excommunié."
Notons que « l'exclusivisme confessionnel » est partagé non seulement par l'Église orthodoxe, mais aussi par l'Église catholique, affirmant que le Christ "a établi et soutient continuellement ici-bas Sa sainte Église, la communauté de foi, d'espérance et de charité" et l'a créée comme "assemblée visible et communauté spirituelle". "C'est l'unique Église du Christ qui, dans le Credo, est professée comme une, sainte, catholique et apostolique.
Selon l'enseignement de Doudtchenko, ceux qui sont dans le schisme peuvent facilement y rester, sans douter du tout de leur choix. Chercher la vérité et écouter la voix de l'Église n'est pas nécessaire du tout.
Discutant du Concile de Crète de 2016, qui n'est jamais devenu panorthodoxe parce que les quatre Églises ne sont pas apparues du tout, Doudtchenko a écrit : "La principale nouveauté du Concile est la condamnation du fondamentalisme, même orthodoxe". C'est ce dont rêve le moderniste - la destruction complète de la tradition orthodoxe, y compris la tradition théologique !
Les textes de Doudtchenko nous rappellent les paroles du célèbre apologiste contemporain, le prêtre Georgy Maximov : "L'imprécision et l'incertitude générale de l'ecclésiologie dans l'esprit de beaucoup d'orthodoxes conduit à une insensibilité à toute la gravité du péché de schisme, à une incompréhension de ce qu'est la mort spirituelle et l'inimitié envers Dieu et que les schismatiques ne sont pas moins étrangers à l'Église que les hérétiques".
Œcuméniste-nationaliste
L'archiprêtre George Kovalenko, ancien clerc de l'Eglise orthodoxe ukrainienne [canonique], maintenant "prêtre" de l'église schismatique. Dans le passé, il a occupé de hautes fonctions dans l'Église. Une personne éduquée intéressante dans le passé jusqu'à ce qu'il s'emporte avec des idées nationalistes et autocéphales. Le fait qu'il ait commencé à écrire et à parler dès le début des années 2010 est généralement difficile à classer et à définir. Il semble que c'est la "théologie ukrainienne" même que Kovalenko essaie de créer dans son institution œcuménique, "L'Université orthodoxe ouverte de Hagia Sophia-Sagesse."
Ainsi, en 2013, à la veille du défilé de la fierté LGBT, Kovalenko a déclaré qu'à son avis, l'homosexualité est "qualifiée" de perversion "pour le moment".
Le prêtre apparaissait régulièrement sur la place Maïdan, y parlait et dans ses discours et publications de l'époque, il soutenait activement la "révolution de la dignité."
En 2015, il publie "Les dix commandements d'un Ukrainien" - une déformation blasphématoire du Décalogue. Par exemple, dans le deuxième "commandement", Kovalenko propose la thèse suivante : "Un Ukrainien croit en Dieu et en l'Ukraine donnée par Dieu. Un Ukrainien reste Ukrainien même quand il/elle est en dehors de l'Ukraine et remercie Dieu pour tout." Il s'avère qu'il faut croire non seulement en Dieu mais aussi en l'Ukraine... Il s'avère que seul un Ukrainien reste Ukrainien lorsqu'il quitte l'Ukraine. Cela ne s'applique certainement pas à un Mexicain ou à un Italien. Quelle perspicacité incroyable !
Kovalenko est connu comme lobbyiste pour des projets catholiques. Par exemple, il est l'auteur d'une pétition déclarant Noël catholique jour férié le 25 décembre. Le 7 mars 2016, sur le site du RISU et quelques heures plus tard sur le site officiel de l'UGCC, la nouvelle "Chrétiens orthodoxes du monde" est publiée : "Il est temps de reconnaître la terrible vérité sur le pseudo-Concile de Lvov de 1946." L'un des signataires du document était notre odieux archiprêtre. L'une des phrases de l'appel se lit comme suit : "Nous inclinons la tête devant les martyrs de l'Église gréco-catholique [uniate] ukrainienne..."
Récemment, Kovalenko a appelé l'église uniate ukrainienne et l'église schismatique "les sœurs indigènes, qui ont des racines communes dans l'église de Vladimir à Kiev, peuvent se comprendre et trouver de nombreux domaines de coopération".
Avec des représentants du « patriarcat de Kiev » schismatique et de l'église uniate, il a signé une déclaration affirmant que la position de l'Eglise orthodoxe ukrainienne [canonique] ne correspond pas à l'Evangile et à la vérité historique. Les auteurs de la déclaration ont "regretté" que "ni l'Eglise orthodoxe russe ni l'Eglise orthodoxe ukrainienne canonique (Patriarcat de Moscou) n'aient reconnu jusqu'à présent leur complicité dans les événements tragiques du XXe siècle qui ont interdit et tenté de liquider l'Eglise catholique ukrainienne grecque [uniate], ainsi que dans les autres crimes du régime totalitaire et athée de l'URSS contre la liberté de conscience et la dignité humaine".
Le père George a ouvert son "Université orthodoxe ouverte de Hagia Sophia-Sagesse." avec l'aide et la participation des Uniates.
En 2017, le programme "Secrets du Code de la Foi : L'émission "Chrétiens ou païens" a été diffusée sur la chaîne de télévision "1 + 1" avec le père George Kovalenko comme animateur. L'archiprêtre devant les caméras a ostensiblement enlevé les vêtements sacerdotaux et a quitté l'église, commentant son acte symbolique par le fait qu'il n'avait pas trouvé la vérité dans l'Eglise et qu'il partait à sa recherche dans le monde. Le prêtre poursuivit la recherche de la vérité dans les conversations avec les magiciens, les homosexuels, les sectaires, et suggéra de la chercher même dans le paganisme.
Sur TSN diffusée le 26 juillet 2018, Kovalenko a déclaré qu'il n'y a pas d'amour et de respect les uns pour les autres dans l'Église orthodoxe ukrainienne aujourd'hui.
En 2018, il a encouragé les croyants à célébrer l'Halloween et à l’appeler le Jour de tous les NON-Saints. En juillet 2019, il a déclaré que les saints Pierre et Fébronie de Mourom ne pouvaient pas être considérés comme les patrons de la famille et que les Ukrainiens ne devaient pas les honorer comme tels.
Les idées théologiques et philosophiques du « père » George l'ont conduit à l'église schismatique. Eh bien, ce résultat est logique parce que le nationalisme réduit inévitablement la pensée à un niveau de petite ville et conduit un penseur ecclésiastique à "son""église nationale". Cette voie est inévitablement liée à l'aberration du sentiment moral - après tout, l'idée nationale absorbe tout ce qui est vivant et humainement normal.
Les homosexuels sont bons pour Kovalenko ; l'église gréco-catholique [uniate] est une sœur ; les canons de l'Église sont annulés ; Halloween est une bonne fête ; les saisies de temples de  sont ignorées ; il n'y a aucun exemple d'amour dans toute l'Eglise orthodoxe ukrainienne [canonique]. Qu'est-ce que je peux dire ? Kovalenko s'est retrouvé là où il avait passé toute sa vie - à côté de Philarète Denisenko, Epiphane Doumenko, Eustrae Zoria, etc. Il est l'exemple d'une personne qui entre dans le schisme par fascination pour les idées nationalistes et œcuméniques.
* * *
"Évitez les mauvais conseils de ceux qui sont mauvais et qui sont tombés hors de l'Église, car en vérité, ces gens sont des serpents. Ennemis et loups, sous le couvert d'être amis, et vêtus de peaux de moutons, ces loups hurlants cherchent de la nourriture et, quand ils trouvent un mouton sans défense, l'attrapent et le déchirent. C'est ainsi qu'agissent ces astucieux et faux maîtres, prétendant être pieux et revêtus extérieurement de l'image de la pauvreté, obscurcis dans leurs pensées intérieures, amateurs de plaisir, chrysophiles [aimant l'or, les richesses], prétentieux, fiers, orgueilleux, aimant les escarmouches et la gloire, vindicatifs et complètement fous."
Ces paroles du grand combattant contre les schismes, ascète des XIII-XIVe siècles, saint Théolepte, Métropolite de Philadelphie, sont rappelées maintenant, dans une conversation sur nos renégats. Un jour, qu'ils ont écouté ceux qu'ils n'auraient pas dû écouter. Maintenant, ils empoisonnent eux-mêmes ceux qui les écoutent avec leurs idées enivrantes. Et vous devez comprendre où mènent des personnalités publiques comme Drabinko, Doudtchenko, Kovalenko et d'autres de leur espèce.
Que faudrait-il faire pour éviter que la même chose ne nous arrive à nous comme à l'ancien clergé de l'Eglise orthodoxe ukrainienne [canonique]  ? Il n'y a qu'une seule réponse : faire confiance à l'Église. Croire que la sagesse de l'Église a été éprouvée par le temps, et qu'elle n'est pas de ce monde. Accrochez-vous à l'Église, en vous souvenant que "les portes de l'enfer ne prévaudront pas contre elle" (Matthieu 16, 18). Faites confiance au chef de l'Eglise orthodoxe ukrainienne [canonique], Sa Béatitude Onuphre, qui est devenu aujourd'hui une figure qui unit les orthodoxes canoniques autour de lui. Souvenez-vous: Dieu n’abandonnera pas Son peuple. Nous ne devons être que ce que nous devrions être.
Nous penserons au schisme comme l'enseignait saint Théolepte : "L'Écriture dit que ceux qui ont crucifié déchirèrent la tunique du Christ et tirèrent au sort ses vêtements. Un schismatique, cependant, non seulement divise la pensée juste des fidèles, qui préserve l'unité et le consensus de l'Église, mais divise aussi les diverses assemblées, sectionnant et divisant l'Église unie ; il remplace le nom du Christ par des noms humains.".
En ce qui concerne les schismatiques eux-mêmes, notre attitude ne change pas. Nous regrettons leur rupture et attendons avec impatience leur retour. Et nous espérons un miracle parce que nous croyons en Dieu qui fait des miracles. Tout est possible pour Dieu.
Je voudrais terminer avec les paroles de ce même saint Théolepte, qui a mis toute sa vie dans la lutte contre les schismes de l'Eglise. C'est un appel aux schismatiques contemporains. Les mots semblent d'actualité et sont tout à fait adaptés à notre situation actuelle. Vladyka Simeon, Vladyka Alexandre, Père Andrei, Père George ! J'écris "Vladyka" et "Père" parce que l'Église ne vous a pas encore déposés. Écoutez-nous ! Et sentez notre souci sincère pour votre sort et celui de ceux qui vous suivent. Nous vous attendons. Et nous prions Dieu pour votre retour.
"En tant que vos frères, nous pleurons votre séparation de l'Église... Nous désirons votre retour avant que la gangrène mortelle ne se répande en vous. Le choix entre la vie et la mort vous est donné. Maintenant, il n'y a aucune circonstance indépendante de vous qui entrave votre volonté à la santé... Tant que la balance du changement est entre vos mains, révélez votre disposition à l'Église qui ressuscite. Ne restez pas, fils, en désaccord avec votre Mère, en la réprimandant et en arrachant ses enfants par des verbes destructeurs pour que le dernier jour ne vous trouve pas dans la profanation du sanctuaire et dans la rupture de l'unité de l'Eglise."

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après


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Sur Parlons d'Orthodoxie: Le président Vladimir Zelensky a refusé de cosigner avec le patriarche Bartolomée un texte commun

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Le Président ukrainien a refusé de signer une déclaration commune suite à des pourparlers menés en Turquie avec le patriarche Bartholomée.

De nombreux évêques de l'Eglise de Constantinople, en particulier le métropolite Emmanuel de France, ont assisté à la rencontre qui a eu lieu à la résidence du patriarche.

Les médias rappellent que le président Zelensky a souligné que l'Etat ukrainien ne s'ingère pas dans les affaires de l'Eglise. Il se dit que la partie écologique du projet de texte a paru inacceptable au Président ukrainien.


Le projet ne contenait pas d'assertions politiques susceptibles d'être mises en cause. Cependant l'équipe du président ukrainien a considéré non recevable une partie de ce texte élaboré au Phanar conjointement avec le Ministère des affaires étrangères d'Ukraine.

Le cheminement secret d'un chef amérindien Mohawk vers l'Orthodoxie

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TSIDTODAGHSAWEN ne Logos* keaghne,
etho Tehovahne yekayendaghkwe ne Logos, ok
oni Logos ne naah Yehovah.

Prologue de l'Evangile de saint Jean
en langue indienne Mohawk
*


Samedi soir. Très peu de lumières étaient allumées. Dans la cathédrale russe de Saints Pierre et Paul, les vêpres venaient de commencer. Les silhouettes sombres de quelques fidèles qui assistaient au service étaient devenues plus distinctes car des cierges avaient été allumés, un à un, sur leurs supports. L'iconostase de l'autel était très imposant, il avait été sculpté par des artisans expérimentés, au début du siècle...

C'était la deuxième fois que je venais aux Vêpres, il y a de cela des années... Les paroles de la prière "Lumière joyeuse" en slavon donnaient une sensation de paix intérieure et de détente. Tout semblait être en prière à ce moment-là, dans ce jour qui était fini et ce jour qui devait venir. Après la folie de la journée, ce refuge de louange calmait effectivement les bêtes sauvages de l'esprit...

Dans la faible pénombre, je pouvais distinguer quelques-uns des profils de ceux qui étaient là: une vieille dame russe avec sa petite-fille, un homme grand et maigre d'âge moyen, une jeune fille de près de quinze ans, une jeune famille avec ses deux enfants... Et soudain, mon attention fut attirée par un personnage près de la grande fenêtre. Directement au-dessous, je distinguai une silhouette qui était complètement différente de toutes les autres. Il s'agissait d'un Indien de cinquante ans, vigoureux, aux traits caractéristiques, avec des cheveux longs attachés en queue de cheval qui atteignaient sa taille. Mon regard s'arrêta sur lui... Quel étrange personnage ! J'imaginai que c'était seulement un visiteur.

À la fin de l'office, je ne pus pas lutter contre l'envie de savoir. Je m'approchai de lui, désireux de le rencontrer.

-Yannis, lui ai-je dit en anglais. Bienvenue...

- Vladimir, répondit-il.

- Je suis grec. Et vous? Lui ai-je demandé.

- Moi aussi, répondit-il.

J'étais abasourdi... C'était la dernière chose que je m'attendais à entendre!

- Parlez-vous grec? Demandai-je.

Il fit une pause pour réfléchir un moment, puis il cita [le prologue de l'Evangile de saint Jean] en grec:

- "Au commencement était le Logos et le Logos était avec Dieu, et le Logos était Dieu."

En finissant cette phrase, il éclata de rire. Je ne savais quoi dire.

- Je suis indien, dit-il brusquement. Mais de toute façon, je me sens aussi russe et grec et serbe et roumain, parce que... je suis orthodoxe...

Une lueur apparut dans son œil, comme dans mon coeur ...

C'est ainsi que Vladimir et moi nous nous sommes rencontrés. Son vrai nom était Frank Natawe, avant de devenir orthodoxe et d'être baptisé sous le nom de Vladimir. Je mourrais d'envie d'entendre l'histoire de sa vie, à la fois par curiosité ainsi que par intérêt véritable...

Beaucoup plus tard, nous sommes devenus amis. Nous avons partagé de nombreuses conversations et promenades ensemble, en particulier dans son village indien. Il m'a montré des voies et des manières de faire totalement inconnues pour nous les blancs. Et toujours de manière simple et sans prétention. Sans aucune trace d'arrogance. Quand j'étais avec lui, j'ai toujours eu la forte sensation d'être à l'école, et chaque fois que j'ai admis cela devant lui, il m'a toujours dit que toutes les belles choses étaient à tous...

Cette première période est devenue inoubliable: quand j'étais emporté par mon enthousiasme juvénile et que je n'arrêtais pas de lui poser des questions difficiles, il répondait toujours calmement:

- Je ne sais pas - peux-tu me le dire?

Un jour, quand j'en eu assez d'entendre "Je ne sais pas", je le priai de me dire quelque chose, alors, il montra un peu de pitié et dit:

- Eh bien, si tu insistes, je vais te le dire, après que j'aie d'abord demandé à mon amie.

Il bondit et puis se coucha sur le sol, plaça son oreille contre la terre.

- Que fais-tu? Demandai-je.

- Je demande à la terre, dit-il, et avant que je puisse me remettre de ma surprise, il ajouta un peu hésitant:

- Comme Aliocha Karamazov.

Je n'ai jamais insisté à nouveau pour avoir des réponses. Je pense qu'avec lui, je vivais tout la surprise d'un éclair soudain qui donne naissance à une douce pluie qui nourrit la terre...

Cela fait quelque temps maintenant, que Vladimir nous a quittés. Son décès (ainsi que ses dernières volontés et son testament) m'a bouleversé. Maintenant que le sentiment de sa présence, loin de disparaître dans l'oubli, apparaît devant moi de temps en temps, j'ai pensé que je devrais mettre par écrit l'ensemble de ses incidents, images, souvenirs, paroles et expressions, pour esquisser un portrait de sa présence parmi nous... Espérons donc que mon oreille percevra aussi... le silence tumultueux de la terre mère de Vladimir, Karamazov pour moi...

Il est né dans la réserve indienne de Caughnawaga, juste à l'extérieur de Montréal, où il a vécu toute sa vie, jusques au jour de sa mort. Son village compte 5.000 Indiens aujourd'hui. Il a été construit par le gouvernement, à côté de la rivière, et abrite la plus grande partie des Indiens de cette région. Les Indiens, comme seuls vrais autochtones d'Amérique, avec les Esquimaux, jouissent de privilèges et de soins spéciaux, en raison du fait qu'ils ont cédé de vastes zones de leur "mère la terre", comme ils le disent, à leurs frères de race blanche.

Ces privilèges (comme le fait de n'avoir pas besoin d'un passeport tout en bénéficiant de l'Etat-providence) sont parfois interprétés comme une tentative intentionnelle des Blancs pour garder les Indiens sans instruction, ce qui peut-être observé sur une grande échelle. Le pourcentage d'alcoolisme est très élevé. La lutte pour la survie en tant que groupe, est leur souci quotidien, ainsi que la préservation de leurs traditions, dont ils sont très fiers. Ils sont régis d'une manière unique, qui aurait beaucoup à apprendre à la politique "civilisée" et aux structures sociales.

L'autorité suprême est la confédération de toutes les tribus indiennes. Il existe un respect envers toutes les tribus indiennes. Il existe un respect envers les chefs et les anciens, et les femmes âgées de chaque tribu, de génération en génération. Leur amour et leur respect pour l'autre est le fondement de la Confédération.

Dans le village de Caughnawaga il y a essentiellement trois tribus indiennes. La plupart sont cependant Mohawks. Le village existe depuis environ 1600 et abrite le centre principal de la tribu des Mohawks. Les dernières générations sont le plus souvent impliquées dans la construction métallique et le bâtiment.

"Notre" village, m'a dit Vladimir, "ainsi que d'autres réserves indiennes a été transformé de façon à former un protectorat catholique romain au 18ème siècle. Les missionnaires catholiques ont effectivement essayé par tous les moyens de convertir par la force notre communauté tout entière. Pas avec l'amour, mais avec un nœud coulant autour du cou. Ils ont foulé aux pieds les traditions séculaires et ils ont utilisé les autres comme autant de tremplins pour leurs propres desseins. Moi-même, à l'âge de 32 ans, j'étais resté sur ce chemin. Comme ma mère avait l'habitude de le dire (c'était un chef tribal des personnes âgées de notre tribu)"Pendant le jour, [sois] catholique romain aux yeux du monde et de nuit, [sois] Indien, pour les yeux de l'âme." Mais à cet âge de 32 ans, Je ne pouvais pas tolérer ce genre de restriction, ce nœud coulant que je portais autour du cou, aussi je me suis révolté à ma façon... J'ai fait des recherches sur nos racines, j'ai appris toutes nos langues maternelles, j'ai étudié dans les universités de l'homme blanc (ce qui, pour un Indien de ma génération, était une chose très inhabituelle). Pendant des années, ils m'ont eu comme maître de conférence itinérante de linguistique comparée. Assez souvent, j'ai été assez malhonnête de jouer au clown à leurs jeux universitaires, car pour eux, j'étais une espèce d'oiseau rare, exotique, avec un autre type de plumage. J'avais l'habitude de comparer nos mots avec leurs équivalents français ou anglais, nos habitudes avec les leurs. Il y avait des fois où je me sentais observé comme des archéologues observent des fossiles. Pour moi, cependant, ces réunions, ces rencontres culturelles quelle qu'en ait été l'issue, étaient à la fois joie et douleur. Ma révolution tonnait encore en moi, parce qu'elle était rendue muette, comme le pas d'un lapin... Ma mère, pilier de notre communauté, a été pour moi une source de sagesse et de douleur immense. Elle était mon ... staretz Zossime indien..."

(Il prit une respiration profonde et constante...)
"Mon chemin vers l'Église orthodoxe a été un cheminement "secret", comme on dit dans notre langue. Il vint un moment, que j'ai été pris dans son filet, et depuis lors, j'ai cheminé très discrètement, portant une croix très lourde. Ce passage s'est fait pour moi par la linguistique. Elle a toujours été le sujet qui m'a le plus impressionné. En prenant des cours de linguistique, j'ai été impressionné, et quand il m'est arrivé de lire la vie des Saints Cyrille and Méthode, qui sont connus comme Apôtres des Slaves, j'ai été particulièrement intrigué par l'alphabet cyrillique et par voie de conséquence, par la langue slavonne. J'ai demandé à mon professeur, s'il n'y avait une chance je puisse entendre parler le slavon. Il a suggéré que je me rende dans l'une des églises russes. J'ai appelé l'une d'elle, mais je n'ai entendu que le répondeur. J'ai téléphoné le lendemain, et une voix amicale m'a informé que les vêpres avaient lieu à 7 heures du soir, et que le le service du dimanche avait lieu à 10 heures du matin. J'ai demandé si je pouvais y assister. Il m'a répondu bien sûr que je pouvais le faire. Je lui ai dit que je n'étais ni russe, ni orthodoxe. Il m'a répondu que la Liturgie orthodoxe n'était pas seulement pour les Russes ou seulement pour les orthodoxes, mais pour tous les peuples. Alors, j'ai pris mon courage et je suis allé un samedi soir pour écouter le slavon parlé et rencontrer le prêtre, qui avait parlé si agréablement. C'était un hiéromoine du Monténégro en Serbie. Son nom était Père Antoine... Il mort maintenant... Eh bien, donc le premier samedi pendant lequel j'ai assisté aux vêpres orthodoxes dans la cathédrale des saints Pierre et Paul, j'ai ressenti quelque chose qui était sans précédent. En regardant les icônes, en écoutant les mélodies, en observant la enclins de pénitence et les prosternations, le parfum de l'encens qui flottait dans l'atmosphère, tout me rappelait que j'avais découvert "la Voie secrète... "


"Vous n'allez pas le croire, mais, de temps en temps, je peux percevoir des parallèles entre les traditions indiennes et la tradition orthodoxe. Quelque part en moi, cette découverte a rempli ma culture indienne et l'a complétée. Au début, je flottais sur les nuages. Au cours de ma première Liturgie, j'ai demandé si je pouvais rester, après les bénédictions pour les catéchumènes... Ils m'ont dit: vous pouvez rester. Alors je me suis assis comme un chien indien! Depuis lors, j'ai commencé à y aller plus fréquemment. Dans un premier temps, le dimanche seulement, puis le samedi, et plus tard, en semaine, quand il y avait des fêtes importantes. Ce n'est que peu de temps plus tard que j'ai remarqué que la confession avait lieu le soir, après les vêpres. C'était la période du Carême. A la fin, ils ont tous demandé pardon au prêtre. Il a placé son étole sur la tête et les a bénis avec le signe de la croix. J'étais dans la file, mais ils ont dit:

-Tu ne peux pas, tu n'es pas orthodoxe. Il s'agit d'un sacrement.

- Mais notre vie entière est un sacrement, ai-je dit.

Je réfléchis encore, et leur demandai:

- Alors, comment puis-je devenir orthodoxe?

- Parles-en avec le prêtre, ont-ils suggéré.

Peu de temps s'était écoulé, lorsque j'ai décidé que je voulais devenir orthodoxe. Le jour où cela devait avoir lieu, il y avait une tempête de neige qui ne me permit pas de quitter le village. Cela fut reporté à la fête de l'Entrée au Temple de la Mère de Dieu. Et voilà comment c'est finalement arrivé... On m'a donné le nom de Vladimir.

Beaucoup plus tard, quand je me souvins de mon entrée dans l'Eglise orthodoxe, je retrouvai dans mes souvenirs la figure imposante d'un prêtre serbe, qui avait visité notre village, quand j'étais jeune. Son apparence et son attitude avaient laissé une impression profonde en moi. Je me souviens de ma mère qui avait fait cette remarque:

-" Maintenant, voilà quelqu'un qui ne fait pas de propagande avec sa vérité..."


Takwaién:a karonhiá:ke tehsí:teron
Aiesahsén:naien
Aiesawenniióhstake
Aiesawennaráhkhwake nonhwentsiá:ke
Tsi ní:ioht né karoniá:ke tiesawennaráhkhwa
Takwá:nont né kenwénte
Niationnhéhkwen, nia'tewenhniserá:ke
Sasa'nikónr:hen né ionkwarihwané:ren
Tsi ní:ioht ní:'i tsonkwa'nikór:henhs
Bothé:nen ionkhi'nikonhrasksá:tha nón:kwe.
Nok tóhsa aionkwa'shén:ni né karihwané:ren
Akwé:kon é:ren shá:wiht né io'taksens
Asekenh í:se sáwenhk né io'taksens
Asekenh í:se sáwenhk né kanakeráhsera'
Ka'shatstenhsera, kaia'tanehrakwáhtshera
Tsi nienhén:we e'thó naiá:wen




Beaucoup de temps s'était écoulé, lorsque je décidai de lui rendre visite à nouveau. Cette fois, j'y suis allé avec deux de mes amis dans une petite voiture. Equipés de magnétophones et de microphones, nous sommes partis par un matin ensoleillé pour son village de Caughnawaga. Il avait suggéré que l'on se rencontre à la station de radio des Indiens car il était animateur à la radio depuis plusieurs années, et il nous avait promis des promenades et des conversations sur leur territoire.

Nous l'avons trouvé à la station de radio du village, avec des écouteurs sur les oreilles, faisant la lecture de la prière du matin dans chaque langue indienne. Puis en français et en anglais. Naturellement son auditoire n'a pas... pu détecter qu'il faisait le signe de croix orthodoxe.

Nous avons attendu avec respect qu'il ait fini... Il a enlevé son casque et s'est approché de nous ... Il était plus bavard que d'habitude, et plein d'entrain.

- Que voudriez-vous que je vous dise? A-t-il demandé chaleureusement. Et que pourriez-vous jamais avoir eu envie d'apprendre de moi?

- Dis-nous ce que tu veux, a répondu Gregory. Disons, par exemple, quelque chose sur ton peuple, tes fêtes, ta mission...

- Tu vas trop vite, interrompit-il. Une chose à la fois. Eh bien, mon peuple ...

Il lui a fallu un certain temps pour formuler sa réponse. Il était assis dans un fauteuil, mais a estimé qu'il n'était pas confortable pour lui... il l'a abandonné et s'est assis sur le porche avec nous... il préférait être sur le même plan que nous...

"Mon peuple est simple, comme sa nourriture. Le chef de la tribu est un homme, mais il est élu par le conseil des femmes âgées de la tribu. Tous nos rituels de groupe ont lieu dans la "longue maison". Elle a deux portes. Les hommes entrent par la porte de l'Est et les femmes par celle de l'Ouest. Il s'agit d'un édifice simple, comme le sont la plupart de nos rituels. Lors de nos mariages, la bénédiction des anciens fait partie intégrante du rituel. Au cours de nos funérailles, tant pour les hommes que pour les femmes, lorsqu'ils sont amenés dans la "longue maison" ils entrent par des portes distinctes, mais la tête du défunt fait toujours face à l'Est. Après neuf jours, nous préparons le repas de funérailles, mais sans sel... "

Tout à coup il se leva brusquement, parce que le disque qu'il avait choisi pour être joué à la radio était bloqué. Il a mis un autre disque, a fait une annonce, et il est revenu vers nous...

"De quoi parlait-on? Ah, oui! Les rituels. Je vais vous montrer la longue maison, avant qu'il ne fasse trop sombre... Alors, nos célébrations... L'année entière est une célébration (il éclate de rire). Nous avons la fête de la moitié de l'hiver (qui dure quatre jours), nous avons le Festival de la neige, le festival de la première floraison, de la première récolte, c'est-à-dire des baies, le festival de la moisson abondante (Thanksgiving), le festival du battage (4 jours), le festival du surplus, de la pluie et des semailles, et le cycle recommence... C'est quelque chose comme un calendrier ecclésiastique de notre terre sainte... "

Il prit une autre respiration profonde et continua:

"Nous ne parlons pas beaucoup, et nous ne mangeons pas beaucoup, nous ne vous fâchons pas souvent, nous aimons ce qui nous a été donné et nous remercions en permanence pour les dons généreux..."

- Est-ce que par hasard tu aurais du tabac? M'a-t-il demandé.

- Non, dis-je.

- Tu sais, nous mâchons notre tabac, en d'autres termes, nous le mangeons. Nous ne le fumons pas. Lorsqu'on le fume, il se transforme en air, tandis que si on le mange, il devient un avec nous, et l'on bénit la terre qui nous l'a donné... Maintenant, que m'as-tu demandé d'autre? Ah, oui! A propos de ma mission...

"Que puis-je dire? Mon peuple en a eu assez des missionnaires. Ils viennent ici depuis des années, principalement pour prendre plutôt que pour donner... Ils n'ont jamais montré aucun intérêt à ce que nous avons. Ils ont juste apporté leur rouleau compresseur, ils ont tout aplati, puis ils se sont embarqués pour faire leurs ... semis évangéliques.

Mais ce Serbe était différent. Il a effectivement donné quelque chose par sa présence... Il n'a rien pris de nous, sauf un morceau de notre cœur. C'est ce que j'ai aimé, quand j'ai lu plus tard, l'histoire de saint Germain d'Alaska et des missionnaires orthodoxes parmi les Eskimaux... il est impossible pour l'esprit de ne pas faire de comparaisons... quand bien même il essaierait de toutes ses forces de ne pas le faire.

Je me souviens encore de ce jésuite, qui m'a dit en face qu'on lui avait demandé d'enseigner la spiritualité. Quand il a quitté notre maison, ma mère a secoué la tête en signe de désapprobation, en disant: "Nous, mon enfant sommes un peuple spirituel, tandis que lui, même si son Christ venait à lui lui, il Le ferait s'asseoir pour lui prêcher..."

- Y a-t-il d'autres orthodoxes parmi les Indiens? A demandé à nouveau Gregory.

- J'ai rencontré un Esquimau orthodoxe à Plattsburg et un de plus - un très grand Mis Mac. Il y en a peut-être d'autres, je ne suis pas au courant. Mais à l'hôpital indien nous avons deux médecins serbes, les Moscovitch. Ces gens sont de véritables joyaux, ils ont un amour particulier pour notre monde, et ils offrent toute leur aide. "

Lesley le regarda droit dans les yeux.

- Parle-nous si tu le veux de cette histoire avec les masques indiens *. C'était dans tous les journaux et ils ont tous évoqué ton nom. Qu'est-il arrivé exactement?

Vladimir assis, les jambes croisées, et après avoir pris quelques minutes pour réfléchir, me répondit:

"Pour nous, ces masques sont sacrés. Nous les gardons toujours dans l'obscurité, et nous les protégeons avec un tissu de soie. Ils représentent... le personnage saint que nous recherchons. Nous le trouvons dans le silence, dans l'obscurité, où l'on trouve aussi la lumière de notre âme. Notre âme n'est jamais affichée dans des expositions, ou en éclairage artificiel... Ceux qui ont organisé l'exposition ont perdu tout sens de ce qui est sacré, et c'est pourquoi ils s'efforcent de "doucement" le supprimer de nos âmes aussi... Nous aimons la terre, parce qu'elle sait se taire et être fructueuse. Nous avons appris à l'aimer avec humilité, et à l'honorer... C'est quelque chose comme la Sainte Mère de l'Orthodoxie... puisque vous aimez les analogies. Mais, j' en ai trop dit... Levez-vous à présent, et je vais vous montrer mon village... "

Nous sommes montés dans la petite voiture, et je me suis assis à la place du chauffeur. Vladimir était copilote. Il a commencé à nous montrer tous les points de repère:

«Ici, dans le centre du village, vous pouvez voir l'église catholique. Elle est dédiée à Sainte Kateri Tekekwitha, une femme indienne que le prêtre a proclamé sainte. Nous gardons ses os dans cette église, ils accomplissent des miracles. Il s'agit d'un pèlerinage pour les laïcs. Sa vie est belle comme un conte de fées... Pour moi, c'était une folle-en-Christ... C'était une folle pleine de grâce... Elle se roulait dans la neige pour purifier son cœur... Mes compatriotes du village qui sont devenus catholiques ne sont pas particulièrement friands de la propagande catholique, mais ils montrent révérence à leur sainte, c'est leur pression sur le Vatican qui a amené sa béatification... A côté de l'église, il y a un petit musée. Là-dedans, vous trouverez une carte de la confédération, qui décrit en détail l'ensemble des tribus indiennes, les symboles, les chiffres, les endroits d'où ils proviennent, leur parcours historique, leurs langues... Tout est devenu une partie du... musée... Maintenant tourne à droite, ici... c'est notre Centre Culturel. Au-dessus, il y a la station de radio où nous nous sommes rencontrés... C'est de là que j'émets... Maintenant, pendant la période du Triode, et ensuite, pendant le Carême, je joue beaucoup de musique spirituelle de l'Occident et, peu à peu, j'inclus certaines parties orthodoxes, mais tout juste assez pour ne pas être provocateur. La musique spirituelle indienne n'est pas autorisée à la radio. Ce n'est que pour la "longue maison". Le centre culturel est soutenu financièrement par le gouvernement blanc. Les puissances extérieures, du monde "civilisé", veulent nous aider, mais uniquement sur le papier, en réalité, ils veulent nous noyer, nous humilier, nous épuiser, pas tellement nous, mais nos âmes et tout ce que nous portons. Ils veulent faire de nous des masques pour les musées, des clowns lors de fêtes, de la recherche pour les archéologues... Ils n'ont pas pris une bouffée de notre tabac, et ils ne se savent quel genre de... tabac nous préférons. "

Il éclata de rire. Je perdis presque le contrôle du volant... je continuai à rouler en suivant ses instructions - gauche-droite - tout droit etc... Jusqu'à ce que, dans un virage de la route, nous ayons vu une structure moderne mais de forme très inhabituelle...

«C'est notre école, école élémentaire et secondaire. Elle a un bon programme, je l'aime. Elle est vraiment indienne. Outre les sujets classiques de l'éducation de "blanc", nous avons beaucoup d'autres matières qui sont probablement inconnues des Blancs. Nous ne les appelons pas "coutumes" ou "culture", mais les manières "Indiennes", "les voies indiennes" (les sons de la terre), les danses indiennes, les chants et les cris indiens (comme un drame antique), la loi indienne, et d'autres choses. Les terrains qui entourent l'école sont sacrés. Nous avons aussi une "chambre noire", mais pas pour les photos... c'est pour la fabrication du... masque à l'intérieur de nous "

- Va maintenant tout droit, vers l'Est. Continue, jusqu'à ce que tu trouves la route. A deux-trois kilomètres d'ici...

"Voici notre hôpital. C'est un bâtiment neuf et c'est une idée nouvelle pour nous. Quelque chose de salutaire, je l'espère. Il a été construit en 1985. Avant cela, nous avions nos propres hommes-médecine, ou nous avions recours à des hôpitaux de l'homme blanc. Mais... ils étaient difficiles... La plupart de leur personnel n'était pas habitué à nos manières, il était difficile pour eux de s'occuper de nos vieux. Ils doivent être à notre place, afin d'essayer de comprendre... Beaucoup d'entre eux essaient de le faire. D'ailleurs, on peut dire qui aime vraiment et qui peut être discerné parmi les professionnels habituels..."

Vladimir Natawe était le chef de sa tribu, il était leur chef spirituel. C'est lui qui récitait les textes à leurs funérailles et à leurs mariages, il était quelque chose comme un prêtre pour eux. Dans la soirée, il restait assis les jambes croisées dans la "longue maison", à l'écoute des problèmes de son peuple, pour les résoudre avec les conseils qu'il offrait. Il avait le rôle d'un juge, ce qui était l'une des traditions les plus puissantes. C'était un poète et un traducteur, mais aussi un philosophe. Il connaissait leurs problèmes mieux que quiconque, il connaissait aussi les lois strictes qui régissaient leurs tribus. Ceux qui reniaient leurs principes ancestraux et devenaient chrétiens étaient autorisés à rester dans le village, mais on ne leur donnait aucune position. Ils devaient quitter le Conseil des sages, des vieillards, ils "perdaient leur destin", comme on l'a décrit à leur manière spéciale, ils étaient désavoués. Tout cela pouvait ne pas être d'une grande signification pour un Indien ordinaire, mais pour un chef...

Personne dans le village n'a jamais su, jusques en ce jour où il est mort, que leur chef était chrétien orthodoxe. Et Vladimir, qui était Frank pour eux, a vécu et travaillé avec eux, pour eux, avec la crainte toujours présente qu'ils pourraient le découvrir. Il a dû être perpétuellement modéré, attentif, flexible, sinon son image aurait été brisée en eux. Il était en charge de la station de radio pendant des années, et il a également travaillé à leur centre culturel. Il était considéré comme une autorité sur les sujets concernant la tradition, et il était incroyablement touché, chaque fois qu'il trouvait des "parallèles", comme il les appelait, dans la tradition orthodoxe. Il partagea beaucoup de ses expériences avec nous, parce qu'il ne pouvait pas les partager avec son propre peuple. Quelle lourde croix à porter...

Chaque fois que je le voyais sortir du sanctuaire de la petite église orthodoxe de la Mère de Dieu, qui avait des offices en anglais et en français, habillé en servant et tenant un cierge devant les prêtres et les évêques, je ne pouvais pas m'empêcher de me demander quel genre de cœur ce vieux loup indien avait en lui, qui lui disait en permanence: "Dieu le sait". Et il se prosternait toujours sur le sol, afin que Dieu lui donne l'illumination de gouverner son peuple à travers les tempêtes et les épreuves, et lui donne la force de tenir la lourde charge qui lui avait été donnée, jusques à la fin.

Les années passèrent. Chaque ami qui nous rendait visite à Montréal devait faire le voyage obligatoire vers ce village indien pour rencontrer Vladimir. Et beaucoup d'entre eux m'ont dit qu'ils avaient mis sur le papier leurs propres expériences là-bas.

Un matin, j'ai reçu un appel téléphonique à Montréal, me disant que Vladimir était décédé dans son village. La question qui surgit dans mon esprit était: qui va l'enterrer, que va-t-il advenir de lui? Il avait toutefois laissé des instructions, écrites et précises pour tous les rituels à faire dans la tradition indienne dans la "longue maison" et pour qu'un prêtre orthodoxe lise des bénédictions sur son corps. Naturellement, les Indiens n'avaient aucune idée de ce qu'il entendait par "un prêtre orthodoxe", mais il avait laissé quelques numéros de téléphone aussi.

Ils ont effectivement téléphoné, et un prêtre orthodoxe est venu réciter le service funèbre avant qu'ils ne portent Vladimir dans la longue maison.

Malheureusement je n'ai pas eu l'occasion d'assister au rituel dans la longue maison, mais un ami commun qui ont assisté à l'enterrement m'a transmis les détails.

Deux jours après les funérailles, ce même ami, Michael, m'a apporté les nouvelles, et un paquet. Il m'a dit qu'il avait assisté à tout le rituel. C'était vraiment impressionnant. Quand ils vont à la longue maison, les Indiens mettent des vêtements qui correspondent à leur rang dans le village. Le rituel, qui était bien sûr dans leurs propres langues, avait une forme particulière, un peu comme l'ancien type byzantin. À la fin, le testament du chef de tribu a été donné en lecture à haute voix, devant toute la tribu. Dans son testament, il a mentionné où il laissait chacun de ses biens. Vladimir avait 75 ans tout au au plus. Il avait des enfants, des petits-enfants et des arrière petits-enfants. Il laissa quelque chose à chacun des membres de sa famille. À un moment, l'indien qui donnait lecture du testament a éprouvé quelques difficultés à lire un nom qui n'était pas indien et, après avoir grimacé un peu, il a mis ses lunettes et a prononcé le nom, d'une manière déformée de la façon suivante: "Ya-nis Ha-dji-ni-ko-la-ou ". Mon ami Michael leva la main et on lui donna le paquet, qu'à son tour il m'a donné.

Quand j'ai ouvert le paquet, j'ai vu ce qui était à l'intérieur: c'était un livre, "La Divine Liturgie", en grec et en anglais, que je lui avais donné il y a de nombreuses années. A l'intérieur, sur la première page, il y avait écrit: "Pour Yanni", et en dessous, en grec: ""Καλή αντάμωση"(A nos retrouvailles!/ Au revoir!)- Vladimir Natawe". J'ai pris cela comme un geste très aimable de sa part, il avait en effet inséré ces mots avant son départ définitif, peut-être parce qu'il avait senti que sa mort était proche. Il avait écrit en grec les mots pour dire "au revoir". Bien entendu, la surprise ne s'arrêtait pas là: il y avait encore autre chose. Lorsque j'ai feuilleté le livre, j'ai été stupéfait, bouche bée... Il avait traduit l'intégralité du texte de la Liturgie en langue mohawk, au-dessus des lignes du texte anglais! Bien sûr, je ne peux pas lire le mohawk, mais je tiens à ce livre comme à un souvenir, cette Liturgie orthodoxe traduite par Vladimir en langue indienne, toute la Liturgie de Saint Jean Chrysostome... Si Dieu m'accorde cet honneur, peut-être que je la publierai une jour...

Des histoires contemporaines comme celle-ci peuvent sembler être comme un conte de fées, parce que notre vie semble également fugitive. Et pourtant, ces histoires sont remplies d'une lumière sans déclin, elles sont les témoignages modernes de cette bienheureuse "folie", de cette levure qui fait lever toute la pâte, de la petite église au sommet d'un îlot de la mer Egée, aux lointaines réserves indiennes du Canada.

Au revoir Vladimir... Karamazov...

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après


NOTES
* Pour l'information du lecteur, je vais brièvement signaler les événements. Le gouvernement canadien avait décidé d'ouvrir un nouveau musée dans l'Ouest canadien, dans la ville de Calgary, où seraient exposés entre autres un certain nombre de masques indiens, qu'il avait empruntés de manière "peu orthodoxes" d'une maison longue, comme objets folkloriques... Ceci a provoqué l'indignation des Indiens, qui ont demandé à Vladimir de se pencher sur la question, de visiter l'exposition aux frais du gouvernement et de donner son avis à son peuple ainsi qu'au gouvernement...

SOLIDARITE KOSOVO

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Visite à deux héros et jeux d'enfants

Lundi 5 août, troisième jour de cette classe de mer 2019, se passa tranquillement. Baignade le matin, olympiades en début d'après-midi, baignade à nouveau. La journée se termine par des jeux à la tombée de la nuit, avant que chacun s'en aille dormir. Une journée tranquille... la dernière de ce séjour.

En effet, dès le lendemain matin, nous grimpons dans un bus qui entreprend l'ascension des montagnes qui entourent les baies de Tivat et de Kotor. Direction le mausolée de Petar Njegos, poète, philosophe, souverain serbe, prince-évêque du Monténégro de 1830 à 1851, au sommet du mont Lovcen, l'un des plus haut du Monténégro. Pour y arriver, le bus emprunte une route serpentant à flanc de montagne, connue pour être une des plus belles de la région. Et effectivement, elle est magnifique : à chaque virage, la baie de Kotor se dévoile un peu plus. Et ça dura environ deux heures : deux heures à grimper sans arrêt, deux heures à avoir l'impression d'escalader à la verticale au-dessus de la baie, deux heures à voir l'imposant navire de croisière au mouillage devant Kotor rétrécir jusqu'à devenir un tiret blanc perdu dans la flaque bleue de la baie enserrée au milieu de montagnes immenses. Deux heures de manœuvres acrobatiques réalisées nonchalamment par le chauffeur du bus, pendant que certains des passagers frémissaient à l'idée des centaines de mètres de vide défilant à quelques centimètres des roues du bus...


Peu à peu, à mesure que le bus s'élève à flanc de montagne, la magnifique baie de Kotor se dévoile. 
Puis on arriva sur une autre route, neuve et brillante et presque droite. Si on perdit la baie de Kotor de vue, les estomacs y gagnèrent en sérénité. Partis à 10 heures de l'hôtel, on atteignit le but à 13 heures. Enfin, presque : on atteignit le bas des escaliers gigantesques qui permettent de rejoindre le mausolée au prix d'une escalade interminable. Tous ces efforts furent largement récompensés une fois que tout le monde eu rejoint le sommet : après nous être recueillis sur la tombe de Petar Njegos, enchâssée dans la crypte – d'une fraîcheur appréciable ! – d'un mausolée monumental, nous avons pu profiter du panorama à 360 degrés permettant d'admirer une grande partie du Monténégro et d'apercevoir au loin de larges étendues de l'Adriatique.



L'ascension se poursuit à pieds, le long d'un escalier monumental qui traverse la montagne jusqu'au sommet, l'un des plus hauts du Monténégro. 

Sur le chemin du retour, le bus fit une halte à l'entrée d'un parc d'accrobranche. Dûment casqués et harnachés, tout ce joyeux petit monde se retrouva bien vite perché dans les arbres, marchant sur des sangles tendues dans le vide, se jetant le long de tyroliennes épousant la courbe du flanc de montagne, s'interpellant joyeusement, s'encourageant mutuellement devant certain obstacle plus délicat, se félicitant à chaque peur surmontée. L'équipe d'encadrement elle-même se prit au jeu et l'on vit bientôt ces adultes sérieux et responsables mêler leurs rires et leurs cris à ceux des enfants...
Enfin, on redescendit en zigzags vers Kotor et vers l'hôtel.

La tyrolienne apporte toujours son lot d'émotions fortes. 

Le lendemain, c'est à pieds que nous sommes allés rendre visite à un autre « héros » : c'est ainsi que se nomme le sous-marin qui trône à l'entrée du quartier de Porto Monténégro, à l'endroit où se tenait le chantier naval de Tivat où il vit le jour, à quelques centaines de mètres de notre hôtel. Après avoir visité le musée du chantier naval, avoir admiré ses moteurs gigantesques, ses scooters sous-marins et ses canons antiaériens, les enfants se dirigèrent vers le monstre de métal étendu au soleil. On entra par groupes d'une douzaine dans les entrailles de la bête. On s'y sentait à l'étroit ; on apprit que l'équipage se composait d'une trentaine d'hommes. On essaya de grimper dans les couchettes où ces hommes trouvaient le sommeil à deux pas des moteurs énormes. On regarda, incrédule, la cabine du capitaine : à peine trois mètres carrés d'intimité, couchette comprise, un luxe immense dans ce tube où chacun vivait en permanence en pouvant toucher au moins un de ses camarades juste en tendant le bras. On conclut ensemble que le nom du navire, « Héros », s'appliquait parfaitement aux hommes qui y travaillaient. Puis, à peine quinze minutes après être entrés, on sortit précipitamment pour, enfin, respirer librement...



Essayer de voir quelque-chose à travers le périscope : un moment fort de la visite du sous-marin "Héros", construit dans le chantier naval de Tivat. 
Puis on se rendit sur un terrain attenant, où nous attendaient plusieurs activités : tir à l'arc, jeu d'échecs géant, ping-pong, croquet, baby-foot, mini-golf... Pendant plusieurs heures, chacun pu s'essayer à l'un ou l'autre de ces jeux ou simplement s'asseoir à l'ombre et discuter de tout et de rien. Quelques enfants mirent leurs leçons d'anglais à l'épreuve pour discuter avec Louis, dont les rudiments de serbe ne suffisent pas à tenir une conversation. Une compétition acharnée se mis en place au tir à l'arc, on se provoqua au-dessus des tables de ping-pong. Un accompagnateur et un jeune, ignorant les cris et les rires de leurs camarades, s'affrontaient aux échecs devant un public épars.

Le soir venu, on réalisa qu'il ne restait déjà plus que deux jours avant le départ. Que bientôt il faudrait se séparer. On évacua cette idée et la soirée passa joyeusement.




Ce moment où tout peut encore arriver : la flèche touchera-t-elle le coeur de la cible ? 

L'équipe de "Solidarité Kosovo"

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PRIÈRES DEMANDÉES POUR LE STARETZ ATHONITE GABRIEL, DISCIPLE DE ST. PAÏSSIOS (+ VIDÉOS)

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Staretz Gabriel
Photo : unian.net

Mont Athos, le 9 août 2019

Des prières sont demandées pour le staretz Gabriel du Mont Athos, disciple du grand saint Paisios.

Selon vimaorthodoxias.gr, le staretz souffre beaucoup de zona. Sa santé s'est détériorée au cours des quatre derniers mois et il a cessé de recevoir des visiteurs dans sa cellule.

Le staretz Gabriel est lui-même l'un des startsy modernes les plus aimés. Il a œuvré pendant de nombreuses années dans la cellule de Saint Christodoulos du monastère de Koutloumousiou, près de Karyes, la capitale du Mont Athos, où d'innombrables pèlerins venaient pour obtenir sa bénédiction et entendre une parole pour leur salut.

Le staretz Gabriel faisait partie des douze personnes qui se sont adressées à la communauté sacrée du Mont Athos pour défendre l'Église canonique ukrainienne, en protestation contre les actions anti-canoniques du Patriarcat de Constantinople dans cette communauté.


Version française Claude Lopez-Giniosty
d'après

Les vidéos ci-dessous offrent un bref aperçu du staretz Gabriel et de ses enseignements ( grec/roumain, avec sous-titres en anglais):



Paula Anastasia Tudor: Archimandrite Hilarion [Dan], UN ANCIEN DIRECTEUR DE BANQUE QUI EST DEVENU MOINE ORTHODOXE

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 Archimandrite Hilarion [Dan]
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L'archimandrite Hilarion (Dan) est l'un des pères spirituels roumains les plus vénérés de notre temps. Dans le monde, il était un homme de haut rang et avait d'énormes possibilités, mais il a renoncé à ses richesses terrestres pour une vie en Christ.
***
 "Les gens cherchent la gloire, l'adrénaline, mais ils ne peuvent pas vivre une vie pleine sans le Christ"
Dans le monde, le Père Hilarion était un éminent économiste, il a fait un stage à l'étranger où il a été vivement apprécié et a offert un travail intéressant. Il avait aussi beaucoup d'amis et jouissait d'une vie séculière mouvementée. Mais il renonça à tout pour la seule liberté possible dans le monde - la liberté donnée par l'Amour du Christ. Il est devenu moine.
En 1980, Ion Dan fut diplômé de l'Académie des études économiques de Bucarest (sous-département des relations économiques internationales du ministère du Commerce). Il fut affecté à un poste à l'office du tourisme de l'Etat de la "Côte de Mamaia "[1] et il travailla quelques années à l'Administration générale des douanes. Après avoir travaillé au Département des réformes du gouvernement roumain, il poursuivit une carrière bancaire dans les années 1990. Pendant quelques années, il dirigea les succursales de Bancorex [2], d'OTP Bank [3] et de la Turkish-Romanian Bank à Constanța, puis il prit sa retraite. En février 2009, il fut tonsuré et devint le novice Hilarion ; en avril de la même année, il fut ordonné hiéromoine et nommé père-confesseur au couvent de la Sainte-Croix du même comté de Constanța, à quelques kilomètres du village de Crucea [4].
***
Qu'est-ce que la couleur ?
Ion grandit dans un environnement totalement non religieux. Il naquit en 1956, à l'apogée du "stalinisme" (comme il disait), et ses parents, comme tout le monde à cette époque, étaient des "produits du régime." Le Père Hilarion explique :
"Mon père ne quitta jamais notre petite ville [5]. Puis la seule possibilité fut celle des brigades dites "patriotiques", alors il les a rejointes."
Sa grand-mère emmenait le petit Ion à l'église quand il venait passer ses vacances avec elle. Ce n'est qu'à l'adolescence qu'il commença sa recherche : Ion posait des questions et ne trouvait les réponses nulle part. Puis il commença à lire de nombreux livres, en particulier des livres de philosophie, mais il ne trouva pas ce qu'il cherchait jusqu'à ce qu'il tombe sur un livre de la série Idées Modernes, publié par Politizdat :
"Différents livres (et surtout de gauche) furent publiés dans cette série sur la sociologie, la philosophie et l'économie. Mais il y avait aussi d'autres livres, comme Esprit et Matière du physicien autrichien Erwin Schrödinger. Cet homme affirmait que l'esprit est différent de la matière. Et il a commencé par une expérience intéressante. Répondant à la question " Qu'est-ce que la couleur ", il a démontré en termes physiques que la couleur n'existe que dans notre conscience. C'est une simple sensation qui apparaît chez un sujet qui n'est pas seulement constitué de matière mais aussi d'esprit. Nous voyons les couleurs et la lumière à travers notre partie spirituelle. Ayant rencontré cette approche, j'ai commencé à lire et à chercher plus vigoureusement et je suis devenu théiste, bien que n'étant pas encore un chrétien engagé, acceptant que, "Oui, Dieu existe.""
Un chemin vers l'âme
Ion Dan a découvert le christianisme, l'Orthodoxie, en même temps que la Révolution [6]:
"C'était comme se libérer de ses chaînes, se souvient le père spirituel.
Dans les années 1990, alors qu'il travaillait à Bucarest, il confessa ses péchés pour la première fois :
"Je suis tombé entre les mains d'un grand mentor spirituel, le Père Sofian [Boghiu] du monastère Antim, homme d'une humilité remarquable. C'est alors que j'ai décidé de rentrer chez moi, à Constanța."
Le P. Sofian l'envoya au Père Arsenie (Papacioc) du monastère de Tekigroul.
"Je n'avais jamais entendu parler du Père Arsenie auparavant, bien qu'en tant qu'étudiant je gagnais un peu d'argent pendant mes vacances en organisant des visites de monastères pour les touristes étrangers. Après cette rencontre, ma foi s'est approfondie. Le soutien du Père Arsenie était si fort que sans lui, j'aurais eu de gros et graves problèmes mentaux."
Le projet "Saint Menas
"Comment vas-tu te apparaître dans le parc avec un mort ?" 
L'église Saint Ménas à Constanța

En 1992, le Père Niculai Piku fit participer le futur Père Hilarion au projet de construction de l'église Saint Ménas dans le parc Tabacarie, de Constanța. Ils dessinèrent le plan ensemble, cherché des maîtres d'œuvres dans la région des Maramureș [7] ensemble. À l'époque, il était directeur de Bancorex :
"Nous étions pleins d'enthousiasme, mais nous étions confrontés à un problème concernant le chantier de construction de l'église. Quand nous sommes allés au conseil municipal et que nous avons dit que nous voulions faire construire l'église dans le parc Tabacarie, ils se sont précipités comme s'ils étaient en feu : " Comment allons-nous ériger une église dans le parc ? Vous vous présenterez dans le parc avec une personne morte, et les gens seront choqués ! Ils viendront au parc pour se reposer et verront un cadavre !
Enfin, ils nous ont donné des terres pour se débarrasser de nous : " C'est à Tabacarie, mais pas là où vous voulez, c'est derrière le zoo de Micro-Delta [8]." Le Père Niculai était très affligé ! Mais je connaissais bien cet endroit parce que j'y marchais avec mes enfants - c'était très calme là-bas. J'ai donc suggéré que le Père Niculai et moi allions voir cet endroit - et si saint Menas lui-même le voulait ?
"Et la zone était parfaite : la surface était plate, sans arbres, et nous avions plus qu'assez d'espace pour nos matériaux de construction, les grumes que nous livrions en camionnettes en grande quantité, et des tas de sciure... Et il n'aurait pas été possible de construire quelque chose sur le site que nous avions initialement demandé. Il y avait des arbres avec de l'eau stagnante, mais nous ne l'avons vu que quelques années plus tard - et nous avons réalisé que c'était la volonté de Dieu.
C'était une période romantique, quand nous célébrions dans des tentes et que nous étions unis comme les premiers chrétiens l'étaient", raconte le Père Hilarion avec un sourire.
Un sacrifice
1999 a été pour lui la pire année. Sa femme est morte cette année-là.
"Elle avait quarante ans. Nous étions encore jeunes et nos enfants étaient à l'âge " tendre " - notre fille avait seize ans et notre fils quatorze ans. La communication avec le Père Arsenie m'a beaucoup aidé. Il m'a soutenu pour que je puisse surmonter cette épreuve. Et professionnellement, j'étais surchargé physiquement et moralement. J'avais pris énormément de responsabilités sur mes épaules et j'étais confronté à un grand nombre de risques. Après tout, j'ai été témoin de la période de changements structurels de l'économie roumaine et je sais parfaitement ce choc que l'on ressent avec toutes les conséquences qui en découlent. Et tout d'un coup, je suis devenu à la fois mère et père pour mes enfants.
"Ma femme était une mère exceptionnelle ; et pour moi, elle n'était pas seulement une épouse, mais aussi mon amie la plus proche et une conseillère pendant de nombreuses années. J'ai perçu sa mort comme un sacrifice pour moi et nos enfants."
C'est alors que le futur prêtre eut l'idée de prononcer les vœux monastiques. Il se rendit donc au skite roumain de Prodromou dédié à saint Jean-Baptiste, sur le Mont Athos :
Alors je me suis dit : "Je pourrais devenir moine moi aussi", dit le Père Hilarion en souriant. "Même si c'était impossible à l'époque parce que j'avais des enfants à nourrir. Maintenant je comprends que même si cela avait été possible, je n'étais pas prêt pour la vie monastique. Quelque temps plus tard, je compris ce que signifie rejoindre un monastère."
"Ce n'est pas bon de dire que tu vas le faire, fais-le, c'est tout"
Le projet "Monastère Cassien" [9] a été lancé en 2000 : 
"Son higoumène, le hiéromoine Justin [Petre], était très jeune. Après avoir obtenu une formation théologique, il fut envoyé ici, à Dobrogea, pour y construire un monastère. Il n'avait aucune idée par quoi commencer et où obtenir de l'argent. Je lui ai donné un coup de main et nous sommes devenus des amis très proches. J'étais à ce monastère dès le début, dès l'arrivée des premiers moines. Cela fut suivi d'un projet de construction, et j'étais avec eux tout le temps. J'y passais tous les samedis et dimanches. J'y ai trouvé refuge pendant plusieurs années."
La pensée de la vie monastique a pris racine dans son esprit :
"Pendant deux ans au moins, j'ai réfléchi à différentes options, y compris à la façon dont je serais habillé dans cette tenue, " dit-il en riant. "J'avais révélé mon désir au Père Arsenie quelques années auparavant, et il m'a encouragé. Mais un an avant ma tonsure, il a commencé à me demander à chaque fois : "As-tu pris ta décision ? Je lui répondais que je n'avais pas encore résolu mes problèmes dans le monde - il y avait des difficultés financières, je devais aider mes enfants et obtenir leur consentement aussi. Quand vous allez rejoindre un monastère, vous commencez à avoir des tentations.
Et à un moment donné, le Père Arsenie m'a dit : "Frère Ionel, il n'y a rien à attendre maintenant ! Je lui ai demandé:'Et bien, et comment faire', il m'a dit:'Prends un sac à dos, viens et dis que tu es là ! C'était si facile de dire ces mots, mais plus difficile de le faire.
Grotte de saint Jean Cassien
"Il y avait un autre problème, à savoir ma mère. Je savais qu'elle ne donnerait pas son consentement. Mais finalement, je me suis dit : " Arrête d'hésiter ! "Quoi qu'il arrive ! Le Père Arsenie et moi avons décidé que je rejoindrais le monastère Saint-Jean-Cassien. Je pensais qu'il m'enverrait en Moldavie, et j'aurais pu aller n'importe où comme un acte d'obéissance.
"Alors j'ai pris mon sac et j'ai frappé à la porte du monastère. C'était facile pour moi d'entrer dans ce monastère parce que je le connaissais bien, les gens m'étaient familiers, donc m'adapter à une nouvelle vie n'était pas un processus stressant. Et après avoir emménagé dans le monastère, je suis revenu à la normale. Cette idée avait mûri en moi pendant huit ans. Il ne sert à rien d'aller dans un monastère dans l'espoir d'y trouver un monastère - vous ne le trouverez pas. D'abord et avant tout, vous devez avoir un monastère dans votre cœur."
Beaucoup trouvaient étrange qu'un directeur de banque porte une soutane monastique au lieu d'un costume. C'est peut-être ce qui explique le fait qu'environ 200 personnes, à son grand étonnement, étaient présentes à la cérémonie de tonsure de l'éminent économiste.
"J'ai été tonsuré à la grotte Saint-Jean-Cassien lors de la fête patronale du monastère, le 28 février 2009. Je pensais que la cérémonie serait ordinaire, mais Son Éminence Théodose est venu et a dit : "Elle aura lieu dans la grotte. Ce fut une grande surprise.
"De telles cérémonies ont généralement lieu dans un cercle restreint de la famille et des amis. Dans mon cas, il y avait beaucoup de monde parce que c'était la fête patronale. Tous me connaissaient (en 1997-1998 j'étais parmi les résidents les plus connus de Constanța), mais ils ne savaient pas que je serais tonsuré. Alors je me suis retrouvé entouré d'une multitude de mes connaissances."
Tous les amis intimes du Père Hilarion furent étonnés de son nouveau mode de vie, mais ils l'approuvaient. Ils avaient senti depuis longtemps son inclination pour la vie monastique. Une personne cependant, fut déçue:
"J'ai un ami proche en Amérique qui est un homme d'affaires très prospère. Il fut intrigué par mon choix. En fait, il fut la seule personne à répondre négativement. C'était vraiment quelque chose ! Il est venu me voir et m'a fait part de tous les stéréotypes négatifs du clergé - que tous les prêtres sont " corrompus " et qu'ils font tout " seulement pour faire de l'argent... " Je ne me suis pas lancé dans des polémiques avec lui et je lui ai laissé la parole. Quand il a fini, j'ai dit : "Eh bien, je suis déterminé à le faire ! Il a dit : "Écoute, qu'est-ce que tu vas faire dans ce désert ? Pour qui allez-vous célébrer les offices ? Pour les pigeons ? "Pour les oiseaux ? Et j'ai trouvé ses mots si gentils et j'ai répondu : "Oui, pour les pigeons ! Sans lui, je n'aurais peut-être pas pu trouver une si belle réponse à cette question ! Le pauvre, il est parti très contrarié, alors que je ne pouvais rien faire pour lui.
"La réaction de ma fille a été très originale: "Notre père nous a permis de faire tout ce que nous voulions et nous a encouragés. Pouvons-nous vraiment désapprouver son choix maintenant ?" C'est vrai, ils avaient un pressentiment à ce sujet. Quoi qu'il en soit, je peux maintenant trouver plus de temps que jamais pour eux. Quant au soutien financier, ils n'en ont plus besoin.
"Mon fils s'est senti un peu abandonné. Je lui ai assuré que je ne deviendrais pas un reclus là-bas, mais il m'a dit : " Oui, mais la vie ne sera plus la même. " Et il avait raison. Maintenant, je ne suis plus seulement leur père. Il m'a demandé : "S'il te plaît, reste un moment avec nous. Et je suis resté dans le monde un an de plus.
"Mon père était intrigué quand je le lui ai dit. Mais il me conseillait toujours de faire ce que mon cœur me disait. Il mourut en avril de la même année où je fus ordonné prêtre. Quant à ma mère, elle n'a commencé à me rendre visite que maintenant.
"Père, où est-ce plus dur de vivre ?"
Qu'est-ce que c'est que de vivre dans un monastère ?
"Cela signifie vivre différemment, voir les choses sous un autre jour, comprendre le monde et soi-même différemment. Vous suivez votre propre chemin, vous réalisez ce que vous devez faire, et vous en êtes sûr à cent pour cent. Remarquablement, maintenant vous ne croyez pas seulement en quelque chose, mais vous le connaissez ! Saint Nicolas Vélimirovitch raconte que lorsqu'il était prisonnier du camp de concentration de Dachau, un garde allemand s'approcha de lui et lui demanda (il savait que Son Eminence était un homme très instruit et avait soutenu cinq thèses) : "Père, crois-tu vraiment en Dieu ? Et le saint lui répondit : "Quand j'étais jeune, je croyais en Dieu..." L'Allemand le regarda : "Enfin ! Vous semblez être un homme de bon sens ! Saint Nicolas poursuivit : "Mais maintenant je ne crois plus, je sais qu'Il existe ! [rires]. Et l'Allemand a quitté la cellule et a claqué la porte. 
"On peut dire la même chose de moi et de tout ce qui m'est arrivé au cours des vingt dernières années. Quand vous avez vécu toutes ces choses, vous n'avez plus de doutes. Il ne vous reste plus rien pour douter.¨

"En tout cas, tout ce que je peux dire maintenant, c'est que je ne m'étais jamais senti aussi libre de toute ma vie. Un jour, des visiteurs m'ont demandé : " Père, où est-il plus difficile de vivre dans le monde ou ici ", j'ai répondu : " Dans le monde, mes frères. Il est plus difficile de vivre dans le monde. Je regarde ceux qui sont restés dans le monde, mes anciens collègues avec qui je parle encore au téléphone, avec amour et le cœur endolori. Ils peuvent difficilement endurer et sont épuisés par leurs soucis quotidiens du monde. Quant à moi, j'ai un peu honte parce que je me sens si bien ici."
435 000 milles au volant
Ion Dan partit pour la première fois en Amérique pour une période d'essai dans le secteur bancaire en 1994. Il reçut une formation sur la côte Est, au Delaware, et suivit une formation pratique dans une banque au sud de Chicago. Deux autres voyages en Amérique suivirent et une offre d'emploi - même si les Américains l'y invitèrent, il refusa :
"J'ai fait le tour du monde à satiété. J'ai vu beaucoup de choses et j'ai conduit beaucoup de voitures différentes. Un jour, j'ai estimé à peu près mon kilométrage et j'ai découvert que j'avais parcouru environ 700 064 kms au cours de ma vie. C'est colossal ! J'aime conduire, et maintenant je laisse cette opportunité à la Mère-supérieure. Je n'ai pas le moindre désir de reprendre le volant.
"Les gens me demandent souvent : "Regrettez-vous quelque chose ? Mais que puis-je regretter ? a liberté de mouvement ? Je grimpe au sommet de cette colline et je m'y sens bien ! C'est bien mieux là-bas qu'à New York !"
La crise que nous traversons est une crise systémique
En 2003, Ion a perdu son emploi pendant six mois parce qu'il ne pouvait pas travailler :
"J'ai eu un stress terrible. Chaque fois que je prenais du papier ou un document à lire, j'avais des maux de tête et des étourdissements soudains. C'était grave ! J'étais malade et stressé. Maintenant que je ne suis plus stressé, je sais à quel point les gens pauvres sont tourmentés par cette course effrénée à l'argent tous les jours, mais ils ne gagnent plus rien... Je le sais de ma propre expérience parce que j'avais de l'argent, j'avais de bons salaires, mais peu importe combien d'argent j'avais, je le dépensais tout. Et je n'avais aucune illusion : vous restez sans le sou. Du réconfort ? Mais qu'est-ce que cela signifie pour vous ? Quand on est stressé, ça ne rend pas heureux.
"Ce qui se passe actuellement dans le monde est horrible. En tant qu'économiste, je comprends le mécanisme de cette crise - ce n'est pas une simple crise économique, c'est beaucoup plus profond. C'est une crise systémique. Et les gens eux-mêmes sont en crise. Les choses les plus évidentes commencent à s'effondrer, et quoi de plus évident que l'argent ?
"J'ai travaillé dans ce système financier et j'ai développé une aversion pour l'argent. Je ne supporte pas l'argent ! J'ai tellement souffert à cause de cela ! Et me voilà l'homme le plus heureux du monde parce que je ne touche plus du tout aucun billet de banque!
"Nous sommes confrontés à trois questions fondamentales : Qui suis-je ? D'où est-ce que je viens ? Et, où est-ce que je vais ? Si nous essayons de trouver honnêtement les réponses à ces questions, nous rencontrerons inévitablement le Christ. Parce qu'aucune autre réponse n'existe. Lui, le Christ, est la réponse à toute question et la solution à tous nos problèmes. Toute autre solution est une illusion. Nous nous berçons d'illusions. Je le dis d'après ma propre expérience. Je n'ai pas lu ça dans les livres ! C'est quelque chose que j'ai vécu dans ma vie.
"Malheureusement, les gens modernes vivent selon le mythe du progrès continu, la technologie qui promet de résoudre miraculeusement tous nos problèmes. Ce progrès technologique est peut-être utile, mais nous avons besoin d'amour et d'affection. Tout être humain en a besoin. En attendant, la source de l'amour est le Christ ; mais si vous ne L'avez pas, si vous n'atteignez pas cette source, alors vous n'avez pas non plus d'amour. Alors les gens commencent à chercher d'autres ressources : la gloire, l'argent, l'adrénaline et ainsi de suite dans leur désir de sentir qu'ils mènent une vie bien remplie. Mais la vraie vie n'est possible qu'en Christ.
"En effet, les gens modernes cherchent frénétiquement, mais ils ne trouvent rien d'autre que des mères porteuses et commencent à chercher encore plus frénétiquement [10]."
Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

NOTES:
[1] Mamaïa est un grand centre de villégiature près de la ville de Constanța sur la côte de la mer Noire en Roumanie.
[2] Bancorex était une banque roumaine pour le commerce extérieur.
[3] OTP Bank est une banque commerciale internationale.
[4] "Crucea" signifie "croix" en roumain.
[5] C'est-à-dire, la ville d'Ovidiu dans le comté de Constanța.
[6] C'est-à-dire le renversement du régime socialiste en Roumanie en 1989.
[7] Le comté de Maramures est une région du nord de la Roumanie, connue pour son architecture en bois caractéristique.
[8] Micro-Delta est un zoo sur Constanța, dans le delta du Danube. Avec son planétarium et son delphinarium, c'est une zone de loisirs préférée des résidents locaux.
[9] Saint Jean Cassien le Romain (vers 360-c. 450 ; fête du 29 février/13 mars) est célèbre pour son ouvrage, Les Conférences, qui contient des informations détaillées sur les décrets des anciens cénobites et les dialogues des ascètes égyptiens. Il naquit dans la colonie grecque de Vicus Cassiani à en Scythie Mineure (aujourd'hui Dobrogea/Dobroudja à l'est de la Roumanie), où le monastère mentionné lui est dédié.
[10] Publié à l'origine par la revue Lumea monahilor ("Le Monde des Moines").


Entretien avec l'archimandrite Hilarion (Dan): "CONFESSER LE CHRIST PAR TOUTE NOTRE VIE"

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L'archimandrite Hilarion (Dan), ancien économiste éminent et aujourd'hui l'un des pères spirituels les plus estimés de Roumanie, poursuit sa réflexion sur la crise systémique de la technocivilisation moderne et le but de la vie humaine.
***
-Père Hilarion, comment parler de la Résurrection dans un monde entouré de mort et constamment couvert de ténèbres ?
-Quand nous parlons de la Résurrection, nous parlons en fait du noyau profond et global de notre foi, parce que si nous ne croyions pas en la Résurrection, notre foi serait futile. Comme l'a dit le saint Apôtre Paul : Et si le Christ n'est pas ressuscité, alors notre prédication est vaine, et votre foi est également vaine (1 Cor. 15:14).
J'aime le répéter lors de rencontres avec les fidèles, avec mes enfants spirituels et dans mes sermons que nous, chrétiens, avons la religion de la vie. Cette religion s'oppose au monde dans lequel nous vivons et à notre culture moderne, qui est la culture de la mort. C'est pourquoi nous devons louer Dieu parce que nous sommes membres de la tradition orientale de l'Église et parce que nous avons hérité cette foi vivante de nos pères, ancêtres et saints Pères de l'Église. Et nous devons porter cette foi dans nos cœurs et confesser le Christ, parce que le temps dans lequel nous vivons est un temps de confesseurs.
Vous savez bien que le monde moderne considère le christianisme comme une foi obsolète avec une vision du monde dépassée. Aujourd'hui, le Christ est exclu de la vie publique, et nous l'avons déjà remarqué. Le Christ est banni de la sphère publique dans la sphère privée. Et cette confrontation entre l'Église et le monde moderne devient de plus en plus évidente. Nous devons être spirituellement prêts à résister à la pression croissante. "Les eaux se divisent", pour ainsi dire.
Quoi qu'il en soit, aujourd'hui, la tendance générale dans le monde entier est l'éloignement de Dieu. Cette tendance s'observe également en Roumanie. C'est l'esprit de Mammon, le souci de la vie matérielle et de la civilisation matérialiste. J'ai lu récemment des articles sur les plans visant à mettre en œuvre des idéologies destinées à arracher les gens à notre monde actuel et à en faire des rouages de la machine civilisationnelle technologisée qui ne connaît aucune limite. Bien que ce soient les êtres humains qui font avancer cette technologie, la technologie a tendance à complètement nous dominer. Nous pouvons maintenant parler d'une nouvelle étape de la civilisation humaine, c'est-à-dire le transhumanisme, où l'homme sera réduit à un simple témoin silencieux et inutile de l'expansion de la technologie.
-Et ces idéologies et ces technologies font avant tout la chasse aux jeunes.
-Vous avez raison, les jeunes sont avant tout victimes d'agressions. Et, malheureusement, les systèmes éducatifs du monde entier ne mettent plus l'accent sur le développement spirituel - ce qui compte pour eux, c'est l'accumulation d'informations, et même ces informations sont très limitées parce que (n'est-ce pas ?) les gens ne sont plus censés en savoir beaucoup - plus on devient ignorant, plus on est facilement manipulé et plus notre cerveau subit un lavage.
C'est également le cas de l'enseignement roumain, qui devient de plus en plus fragile de ce point de vue. Personne ne se soucie de cultiver les caractères et d'établir des cadres culturels larges et nobles. Beaucoup de sujets qui sont si importants parce qu'ils nous permettent de connaître la société dans laquelle nous vivons (comme l'histoire, la littérature, la géographie) ne sont pas représentés pour favoriser la formation d'une culture généralement forte. Comme vous le savez, la façon dont l'histoire est présentée est essentielle à notre compréhension correcte et objective de celle-ci. Cela dépend de qui écrit les manuels d'histoire et dans quel but. Et aujourd'hui, nous constatons que les manuels scolaires présentent parfois notre histoire nationale d'une manière presque grotesque.
-C'est peut-être de là que vient l'indifférence à l'égard du pays, de la nation et de l'Église des gens.
-Oui, c'est le résultat de leur éducation. Nous ne parlons plus de patriotisme - un sentiment qui signifie que vous aimez votre pays, votre peuple et vos ancêtres. Au contraire, le sentiment d'aversion pour votre propre tradition et culture est cultivé. Quel dommage ! Parce que la Roumanie est un pays avec des traditions culturelles très profondes et très riches.
Imaginez à quel point les Roumains connaissent mal l'histoire de leur Église ! Et si vous ne connaissez pas l'histoire de l'Église, alors il vous est difficile de comprendre à quoi ressemblent l'Église et la tradition de l'Église. Ils n'ont pas du tout cette connaissance. Et voyez-vous le paradoxe qui apparaît ici ? Nous vivons à une époque où nous avons facilement accès à l'information, l'information est abondante, mais pour autant nous nous noyons dans une ignorance abyssale, avec à peine une connaissance des choses qui sont d'une importance primordiale dans nos vies.
-Mais Père, dans les temps anciens, nos simples paysans roumains connaissaient les choses les plus importantes dans leur vie sans cette information.
-C'est tout à fait vrai. Parce que tel était le mode d'existence à l'époque. Nous ne sommes plus intégrés organiquement au monde naturel créé par Dieu. Nos ancêtres, nos grands-pères vivaient dans une profonde simplicité. Ils étaient liés à leurs champs de céréales, à leur bétail et à tout ce qui les entourait ; leur subsistance dépendait d'un grain de blé qui devait germer. Les gens avaient le sentiment que tout venait de Dieu, qu'ils vivaient une vie simple et naturelle jour après jour.
Et que dire des jeûnes qui étaient observés de la manière la plus naturelle ? Nous n'avons plus rien de naturel. La vie des gens modernes est totalement contre nature. L'abondance de notre temps nous plonge dans un état de torpeur.
Autrefois, les gens sur terre vivaient avec Dieu. Une église se tenait au milieu du village, et elle était au centre de l'activité ; tout le monde participait à des événements comme les baptêmes, les mariages et les funérailles - c'était une communauté vivante. Il y avait des normes morales de conduite communautaire - personne ne volait parce que le vol était interdit, donc personne n'y pensait même. Mon père (que Dieu lui accorde le repos éternel !) avait l'habitude de dire que lorsqu'il était enfant, on ne prenait jamais une seule paille dans les champs - celui qui osait rapporter quoi que ce soit à la maison était considéré comme un pauvre type. Et aujourd'hui, voler et mentir sont considérés comme des mérites.
Nous sommes très, très loin de ce que nous sommes censés être. Et cela s'applique à nous - les gens d'Église aussi. Nous vivons comme si nous étions très léthargiques - un état que nous avons accepté, si nous ne l'avons pas choisi volontairement, nous-mêmes. Nous le faisons de notre plein gré. Nous sommes entièrement responsables de notre état.
Nos enfants, les jeunes, sont attirés par cette technologie. Les jeunes sont très attirés par la réalité virtuelle, qui est en train de devenir un monde réel pour eux. Il y a le mirage de la technologie et de l'écran, qui, bien sûr, ont été inventés pour attirer et tromper, et c'est comme un poison sucré. Mais combien de personnes en sont conscientes ?
Les parents sont si négligents qu'ils permettent à leurs enfants d'accéder librement à ces instruments dès leur plus jeune âge. Voyez-vous, nous vivons des vies extrêmement, extrêmement superficielles ; nous sommes dans une dangereuse ignorance, qui nous amène au bord de l'abîme.
Aujourd'hui, nous avons ce confort trompeur. Ayant tout à portée de main, les gens modernes deviennent complètement absorbés dans ce pseudo-paradis séculier, ce pseudo-paradis terrestre et ils s'en contentent. Ce sont les charmes du monde, le piège que Satan a ouvert grand devant les gens qui s'y jettent, comme enchantés par un parfum agréable.
-Que peut-on faire, Père Hilarion ?
 -Chacun d'entre nous devrait revenir à la raison. Nous devrions suivre de près la bataille en cours qui, en faita commencé il y a longtemps avec l'idéologie communiste que nous avons traversée et qui prend maintenant la forme du néomarxisme, du marxisme culturel. C'est avec surprise et regret que je dois dire que nos jeunes sont exposés aux processus d'idéologisation sans s'en rendre compte et qu'ils sont très nombreux à accepter cette idéologie de tout cœur. J'entends des jeunes s'élever contre la tradition, la culture chrétienne et l'Église sans raison dans l'espace public, sans aucune connaissance de l'Église du Christ, ni aucune idée de ce qu'est être chrétien. Tout ce qui est très profond dans notre histoire nationale est catégoriquement rejeté.
La nation roumaine a la chance d'avoir un héritage spirituel unique, mais nos jeunes se détournent de l'Orthodoxie. Ils ne comprennent pas quel grand don de Dieu ils rejettent. Et c'est vraiment déplorable. Mais c'est le résultat d'une éducation inadéquate, comme je l'ai déjà dit, et du fait que nous, à l'intérieur de l'Église, nous n'attirons pas ceux qui sont à l'extérieur. Si nous (membres de l'Église) étions un exemple vivant de vie selon l'Évangile, si nous leur servions d'exemple, si nous devenions leurs modèles, alors la situation serait très différente.
C'est pourquoi nous devons nous "repositionner", et cette préoccupation doit être permanente car nous pouvons commettre une erreur à tout moment. Nous devons contrôler notre trajectoire spirituelle tout le temps de peur de dévier du chemin menant au Christ, tout comme nous continuons à conduire la voiture lorsque nous conduisons sur l'autoroute. C'est un contrôle constant, un état de présence continue, comme le disait le staretz Arsenie [Papacioc]1.
Alors soyons de véritables confesseurs du Christ ! Témoigner du Christ signifie suivre le Christ en toutes choses. Vous n'êtes pas chrétien si vous n'avez qu'une étiquette - vous venez de naître dans une famille chrétienne et avez été baptisé. En outre, la plupart des familles roumaines ne sont plus vraiment chrétiennes parce qu'elles ne vivent plus dans l'esprit orthodoxe ; elles vivent plutôt dans l'esprit de ce monde et ne se préoccupent que de choses matérielles.
L'argent est la nouvelle idole du monde. Celui qui est complètement absorbé dans le matérialisme n'a besoin que de l'accomplissement de ses désirs charnels, ainsi l'argent devient le seul moyen par lequel il satisfait ses besoins et ses passions. Et les enfants grandissent dans un tel environnement.
Les gens me demandent souvent si les péchés des parents sont hérités par leurs enfants et je leur réponds que ce n'est pas un héritage mécanique - cela arrive quand un enfant vit dans un environnement spécifique, dans une famille où certains comportements et certaines passions sont démontrés. Chaque famille a son propre esprit et les enfants l'absorbent en grandissant. Si les parents montrent un amour profond, authentique et pur pour Dieu, alors les enfants grandiront naturellement dans cet amour. Si ce qui est montré dans la famille, ce sont les passions, ils en inculquent les conséquences à leurs enfants.
C'est la voie de sortie : vivre de vraies vies chrétiennes, revenir au Christ et confesser le Christ par toute notre vie ! Aller à l'église, allumer des cierges et vénérer des icônes ne suffit pas. Ce ne sont que des formes extérieures, qui doivent être l'expression d'une vie spirituelle profonde et intérieure. Si nous ne vivons pas selon le Christ à chaque instant, si ce que nous avons dans notre cœur n'est pas le Christ mais quelque chose d'autre (dans la plupart des cas - notre bon ego), alors nous restons seuls avec nous-mêmes, sans le Christ. Et que pouvons-nous obtenir de nous-mêmes ? Nos passions. Tout ce qui est bon et beau et qui est lié avec la vie, vient de Dieu.
Nous vivons ce drame séculaire quand nous avons l'étiquette de "chrétiens", alors que nous ne sommes pas chrétiens dans la pratique. Mais le drame peut se transformer en tragédie parce que la mort viendra à moins que nous ne reprenions nos esprits. Et nous nous impliquons mutuellement dans cette mort. C'est pourquoi nous vivons dans un monde saisi par le désespoir, la psychopathie, diverses névroses et autres maux de toutes sortes qui ont un pouvoir sur les gens contemporains ; nous vivons ce vide, cet abîme intérieur. Une fois que nous avons perdu la lumière du Christ, que pouvons-nous avoir d'autre en nous ?
-Vous avez dit que nous sommes loin d'être de vrais chrétiens. Quel message de résurrection peut être adressé aux personnes qui sont chrétiennes de nom seulement ?
-Maintenant, pendant la période de jeûne, nous devrions réfléchir plus profondément au but de notre vie, à ce que nous sommes et à ce que nous voulons être. Est-ce que je veux vraiment vivre ? Est-ce que je veux être en vie? [2]
 Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
 ***
NOTES:
[1] L'état de prière signifie un état de présence devant Dieu, a dit le staretz Arsenie (1914-2011) de Roumanie.

[2 ] Extrait de l'interview, publié à l'origine [en roumain]par le magazine Lumea monahilor ("Le Monde des Moines"),  No 142, avril 2019.



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